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Clique ici pour croire au père noël

5 septembre 2023

Sauve qui peut

Deuxsomnie, quand tu nous tiens.

Comme d'habitude, ça virevolte autant que des jambes au french cancan, l'impression que ce corps est trop petit pour toutes mes pensées. Il y a beaucoup de choses, qui par apparence sont indépendantes, mais qui s'alimentent.

J'ai recroisé mon père il y a quelques temps. Un visage que je n'avais pas revu depuis une dizaine d'années, au moins. C'est super étrange, cette manière dont je l'ai reconnu avant même de voir sa tête -- il a changé. J'ai reconnu son aura, même s'il était à quelques mètres. Je l'ai ressenti, que quelque chose clochait, mon inconscient a du voir quelque chose sans que je ne me rende compte. Et je suis redevenue enfant.

Je n'avais presque pas de paroles, que des instincts primaires. De violence, principalement. L'envie d'attaquer avant d'être attaquée à nouveau. L'envie de mordre la première.La réaction, en soit. C'est marrant, parce que dans mes rêves, on se croise souvent, lui et moi, et j'ai beaucoup de recul. J'arrive à le ridiculiser. J'arrive à me sentir forte. Alors que dans la réalité, je subis encore sa présence. Moins qu'avant -- je n'ai pas pleuré. Fierté. Mais je réagis toujours. Ca m'a perturbée. Cela reste une turbulence -- de moins en moins contraignante, mais qui empêche la sérénité tout de même.

On me parle de pardon, mais je ne crois pas être prête. Pour moi, il y a des choses qui ne peuvent être pardonnées. Enfin, que je ne peux pardonner. J'ai pardonné à beaucoup de personnes, déjà. Et j'ai réussi à accorder mon pardon par le passé, je sais donc que j'en ai la capacité. Là, c'est peut être plus une question de choix. Le choix de lâcher prise.

Encore une fois, c'est un concept avec lequel j'ai beaucoup de mal -- on m'a appris que ne pas être vigilant, c'était être fautif. On m'a appris à être responsable de mes actions, à en payer le prix. Mais c'est aussi quelque chose que j'arrive à faire, par moments très succincts.

Mais lâcher prise et pardonner, ça passe d'abord par accepter. C'est là où le bât blesse. Accepter, ça rend la peine réelle, et, pfiou, ça fait une dizaine d'années que je l'enfouis. J'ai accepté une partie de mon histoire, j'ai laissé tomber les Et Si imaginaires, il y a une partie de moi qui est contente de ce j'ai réussi à faire en dépit de. Mais j'ai toujours beaucoup de mal à accepter l'injustice, et c'est là où j'ai du mal. C'est comme si je n'avais plus mal pour moi, mais que j'avais mal au delà de moi. J'ai l'impression que si j'accepte l'injustice, alors je suis impuissante, et je refuse de l'être également. 

A moi de répondre à certaines questions. Est-ce qu'accepter, c'est arrêter de se battre ? Est-ce qu'accepter, c'est consentir ? Est-ce que se battre contre l'injustice fait maintenant partie de mon égo profond -- alors que c'est vain vu que je contrôle pas encore le monde (malgré une accoutumance infantile certaine à Minus & Cortex) ? Ma colère m'a sauvée, à bien des moments, alors même si je sais qu'elle n'est pas tout le temps bénéfique, est-elle intrinsèquement mauvaise, et devrais-je arrêter de la ressentir ? Quel est le juste milieu entre accepter ses défauts, travailler dessus, ou les éradiquer -- devenir la miss parfaite que j'aimerais être ? 

Et, une fois ce juste milieu trouvé, par où commencer ? Par quel pan, en fait ? Par quel fil je déroule ? Comment je trouve en moi la force de pardonner des actes qui m'ont enlevé une partie de moi que je ne retrouverais jamais ?

Pour moi, le pardon, ça commence par comprendre. Et il y a des choses que je ne veux pas comprendre, je pense. Déjà parce que les auteurs eux-mêmes manquent d'explications valables à me fournir. La violence va rarement de pair avec la communication. J'arrive tout juste à ne pas être violente avec moi-même, j'arrive tout juste à dépasser les schémas appris pour ne pas répéter le cycle, c'est (je crois) tout ce que je peux faire de mon côté. C'est tout ce que je contrôle avec mes petites mains et mes petits neurones. C'est ma part. Alors, ne serait-ce toujours pas suffisant ? 

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13 août 2023

A chaque fois que j'en ai l'occase

Je ne sais pas quoi. Je ne sais pas où je vais avec cet article. Je pense juste peut être retrouver l'amour d'écrire pour écrire, sans se soucier de ce qui vient après. Je me sens tellement dépendante à ces mots qui coulent. Des heures indues et je suis face à mon clavier, l'envie de dire, d'écrire, d'exprimer. Peu importe. Ca sort du coeur.

Je ne sais pas exactement ce que je cherche, je crois. Je ne suis pas certaine. Je ne l'ai jamais été. J'aime bien la connexion, me sentir épaulée, entendue. Mais j'aime bien être seule. J'aime la musique et le silence qui la crée, j'aime les oiseaux mais aussi les tigres, j'aime les contrastes, les choses antinomales. Un peu comme un Soulages, où le noir est exposé avec technique et demande la lumière pour se révéler.

Je ne sais pas si j'aime mon vide. Je ne sais pas si les gens ressentent du vide, je ne sais pas si la plupart des êtres savent ce que c'est, le vide, le vrai, le noir, le trou noir même, l'envie du vertige. Je ne sais pas où me situer, car j'aime ce que contient mon vide. Il me contient, c'est déjà bien, vous me direz. Mais parfois il me tire, il m'attache. Je me sens tellement vide. D'être un réceptacle à tant d'émotions, et de n'en vivre que si peu.Parfois, je n'en trouve pas la logique.  Et, surtout, je me sens décontenancée. Vaut il mieux vivre mille petites choses ? Un grand événement ? Que des dingueries ? Quel est le secret pour enlever le vide ? Quel est le seuil à partir duquel les émotions sont valables ? Est ce plusieurs petits j'aime bien valent-ils autant qu'un grand j'aime ? 

Pourtant, je sais que je suis plein de choses, à commencer par ma fervente défense du nasoflûte à mes écrits, si on peut les appeler tels quels. En fait, je ne crains pas mon vide. Mon vide à moi, jarrive étrangement à le remplir, à me sentir plutôt vite rassasiée de moi-même. Ce n'est pas mon moi qui m'intéresse, au fond. 

Je crains le vide que je ressens lorsque je ne suis pas seule. Le vide qui survient quand t'es entourée. Ce genre de vide. Je crains que les autres me fassent sentir lointaine. Un seul être vous manque et tout est dépeuplé, mais que se passe t-il quand vous êtes l'être qui ne manque à personne ?Que se passe t'il quand vous ne vous manquez pas à vous même ?

Je crains d'être la seule à partager. D'être la seule à avoir le coeur grand ouvert, comme ça, peu importe ce que tu choisis d'y faire. C'est l'un de mes grands mottos dans la vie. J'ai déjà beaucoup souffert pour de mauvaises raisons, et je pense sincèrement qu'on ne m'y reprendra plus. Si je choisis de partager avec toi, c'est que j'estime que tu n'es pas un danger pour ma confiance en moi, ou pour mes fondations. Ca ne sera jamais parce que tu décides de te faire une place dans ma vie. A partir du moment où tu es un choix et non quelque chose que je subis, cela me permet d'avoir le contrôle. D'être en confiance. 

Alors, c'est peut-être ça le vide ? De ne pas ressentir d'échange équivalent ?

Est-ce que je donne assez pour avoir l'envie que l'on ressente un échange équivalent avec moi-même ? Je pense que mon vide vient de là, est ce que j'en vaux vraiment la peine ? 

J'ai tellement l'habitude d'être seule avec mon chat que parfois j'oublie de parler humain. J'ai pas l'habitude d'être déçue, cela serait mal parler, mais j'ai la manie de m'attendre à l'être. J'ai l'impression d'être un puzzle un million sept cent sept pièces, quand la plupart de l'humanité est à cent mille. J'ai l'impression que placer ma confiance dans quelqu'un, ou quelque chose, c'est d'être inévitablement déçue, et je ne suis pas sûre d'avoir encore envie de franchir ce pas.

Alors je me retrouve face à ma feuille blanche en regardant les nuages de la nuit s'évaporer. J'aurais même pas vu une étoile filante ce soir. Je réfléchis, parce qu'apparemment, eh, c'est bien tout ce que je sais faire.

J'attends tellement ces puzzles un million sept cent sept pièces -- ces personnes avec qui l'échange n'est pas un dû, même pas une réflexion. J'en rencontre, encore une fois ce serait mal parler de dire le contraire. Mais, je sais pas, je me connecte toujours pas. L'éternelle prise en panne. L'adaptateur non trouvé. Peu importe, j'ai l'impression d'être court-circuitée. 

Et, au fond, je me demande si ce n'est pas ça le vrai narcissisme. De vouloir se trouver tellement qu'on en vient à admirer que son propre reflet. De vouloir tellement trouver sa pièce manquante qu'on oublie de regarder la symphonie que l'on est, ces à côtés qui ne nous font pas plaisir mais nous rendent tellement humains.

Il est six heures, et je n'arrive pas à lâcher le clavier.

Je ne sais pas ce que j'attends, encore, maintenant. Il ne se passe plus grand chose, à six heures, d'autant plus quand on est seule avec un chat. Des piqûres de moustiques. Renverser son verre de bière aux fruits rouges. Se moucher. Mais je ne sais pas. J'attends encore (toujours ?) quelque chose de plus grand que moi.

Et je sais que c'est ça, l'amour. L'espoir. La foi. Peu importe le nom que l'on y donne. Ca vient quand quelque chose nous dépasse. 

Je me sens terriblement vide lorsque rien ne me dépasse -- et je ne fais qu'un mètre cinquante sept.

 

 

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9 août 2023

ENVOL

04h29 du matin, les yeux gonflés, je ne sais même plus si je dors trop ou pas assez. Une phrase après l'autre, j'espère me débarasser du vide, de le remplir par mes mots, mes sentiments, mes pulsions.Je crois que ce que j'apprends actuellement, c'est de se fier à mon instinct. Au final personne ne pourra parler à ma place. Je retrouve mes notes -- musicales ou juste annotées, et je me vois désormais avec recul. L'impression que rien a changé, ou plutôt tout, c'est un paradoxe, d'être la version la plus âgée et plus jeune de soi-même à la fois. Je me connais mieux dans mes recoins. Je retrouve mes aspérités. Je retrouve connexion, entre coeur et actions. 

Je rêve trop. J'aimerais tellement, tellement de choses, utopiste jusqu'à la moëlle, et le fait de désirer ces choses passe par leur manque. Ca, il faut que je l'apprenne. La sagesse. Le yin et le yang. L'obscur et la lumière. Le trou et le bagel. Je me sens désillusionnée, de marcher parmi tant de gens qui ne semblent pas où aller.

Alors, en ce moment, je rencontre des gens qui me ressemblent. Je me rapproche des miens, de mes proches. 

Je sais pas vraiment de quel fer je suis faite, mais je ne peux me résoudre à tolérer un quelconque masque dans ma vie. J'aime les gens vrais, j'aime leur entièreté, leur esprit fluide et vif. J'aime la consistance, parfois jusqu'au trop plein, c'est vrai. J'aime les cicatrices, j'aime pas quand c'est lisse, j'aime pas le parfait, même si je le recherche en permanence dans mes actions. J'aime les caractères, doux, emportés, mais rééls, qui ne font pas écho à une quelconque obligeance. Je crois que j'aime définitivement la liberté, celle d'être, d'aller dans la direction que l'on souhaite, de construire.

J'avais déjà parlé de liberté par ici. Je m'explique à nouveau : la liberté, c'est celle de pouvoir dire non. De réellement choisir, et de ne plus subir. 

Alors, je ne me sens pas à ma place actuellement. On me vend un monde auquel je ne crois pas, doublé de néons roses qui me font mal aux yeux, et, je sais pas, parfois tout ça me semble futile. Je mens : pas parfois, souvent. Chacun met sa pierre où il veut, je ne suis pas là pour juger les ambitions de chacun. Mais j'aimerais qu'un chacun soit plus conscient de ses choix au jour le jour. J'aime les personnes qui mettent leurs pierres dans des constructions inexplorées, explorateurs d'eux mêmes, à la recherche de ce qu'ils ont à offrir. 

J'aime les personnes qui n'ont pas besoin de détruire les fondations des autres pour construire les leurs. C'est comme ça, le gâteau est assez gros pour qu'on croque tous dedans, et le respect de sa liberté passe forcément par le respect de celle de l'autre. J'aime les personnes qui donnent leur direction à leur vie. Qui la modèlent selon leurs valeurs. J'aime les chemins façonnés de volonté. 

Il y a tant à faire, à parcourir, avec nos petits pieds d'humains, la vie est bien vaste et longue, et je crois que pour tromper l'ennui, j'aime sortir des sentiers battus. On parle souvent de voyage en tant que destination finale, un endroit factuel, mais on en oublie le processus. La curiosité, l'envie d'aller plus loin, de voir par soi-même jusqu'où on peut aller. Se donner envie de se dépasser, chaque jour, un peu plus.

Et c'est ça, ce qui m'a manqué durant ces années de confort : c'est le goût du plus loin, du mieux, de l'aventure. C'est de retrouver mon chemin, aussi bizarre soit-il parmi les vôtres. Prendre le risque d'être soi, à revers. Ne pas faire semblant. Ne plus se taire. Je l'ai déjà évoqué plus tôt, en ce moment je me retrouve, et je ne suis pas facile. Mais, d'un autre côté, je ne me vois pas être quelqu'un d'autre.

J'ai souvent nié mon histoire. J'ai souvent opté pour une position passive dans ma ligne de vie, de spectactrice. J'ai toujours cru que ça allait passer. Que ça allait se tasser. Que ma personnalité allait rentrer dans ce joli petit moule. Je me suis toujours dit que j'arrondirais mes angles, que je m'adapterais. J'ai souvent dit que ceci m'est arrivé, avant d'oublier que c'est ceci qui m'a également construite. Je suis un fruit de mes choix, et il est temps que je commence à prendre confiance en eux. 

Mes choix me mènent à ce moment : se décomposer sur le papier, déconstruire ma pensée pour mieux la confectionner. Et me rendre compte qu'il est temps que j'agisse, au lieu de réagir. De prendre les devants. Les rênes. La question de la survie de mon être est définitivement passée -- je suis apparemment vouée à rester sur cette terre aussi longtemps que le reste des humains. Alors, il faudrait que j'insuffle un vent nouveau dans mes voiles, pour continuer d'avancer. 

En fait, je crois, si je suis honnête, la nouveauté avec mon moi d'avant, c'est que j'ai désormais des plans et des envies précises. Alors faire le choix de m'écouter est nouveau pour moi. Et j'ai du mal à mettre un pied après l'autre dans ma direction, car déjà, je ne sais pas où je vais, et puis, j'ai beaucoup pris en considération les autres dans mon chemin. Alors que c'est mon chemin.

 

Je crois que c'est ça ce qu'il se passe. Je craque, pour mieux me découvrir et me faire confiance. Faire passer un peu de lumière dans un fatras de mauvaises habitudes. Je me le souhaite.

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allez mon ENVOL c'est le onze août

7 août 2023

Peut-être que l'infini c'est juste une pensée de suicidaire [et toi t'es là tu t'évapores, tout doucement]

Je me sens en décomposition. Des parties de moi qui s'évaporent, vers l'infini. Des parties dont je fais le deuil, des parties qui me tenaient ,à coeur mais qu'il est bon de laisser aller.

Poids sur épaules comme haltérophile, j'ai pas su bien gérer mon fardeau récemment. J'ai pas fait attention. Il a pris une dimension immense, je l'ai ignoré si longtemps, il a eu le temps de se transformer en trou noir et d'absorber quelques particules de moi, petit à petit. Le temps passe et on s'évapore, à l'infini. J'avais oublié.

J'avais oublié car j'avais mis barrières, j'avais mis frontières entre ce moi trop noir et la lumière que je voulais atteindre -- avant de me rendre compte difficilement que la lumière n'est rien sans l'ombre, de laquelle elle jaillit. 

Cela n'a pas de sens, de chercher seulement le bon, le bien, le beau, cela n'a pas de sens de vouloir nier la violence, elle existe même si tu fermes les yeux. Même si tu regardes à côté.

C'est facile le déni, de détourner le regard, de se dire que tout va bien tant qu'on regarde pas les fissures, ni la moissisure bien cachée dans les coins. J'ai l'impression d'avoir été un papillon de nuit pendant quelques temps. Toujours à chercher la lumière, sans vouloir vivre dans l'ombre. Être toujours dans l'éveil, dans la lumière, fuir, en fait, ce qui ne me convient pas.

Je me suis oubliée.

J'ai oublié toutes mes sensations, je me suis endormie dans mon confort, avant de me rendre compte que ce qui fait battre mon coeur, ce qui l'a toujours fait battre, ce sont mes émotions. J'ai voulu éviter mes pensées sombres pendant quatre ans, tout ça pour qu'elles me pètent en pleine face maintenant. J'ai trop rempli mon sac à dos, il s'est mis à craquer, et me voilà à faire le tri, à regarder certains de mes objets dévaler la pente, à en faire le deuil.

J'ai envie de m'accepter. D'arrêter de lutter contre cette partie de moi que je qualifie de mauvaise, je suis fatiguée, en fait, de me porter à bout de bras, et ça coûte tellement d'énergie de détourner le regard en continu, de lutter, de tenir sur la pointe des pieds parce que j'ai peur de remettre la tête sous l'eau, j'ai plus envie de mettre la tête sous l'eau, la dernière fois, j'ai failli y rester. Mais voilà, il faut que j'apprenne à nager avec le courant, pas contre. Avori confiance que mettre la tête sous l'eau, c'est aussi savoir prendre de l'air, et c'est aussi remonter. Je suis en tension continue, et je crois que cette stratégie n'est pas la bonne. J'ai l'impression de me forcer à rester au même endroit, un endroit beau et sûr, alors que je suis faite pour m'envoler. Je me crée ma propre prison au jour le jour, j'ai construit mes petits barreaux de confort, pour ne pas voir le paysage désolé qui m'attend dehors. Qui m'attend ailleurs.

Je sais que je suis dans un endroit beau et sûr, mais est-ce moi, est-ce que cela me correspond ? Est-ce que cela me fait vibrer ? J'ai l'impression que ce n'est pas mon endroit. Que je squatte. Cette sensation de ne jamais être à ma place, d'être décalée, ne me quitte jamais. Quoi que j'essaye de faire.

Alors, pourquoi perdre autant d'énergie à mettre en place une personne que je ne suis pas ?

A maintenir une illusion ?

J'ai l'impression de ne plus avoir de consistance et de m'être perdue.

En ce moment, je me retrouve, et c'est douloureux. Je ne suis pas facile, je ne l'ai jamais été. Mais c'est pour le mieux. Vaut mieux être soi-même que de se perdre à vouloir être quelqu'un d'autre.

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photo : moi & futur moi, prêts à être réunis <3

3 août 2023

La vérité est juste en face de toi

Le dernier article date de 2021. Le ton de celui-ci sera différent. Petit blog, petite thérapie, petit carnet à idées noires, journal désorganisé de mes tranches de vie, me revoilà.

 

Page blanche, comme ma genèse.

Au début il ne fut rien. Plus tard, tout est compliqué.

Tout est trop plein, d’idées, d’envies, de pensées. Qui ne vont pas dans mon sens, qui m’étourdissent, qui me font mal.

Maladie. Trois syllabes que je pensais avoir acceptées, mais finalement, non. Un mot que je pensais avoir dépassé, mais, finalement, non. Une définition qui prend de la place dans ma vie, contre ma volonté. Je n’accepte pas. Je n’accepte pas d’être malade.

Je n’accepte pas d’avoir des bâtons dans les roues. Que tout me demande plus d’efforts. Je n’accepte pas mes défauts, je n’accepte pas de voir les effets de la maladie sur ma vie. Je n’accepte pas car c’est injuste.

Et, c’est peut être ça la maturité : accepter ce qui est et avancer avec, pas contre. Une leçon que je n’ai apparemment toujours pas comprise.

Ma maladie est invisible. Elle l’est pour moi aussi. Je ne sais pas quels matins elle va décider de frapper plus fort, ou quels soirs elle va m’envelopper. Je n’en sais rien. Je la subis. Je fais avec. Je ne l’ai que très peu apprivoisée.

Je ne sais pas quels jours je vais perdre pied.

Je suis sur une échelle. Dont je monte les barreaux petit à petit. Et ces barreaux cèdent sous mes pieds : parfois qu’un seul, parfois beaucoup. Parfois je ne fais que trébucher, parfois, je chute, et j’escalade à nouveau cette même échelle, pour arriver à ce même but : être en bonne santé. Je ne me stoppe jamais de gravir cette échelle.

Je fais tout pour être en bonne santé. Je multiplie les médecins, les traitements. Et au final, je me retrouve au point de départ. Au bas de l’échelle. Les barreaux cèdent tout de même.

Et je ne comprends pas pourquoi mon échelle est si fragile. Pourquoi la mienne ne fait que se briser, quand les autres montent, montent, avec joie et bonheur, et voient d’autres horizons.
Alors, que ce soit clair, j’ai aussi vu d’autres horizons, et j’ai réussi, par moments, à monter moi aussi sur cette échelle. Mais pour toujours retomber. Pour toujours devoir user de ruse afin de remonter. Toujours se dire que cette fois-ci, c’est la bonne, on sera stable. Savoir monter cette échelle malgré sa fragilité. Savoir se poser délicatement pour ne pas la casser. Répartir son poids équitablement pour mieux monter. Je sais, tout ça. Je sais remonter.

Mais je suis profondément fatiguée. J’avais pas signé dans la vie pour être un bousier. Je me vois vraiment pareille : en train de pousser mes excréments de vie en face de moi pour aller les cacher. J’ai cru longtemps être papillon : être un truc pas trop joli qui sortirait enfin de sa chrysalide. Mais je suis bousier.

Je me sens comme Sisyphe, pour la référence moins scatologique. Je pousse toujours mon caillou de vie, mes bagages. C’est lourd alors que je voudrais être légère.

Je me sens enchaînée. Parfois je me sens m’envoler, être contente, et finalement, aller trop loin, comme si je me brûlais les ailes et que je devais inlassablement retomber sur le sol.

Je me sens dans une cage, où les règles ne sont pas miennes. Un petit rat de laboratoire qui galère face à ses camarades, celui qui fait planter l’expérience. Spécial, mais pas dans le bon sens. Celui qui fait chier.

Je me sens désemparée. J’ai l’impression d’avoir tout essayé. J’ai l’impression de faire tout ce qu’il faut. D’être sur le bon chemin. Mais de ne jamais en goûter les fruits.

Alors, peut être qu’il faut que je t’accepte, saleté de dépression. Je sais pourquoi tu es là, contrairement aux années où je me demandais pourquoi tu étais à mes côtés. Je comprends ta présence, mais, encore une fois, je ne l’accepte pas. Je n’accepte pas que tu me suives depuis si longtemps. Je ne supporte pas que tu me suives de si près. Que tu me reprennes toujours dans tes bras. Je n’aime pas tes embrassades et tes câlins. Notre relation est toxique. Et elle dure depuis 31 ans.

Trente et une années où tu me suis de près, où tu es là, où tu m’observes évoluer. Et trente et une années que tu n’acceptes pas que je m’épanouisse. Dès que j’ai un semblant de respiration sans toi, je te ressens dans mon dos. Je sens ton souffle. Je sais que tu n’es jamais bien loin. Je sens ta présence, tapie loin dans mon cerveau, dans mon inconscient.

Récemment, j’avais plus ou moins réussi à te garder à distance et à m’offrir un semblant de vie NORMALE. Tout ce que je souhaite. J’étais tellement heureuse. Je pensais avoir enfin réussi. Je pensais que mon traitement était enfin adapté. Que j’avais trouvé la parade. Je me sentais heureuse, mais surtout, je me sentais forte. A ma place. C’était tellement bon.

Mais non, tu étais là et tu attendais ton heure. Tu as toujours été là, je le vois maintenant, dans les coins où je ne regardais pas. Tu n’es jamais vraiment partie. Tu es sournoise, tu teintes tout de ta couleur grise dégueulasse, tu m’enlèves tout ce que j’ai de bon. Tout ce que je construis est comme contaminé par toi. Et je ne le supporte plus.

Je ne comprends pas, en fait. Mais il n’y a rien à comprendre. Je suis telle qu’elle. Je ne supporte plus ton joug.

Alors, j’ai envie de tout arrêter. Là, tout de suite, j’ai juste envie de me laisser aller. Je ne vois pas le fruit de mes efforts. Je ne rentrerais jamais dans la case. J’ai l’impression que tu as gagné, dépression. Je n’ai plus envie de me battre contre toi. Ce n’est pas comme si je n’avais pas essayé. Trente et un ans à vouloir rentrer dans le cadre de la vie, à voir tout le monde dans la vie, et moi me voilà, à côté, inadaptée, avec mes pulsions. Je suis une mauvaise élève, je n’arrive pas à apprendre, à mettre en pratique la vie. Je suis sur le côté.

Je ne ressens plus l’envie de me battre contre toi. Tu as des pouvoirs que je ne comprends pas. Et je vois pas comment faire pour y échapper. Je n’ai jamais fui contre toi. Je t’ai toujours regardée dans les yeux, j’ai toujours combattu contre toi.

Mais là, je suis fatiguée. Je crois que ma stratégie ne fonctionne pas. Ou ne fonctionne plus, peu importe. Il faut que je trouve autre chose. Dépression, j’ai fait la méditation. J’ai fait le Yoga. Je fais la marche. Je fais les arts. Je fais les amis. J’ai fait l’EMDR. J’ai fait le traitement. Je fais les rendez vous mensuels chez le psychiatre depuis quatre ans maintenant, assidue à mon combat contre toi comme je l’ai jamais été auparavant. J’ai mis tellement de choses en place. Mais toi, tu reviens. Tu reviens quand même.

C’est comme si je me baladais dans le métro de la vie, tranquille, que je faisais tout pour t’éviter, et que ce métro me ramène inévitablement à la bouche de l’enfer de Chatêlet les Halles. Insupportable.

Alors, écoute, là je sais pas. Je ne sais plus quelles cordes il reste à mon arc. Je ne sais plus quelle technique de ninja je vais devoir encore trouver pour t’outrepasser, toi et ton autorité.

Je trouverais, car je suis extrêmement têtue, j’ai trente et un ans maintenant, le combat de ma vie, c’est toi.

Mais là, je suis fatiguée.

 

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15 novembre 2021

Superheroïne dans un corps de lâche

C'est peut être parce que je me suis pris un coup sur la tête ce matin, mais je voulais continuer à consigner mes bons moments.

Cela fait quelques semaines que je ressens beaucoup d'amour en moi, comme si j'en étais enfin digne, et cela me fait un bien fou. Je me sens chamallow doublée de barbe à papa, le tout enroulée dans un cumulonimbus (2000) (vanne pourrie, oui)(c'est ça d'être léger).

Je me sens couler dans le flow de la vie, je me sens enfin en faire partie, à ma manière, j'ai creusé ma place, alors que je pensais creuser ma tombe. Il m'a fallu du temps - 29 étés - pour ressentir mon cœur léger, qui s'envole comme la maison de Là Haut.

Comment me l'expliquer ? Moi qui me nourrit de seum presque exclusivement, j'ai dû quelque part apprendre à changer mon régime. Peut être que c'est ça mon instinct de survie - il est un peu plus long à la détente que les autres, mais il existe. J'y croyais plus.

Plusieurs facteurs sont à remercier : la musique, toujours, grande première, ainsi que ma famille, mais surtout ma manière de voir les choses.
Je pensais pendant longtemps que rien ne m'importait, alors que je me sens bien quand je fais attention aux choses, quand j'essaie de les manier.

Après ma rupture (gros chapitre de ces deux dernières années), je me sentais indigne de tout sentiment positif, je considérais vainement que je ne méritais aucune bonne attention d'autrui.
Gros changement, puisque ces derniers mois, j'ai réussi à me faire inviter pour une bière, pour un thé. C'est débile, mais je n'ai pas supporté plus tôt qu'on dépense quelque chose pour moi, ou que l'on me montre de l'affection. L'affection me fait fuir. Enfin, maintenant j'essaie de l'apprivoiser. C'est ça aussi, faire confiance aux autres. C'est de les laisser approcher, un petit peu, au lieu de toujours contrôler les personnes qui se trouvent autour de moi. J'apprends.

J'essaye de moduler mon regard, de ne plus me voir comme une Cruella (bien que j'ai toujours envié son flow), mais de me voir telle que les autres peuvent me voir également. J'essaie de croire aux compliments, de les emporter avec moi, au lieu de les laisser mourir loin de mon rivage. J'essaie de garder des liens proches avec les gens que j'aime, au lieu de me convaincre qu'ils seraient mieux sans ma personne. J'essaie de me pardonner mes imperfections, et même de les aimer. Je ne me traite plus de merde quand je renversé mon thé le matin. Alors oui, je ne suis pas parfaite, mais en même temps, je ne l'ai jamais annoncé. J'ai toujours travaillé sur moi-même pour m'améliorer, mais croyez-moi, on s'améliore grandement dans un cadre bienveillant, rarement dans un cadre dur et fermé.

Je me sens légère, comme si je marchais trois millimètres au dessus du sol, je suis enfin une brise d'été, au lieu d'une tempête d'automne. Je sais très bien que cet état ne durera pas - viendra l'hiver, à un moment ou un autre - mais il m'apporte une respiration nécessaire.

C'est surtout un sentiment nouveau, et vous me connaissez maintenant, la curiosité, c'est mon truc. Je suis tellement contente d'expériencer de nouvelles sensations, de nouvelles manières d'envisager les choses. J'ai l'impression d'être exploratrice en terre inconnue, d'être chercheuse de ma propre essence, d'avoir trouvé un contrôle en l'oubliant entièrement, ce qui est contradictoire. Mais encore une fois, la contradiction, ça me connaît.

La mauvaise voix en moi dirait que c'est peut être uniquement l'effet des anti-dépresseurs (sans blague), mais il faut que j'apprenne à m'accepter. Peut être ai-je besoin d'une béquille, le temps de la rééducation - si rééducation est possible. En tout cas, la bouffée d'air est grandement appréciée, et plus que salutaire. C'est comme si j'avais ramé avec des poids tout ce temps, et qu'on m'avait offert une barque électrique. Je comprends enfin ceux qui disent que la vie est belle : elle peut effectivement l'être, dans les bonnes conditions, la bonne perspective des choses. Et parfois on trébuche et on perd cette vue, mais j'ai enfin compris pourquoi tant de gens se battent pour se relever.

Je me suis pas mal relevée aussi, mais j'avais vraiment pas saisi pourquoi je le faisais. Je voulais juste pas lâcher. Maintenant, j'ai un exemple de ce que je peux atteindre. Vers quoi je peux aller. C'est gratifiant, et motivant. Je ne me débats plus sans but.

Et j'ai moins peur de retomber. Je dis pas que c'est plaisant, de s'effondrer, mais je redoute moins ce moment. Je me dis qu'on a besoin de peine pour apprécier la joie, et c'est pourquoi ces moments que je passe actuellement, je les chéris énormément. C'est pourquoi je me retrouve à 29 ans à faire une baston de regard dans le tram, et vous pouvez rire de moi autant que vous voulez - j'ai beaucoup ri aussi - j'ai décidé de prendre chaque sourire que la vie pouvait m'offrir. C'est un peu ma revanche contre toutes les larmes que j'ai accepté de verser.





5 novembre 2021

L'essentiel ne fait pas de bruit

Je me suis fait un cadeau ces deux dernières années : c'est celui de la liberté. 


C'est, je crois, l'une des plus belles choses que je me sois autorisée. 


Je ne suis plus en couple. Je n'ai pas de carrière. Je n'ai pas de plans - les plans ont toujours eu tendance à m'accrocher au sol, dans des moments où j'aurais dû suivre ma tête qui allait vers les nuages. 


Dans mon ciel, il fait parfois beau, parfois gris, y'a souvent du vent, et des orages. C'est très (trop, pour certaines âmes) vivant, ça bouge dans tous les sens. Mes relations changent. Mes envies, mes humeurs, changent. Et j'apprends à ne plus m'en vouloir. 

Je ne peux reprocher aux saisons leur inconstance : c'est de cette manière qu'elles s'expriment, c'est grâce à l'hiver que l'été est doux, c'est parce que tout meurt qu'un renouveau est possible. 

J'ai quelque part enfin compris que ma tristesse, qui m'a poursuivie pendant toutes ces années, était une alliée qui m'a toujours poussé à aller vers quelque chose de mieux, et non pas une ennemie prête à m'avaler toute crue. Ma tristesse, pendant tout ce temps, a creusé le sillon profond dans lequel je peux contenir désormais les moments précieux. Les chérir, et m'y accrocher. 


Alors, je m'autorise à être triste, à ne pas me sentir en félicité, car je sais que la paix qui m'envahira par la suite ne sera d'autant plus grande. 


C'est cette liberté d'être moi que je m'offre, qui m'emplit d'une sérénité sans pareille. Car je sais que je suis capable de sourire dans la douleur et de pleurer dans mes joies. Alors, il n'y a plus rien à fuir, il n'y a plus rien à rechercher : seulement profiter de ces états changeants qui m'animent, et rester vivante, malgré tout, envers, et contre tout. 


On s'imagine souvent la liberté comme un concept permissif, qui va dans l'addition : être libre de faire, être libre d'aller, être libre d'avoir. C'est l'une de ses facettes. 

La facette que je préfère, c'est la liberté de dire non. De dire non aux autres, mais aussi d'accepter de se dire non. Ne plus courir après soi, après des objectifs qui sont souvent loin d'être réellement les nôtres. 


J'ai l'entière liberté de dire non, et c'est une liberté délicieuse, que de se refuser quelque chose - ou quelqu'un. Je me refuse le couple : c'est à ce moment que je comprends réellement ce que c'est, et ce que j'en souhaite. Je me refuse un travail stable : c'est là où je me sens le plus éveillée, car tout peut s'arrêter du jour au lendemain. Et j'apprécie des choses que je n'aurais jamais apprécié par la suite, ce sont des fruits que le non a mûri, a rendu plus doux. J'apprécie de me lever pour aller travailler, car j'ai l'entière liberté de dire non le mois d'après (bon, avec la liberté du compte en banque, on va pas se mentir). 


Le plus sucré dans toute cette liberté du non, c'est que je me dis non en premier lieu à moi même. Avant, je courais partout pour me satisfaire. Pour m'aimer, je devais performer dans mille activités (toujours un peu, d'ailleurs). Je ne m'aimais pas inutile, ou inerte. Je faisais mille choses pour m'aimer, et ça ne marchait jamais. J'ai confondu estime de moi, capacités, et amour envers soi. Et j'écoutais toujours cette petite voix qui me disait : oui, mais la prochaine fois... Jusqu'au jour où je me suis dit non. Je ne chercherai pas à faire quoi que ce soit. 

Je suis allée même dans le refus de vivre, dans mes moments les plus sombres. Et cela m'a beaucoup appris. 


Je n'ai plus peur de dire non. En tout cas beaucoup moins qu'avant. J'étais persuadée que dire non, c'était perdre de sa liberté car c'était se priver de choses qui pouvaient arriver. 

Mais j'ai compris que la liberté d'être soi est encore plus immense que je ne le crois. Je suis libre dans mon esprit, et cela n'a aucun prix. Je réfléchis par moi-même, je me remets en question, souvent. Je suis libre de me tromper, d'essayer, et puis... De dire non si cela me convient pas. 


Les choses que j'aime, les gens que j'aime, sont simples. Refuser de vivre la course à la perfection qu'est la vie occidentale, c'est peut-être se sentir seul, mais c'est tellement enivrant. C'est peut-être n'avoir que peu de personnes qui me comprennent et se sentir plus proche du félidé que de l'humain, mais c'est tellement reposant. 

Il y a tellement de plaisir et de beauté lorsqu'on se satisfait de soi, et de ce qui nous fait du bien. 


Dire non, dans un monde qui nous encourage à dire oui, c'est clairement de la résistance. Je souhaite une carrière, mais non, pas à n'importe quel prix. Je souhaite l'amour, mais non, pas dans un carcan qui ne me ressemble pas. 


Surtout, c'est une liberté que j'ai toujours accordé à l'autre - celle de me dire non. Je préfère un non sincère qu'un oui hypocrite. 

Et je comprends que lorsque l'autre est accepté dans son non, alors il a confiance en moi, car je le laisse libre et je ne m'impose pas. 

C'est ce que je viens de péniblement comprendre à l'approche de ma trentaine. En me disant non, je me rends libre... Et je me donne de la confiance. Confiance qui me manque cruellement depuis des années. 


Donc, je suis libre, de dire oui, mais surtout de vous dire non, à vous tous.


Alors oui, je suis bizarre et un peu seule, je vis dans mon monde et c'est parfois lourd de se sentir alien au milieu de l'humanité. C'est dur d'expliquer que les choses qui m'intéressent, sont par essence fugaces, ce ne sont pas des choses matérielles mais des concepts. Penser, réfléchir, créer, lire, me nourrit plus qu'un T3 avec chien, jumeaux et monospace. Faire ma propre route et m'amuser, ce sont les seules choses que je suis capable de faire, et sur ça, je me sens parfois bien plus humaine que je ne crois l'être. L'amour, sous toutes ses formes, est la chose la plus belle de ce monde, et ce feu, je crois, ne s'éteindra pas en moi. 


Je me crois réellement libre, car je suis en pleine conscience de mes limites. Je crois que la liberté n'est pas quelque chose qui s'acquiert, mais un état d'esprit. Un esclave peut être bien plus libre que son maître. On ne naît pas libres on le devient. 



Et dans cette liberté de ne rien faire, il ne me reste que l'Amour. Je ne dépends pas de toi : si je suis à tes côtés, c'est parce que je le souhaite. 



Ce blog est plus sombre que lumineux, car je ne prends pas le temps de consigner le bon. Mais il faut que je le sache. 

Qu'un vendredi soir, j'ai les larmes aux yeux de me sentir aussi bénie de rester chez moi, sous mon petit toit, mon chat sur mes genoux. 


Je me sens tellement bien d'aller à contresens. 

Mood du moment : invincible

19 septembre 2021

Changer, j'ai essayé, une fois je l'ai fait (hier)



Les pensées qui tourbillonnent, suite et non-fin. 

J'ai pris de bonnes résolutions en début d'année (plus de sport, moins de fume, apprendre l'espagnol, plus de musique), et j'ai plutôt réussi à m'y mettre. Je relis à nouveau mes mille livres par an et j'ai stoppé Netflix (au profit de Strip Tease, oui oui). Donc je devrais être satisfaite, mais... Comme toujours, ça coince. 

Je devrais me sentir fière de moi, et me sentir mieux, mais c'est pas encore ça. J'ai de grosses périodes de seum assez intenses, malgré de bonnes résolutions, et le résultat est doux-amer. 


Doux, car d'un côté, je me sens plus moi-même. Un peu plus déconnectée de la réalité, certes, mais plus proche de la mienne (est-ce une bonne chose ? Nous en reparlerons). 


Amer, parce que les sentiments escomptés ne sont pas au rendez vous. Je m'imaginais que j'allais me sentir forte, résolue, fière, mais je me sens vulnérable, comme un hérisson qui traverse l'A13 (petits relents routiers parisiens, excusez-moi). À tout moment je flanche, et je flanche quand même, assez souvent, malgré ces bonnes résolutions. 

Une résolution n'est donc pas une solution. Je m'y tiens et je m'y tiendrai (je veux définitivement apprendre l'español et me balader en Amérique latine, tel est mon nouveau souhait), mais alors comment faire pour se sentir mieux ?

Pas définitivement mieux, mais sensiblement mieux, dans le sens où je commencerai à croire enfin que je peux me guérir. 


On m'a déjà catégorisée de brisée, et bien que le mot n'est pas plaisant à l'écoute (et au ressenti), il est... Vrai. J'ai l'impression d'être morcelée, d'avoir plusieurs parties que je n'arrive pas à mettre ensemble. J'arrive pas à faire tenir mon âme dans mon corps (est-ce que ça fait sens ?), je me sens volatile, fragile, alors que tout le monde m'apparaît fort, sur ses pattes. Moi je trébuche sans arrêt, c'est comme quand je parle, je m'entrechoque toute seule pour tomber. Un squelette qui avance péniblement quelques mètres, qui se prend les pieds, tombe, se reconstruit d'une manière magique pour recommencer le processus. 

Si vous avez suivi, je me vois comme les squelettes de Super Mario. 


Je pensais longtemps que c'était un manque de confiance en moi. Ça l'est, assurément, mais il y a autre chose. C'est aussi que je suis un tyran avec moi-même. Je ne sais pas comment m'arrêter. Arrêter de vouloir paraître parfaite quand je suis loin de l'être (et que c'est, quelque part, la beauté de la chose)(chose est un mot qui me décrit bien). Arrêter d'exiger plus de moi même. Comment arrêter ma course avec mon ombre du futur (oui, j'en suis là). Je travaille énormément sur moi, au point où cela ne fonctionne plus. Maintenant ça embête, moi en premier, mais les autres, aussi. Un peu dur d'avoir 29 balais et d'avoir la confiance en soi d'une victime de maternelle. 

Le manque de confiance en moi est donc le point de départ. Ce qui me fait souffrir, actuellement, c'est la méthode que j'ai choisi pour m'aimer : travailler. Mais sans relâche. Sur tout et rien. 

Il faut que j'apprenne à relaxer, à ne plus être sous cette pression constante. Que je m'inflige à moi-même. Mais je ne sais pas faire. 

Je ne sais pas. 


J'hésite entre accepter le manque de confiance en moi, mais je crois que je suis incapable de le laisser gagner. Je me battrais jusqu'à la fin, et c'est peut être là le noeud du problème. 

Comme faire pour contrer une haine de soi ? Autrement que par une autre haine de soi, déguisée en bonnes résolutions ? 


Comment faire pour s'aimer ? Se trouver bien, incroyable, ne serait-ce que deux secondes par jour ? J'ai vraiment l'impression de me mentir quand je me félicite. Ce qui est logique, car quand je me félicite, c'est une récompense. Sans ça, je ne suis pas bien - dans le sens, je ne suis pas une personne qui peut être appréciée.

Je vois donc ma confiance en moi et mon bien-être comme une récompense. Non pas comme un acquis. À un point maladif (sans mauvais jeu de mot). 


*Soupir*


Arrive le niveau méta. 


Tout le mécanisme exprimé précédemment est peu plaisant, mais on peut y ajouter autre chose : le fait que j'en sois terriblement consciente. Je me regarde travailler, me donner des buts, m'en rapprocher (todo es relativo), je me vois être cette personne qui conditionne mon amour pour moi selon mes performances.

Ce qui est étrange, car dans ma vie sociale avec les potos et potesses, je pense sincèrement que je ne conditionne pas mon amour. Il prend des formes très bizarres, mais si j'aime une personne, c'est indépendamment du retour que celle-ci me fera. 


Mais voilà, je me vois agir comme une Cruella, et ça m'épuise. De me voir de la sorte. Donc je m'aime encore moins. Parce que je me vois agir, je sais que c'est mauvais, mais je n'ai aucune idée de comment changer ce mécanisme. 


*Re-soupir*


En gros, en ce moment, plus je me connais, plus je vois mes limites, et d'un côté je l'accepte : je me suis plus déconnectée, je vis avec mes défauts. Ce qui est quelque part un peu plus chill. 

Mais je ne m'aime toujours pas. 


Et ça m'énerve de moi-même (vous l'entendez, le disque rayé ?)



Allégorie de mon portage d'égo (street art par Mara, Montpellier)

7 septembre 2021

Cœur sombre, la lune est pleine mais mon coeur sombre

Comment faire en sorte de se sentir toujours à côté des gens ? C'est simple, il vous suffit d'avoir un cœur qui va toujours trop vite, des pensées qui vont toujours trop vite, tout qui va toujours trop vite. Ma vitesse interne ne fait que courir, courir, courir, et ne s'arrête jamais.

Je veux toujours voir des choses nouvelles, et je ne veux jamais m'arrêter. Je hais l'ennui, je hais la répétition. Alors toutes les excuses sont bonnes pour y échapper.


Je déteste quand les choses ne vont pas à ma vitesse, je me sens frustrée. Je me sens frustrée jusqu'aux larmes parfois. C'est surtout que je n'arrive pas à m'arrêter, dans cette vitesse. Je suis obligée de la subir. Je suis obligée d'être avec elle.


Il y a des jours je voudrais juste me reposer, pendant des heures et des heures, et des heures, encore. Mais ça m'est impossible : au bout de quelques temps de calme, j'ai littéralement les jambes qui picotent. Qui me disent de bouger, partir - fuir ?


L'ennui, en fait, pour moi c'est du vide. Je me considère déjà comme une coquille exceptionnellement vide, donc je ne veux pas en rajouter. L'ennui fait arriver le mode défaut (les pensées de base), et je crois que mon mode défaut, il est pas très joli.

Mon mode défaut est triste, mon mode défaut est pessimiste, en mode défaut je ne m'aime pas.


Il porte bien son nom au moins, le mode défaut : c'est exactement comme ça que je me ressens lorsque je fais le vide. Je me sens en trop, comme une petite anomalie, une petite excroissance du monde qui n'aurait pas dû être là. Je me sens artificielle, en dehors du monde qui m'entoure.

Je me sens seule.

Vivre l'instant présent : c'est pour moi empli de douleur. Y'a des jours j'ai vraiment pas la patience de me ressentir et de prendre du temps pour moi.


Alors, tout ce que je fais autour de toute cette vitesse, je pense que c'est pour échapper à ce vide. À cet ennui. Tous les efforts que je déploie pour ne plus être ici et maintenant, ce sont les efforts que je déploie pour ne pas trop souffrir.

Je n'arrive pas à rester tranquille, car si je reste tranquille, tout est douloureux. Je suis envahie, je suis envahissante, je suis trop.


J'arrive pas à comprendre les gens qui arrivent à vivre "lentement".


Et surtout, je les envie. Je me dis que ça doit être sacrément cool, de se poser, d'être en paix, ne pas être pourchassée sans cesse par soi-même.

J'envie ces petits moments de félicité, où tout semble disparaître - ces petits moments où je vois les autres être bien, sourire, s'en foutre, tandis que je suis toujours à la recherche de la prochaine chose à faire. Parce que je ne sais pas faire ça. Être tranquille et me poser avec moi même.


Je me traite comme l'on traiterait un partenaire avec qui on est coincé. Je veux faire passer le temps plus vite, arriver plus vite à la fin. Je nous occupe. Moi et moi même. M'occuper, c'est ne pas avoir à me gérer (et on est tous d'accord que je suis compliquée à gérer). Je suis comme un animal sauvage en cage, il faut me divertir, me faire jouer, m'aimer un minimum, sinon je casse tout, je dévore tout. Un animal non dressé, difficilement apprivoisable dans une forêt de ciment. Un animal dans un monde d'humains bien dans leurs pompes. Une anomalie. 





25 juillet 2021

On me dit souvent que je suis insolente, moi je dis ça dépend de mes humeurs



29, un chiffre impair, donc je préfère. Je sais pas vraiment pourquoi mais j'ai l'impression que les nombres impairs sont moins aimés. Alors je m'y attelle. 

29 ans, aux anniversaires il est plus simple de faire un bilan, le passé fait bloc contre le présent,on peut mieux regarder ce qui change. On peut mieux regarder les étapes, on s'ancre, on se donne une vision de soi. 

Je dirais que mes 28 ans ont été chaotiques (3 taffs, une rupture en cours et beaucoup de changements d'entourage), mais d'un côté, délicieusement stable, à ma manière. J'avais un peu oublié qui j'étais seule - un amas de caractère de merde et beaucoup d'habitudes, une passion et un espoir beaucoup trop présents, malgré ma personnalité qui se rapproche de plus en plus du capitaine haddock. 

Je suis impatiente, impulsive et têtue, je vais à ma vitesse. Surtout, j'ai retrouvé mon discours personnel - pour le meilleur, et pour le pire. 

C'est "marrant" parce que j'ai retrouvé un carnet de 2013 (oui, je garde mes écrits), et en fait, cycliquement, j'envoie tout bouler. 

J'ai l'impression que j'atteins vite un trop-plein, dans n'importe quelle situation trop non-moi, et qu'au final, je suis incapable de rester, dans n'importe quelle routine. 

C'est "marrant" parce que je pensais que c'était la première fois, cette année, que je recommençais tout à zéro, mais au final, c'est ma plus fidèle habitude -- tout raser, tout reprendre. 

Je ne me suis jamais vraiment donné de plans à suivre, et quand j'en ai, j'en dévie facilement. C'est ça, ma routine à moi. Tout refaire, continuellement. Tout réinventer.

Les 29 ans se sont passés en douceur, j'ai reçu beaucoup d'amour, je me suis donné de la paix, et je suis repartie dans mes limbes personnelles après avoir récolté ces bonnes vibes. Ça fait du bien, d'être capable d'être entourée, tout comme d'être capable d'être seule.

Cependant, le revers de la médaille, c'est que si rien ne change malgré l'environnement qui lui, varie, c'est bien que le problème est en moi.

C'est bien moi qui ne m'adapte à rien -- aucun taff, aucun groupe, pas de partenaire. L'étincelle vient de moi. C'est moi qui devient une flamme, un feu, et je détruis peu à peu mon habitat naturel. 

Pourquoi je pratique la politique de la terre brûlée ? 

Est-ce vraiment plus fort que moi, ou est ce que ça me rassure -- d'être seule, à nouveau, sans pression extérieure ?


Je veux pas dire que j'aime pas le monde mais... J'aime très moyennement ce monde, et je pense que j'y survis toujours un peu, plutôt que d'y vivre. 

Je dois me prendre encore pour Bear Grylls, solo versus le reste du monde, et advienne que pourra. Je sais pas. Je sais pourtant qu'on avance bien à deux -- ou à plusieurs, mais perso, par moments j'avance mieux seule. 

Donc je ne sais pas vraiment, excepté écouter mon cœur, (Pocahontas, sors de ce corps), comment savoir si j'ai raison. 

Comment savoir si le rasage de toute chose existante est réellement utile. 

Existe-t-il une manière de faire autrement - que je pourrais au moins essayer une fois, avant de m'en remettre à ma sempiternelle violence. 

Je suis étonnamment surprise d'avoir duré jusque là (le carnet de 2013, c'est aussi ma dernière tentative de suicide), et effectivement de me mouvoir un peu mieux dans ce monde de fous. 

Je me souhaite pas forcément d'y rester longtemps, mais juste le nécessaire, ça aura déjà été un beau parcours, contre beaucoup de faux-départs. 

Je suis reconnaissante de ressentir cette gratitude, et, je crois, de souffler un peu. Je suis reconnaissante de m'exprimer beaucoup mieux, même si les émotions sont toujours très présentes : ma voix était tarie durant tellement d'années. 

J'avais toujours peur d'ancrer mes désirs dans le son, de peur qu'ils ne se réalisent jamais. J'apprends maintenant à tenter.

Il est temps d'aller avec le flow, la vague, au lieu de chercher à la théoriser pour mieux la ressentir. 

Le programme de mes 29 ans. 


Aux trente, je me mets à l'apprentissage de la langue des signes.





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