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2 février 2013

Ain't no color paint gonna cover the stains, the pictures on the wall will all remain

Après l'escapade norvégienne, le retour à la soit disant dolce vita du sud se fait (mal) ressentir. Je m'y sens lasse. Je traverse la ville comme une zombie, le regard baissé, je devine la présence des gens aux pieds qui se rapprochent dans mon champ visuel, j'évite, je veux voir personne, j'écoute bien fort mon mp3 - ma seule arme efficace contre le monde extérieur. J'aime pas ma ville parce que je la connais trop. Elle me rappelle des moments parfois cools, souvent tristes, tout le temps fades. J'aime pas ma ville parce qu'elle ne m'amuse plus, ne m'offre rien de nouveau, elle meurt à petit feu et pourrit tout sur son passage. J'aime pas ma ville parce que j'ai personne à y voir. Parce que je vis dans un logement moisi. Parce qu'il y fait tout le temps beau et que je le suis pas.

C'est pour ça que j'aime bien changer d'endroits. Parce que mon cerveau est obnubilé par la nouveauté, c'est un vrai bouffeur de pensées fraîches. Donnez lui la moindre chose nouvelle (en Norvège ça donnait à peu près "oh mon dieu des armes dans un décathlon/de l'essence résistante à -30°/un stand de chaussettes de ski et de nordgrip !" toutes les trois secondes) et il l'analysera, tout content d'avoir trouvé un nouveau sujet d'amusement, d'imagination, etc. Donc forcément, quand je m'étonnais sur la densité de snowboards au mètre carré à Oslo, mon cerveau était bien loin de son activité préférée - analyser ma vie sous ses moindres recoins jusqu'à lui faire perdre toute beauté. Vous avez sûrement une connaissance hipster qui se croit au dessus de tout, et qui sait tout sur tout, tout le temps, dans votre entourage. Le genre de personne à qui vous diriez "regarde ce magnifique et unique flocon", et qui vous répondra d'un air désabusé, "rien d'extraordinaire à de l'eau condensée, d'après la température ambiante il se disséquera d'ici trente secondes, et si en plus tu le touches ta chaleur corporelle le tuera, en plus il est peut être unique par sa forme mais c'est pas comme si c'était le seul flocon sur terre, y'a sûrement des flocons plus jolis, pense à toute la neige et à tous les flocons trop beaux que tu verras jamais". Ben voilà, c'est mon cerveau. Il connaît pas la technique de "ma chambre est rangée, tout est sous le lit", parce qu'il a des yeux super soniques et qu'il voit le bordel qui existe, pourtant calmement, sous mon lit.

Alors forcément, je me sens mieux ailleurs qu'à Montpellier, ville que je connais déjà trop bien pour pouvoir occuper mon cerveau.  Mais au bout du compte, je sais que je m'ennuierai partout. Ca n'empêche que ça me fait un bien fou de voir des choses nouvelles parce que je pense à des problèmes nouveaux. Ca m'oxygène, je pense plus léger.

Quel dommage de devoir revenir à la même vie et aux mêmes problèmes. J'aurais tellement voulu vivre dans un fjord et me gaver de saumon/morue jusqu'à la fin de mes jours (mon cerveau n'a pas encore trouvé de gros problèmes aux poissons, c'est pour ça que je les apprécie plutôt bien). Mais quelque part ça veut peut-être dire que j'ai un poil plus de courage, parce que justement, je suis revenue. C'est beaucoup mieux que ma précédente tentative vécue par mes confrères bisontins (qui se résume par "je pars en vacances et en stage/ah non LOL je reviens pas et j'abandonne tout en fait, peace les amis"). Ou alors que je suis devenue plus tolérante à la douleur. Tahra en mode masochiste. Si ça continue comme ça je vais devoir dire que 50 shades of grey est mon bouquin préféré.

 

mask_still_life_iii_1911

les masques d'Emil Nolde, mon état cérébelleux actuel

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