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12 février 2013

The good times are killing me

En cette (jolie) matinée de février, je viens encore & toujours distiller ma haine numériquement, au lieu de faire des trucs constructifs, comme faire des lettres de motivation ou réviser. Aujourd'hui j'ai envie d'expliquer, une bonne fois pour toute, au monde entier, pourquoi je ne crois pas aux enfants, et pourquoi (pour l'instant) je pense que je n'en aurais jamais.

Point n°1 : Le bébé humain est genre le bébé le plus chiant et le moins mignon du monde. C'est le seul bébé qui est capable de pleurer sans vraiment aucune bonne raison. C'est le seul qui gaspille de la nourriture. C'est le seul qui pleure quand ses dents poussent. C'est le seul bébé que je trouve moche, en vérité je trouvais les bébés tyrannosaurus rex de Jurassic Park plus choupis.

 

Point n°2 : Le principe de la gestation me dérange un peu. Je suis pas 100% à l'aise avec le fait qu'un organisme vivant vive dans ton ventre pendant 9 mois, te bouffe la moitié de ce que tu ingères, t'inflige ses envies culinaires, te fasse passer du coq à l'âne au niveau des émotions, t'interdise à peu près tout ce qui est drôle (plus d'alcool/plus de drogues/plus de nuits blanches/plus de montagnes russes à disneyland), et te fasse enfler comme la tête à Kev Adams quand tu lui dis qu'il est drôle. Ca me fait vraiment penser à Alien en fait.

L'accouchement me met aussi terriblement mal à l'aise, pour une raison encore inexpliquée, mais voir un bébé sortir d'un vagin tout gluant comme un blob me donne la nausée. Autant je peux matter les trucs les plus sanglants sans ciller ou presque, autant tout ce qui est bébé qui arrive au monde me donne envie de me terrer tout au fond d'un gros trou et de ne plus en ressortir avant que le gosse n'ait 18 ans (et encore d'après mon propre exemple, on est pas encore bien fute fute à 18 ans -ni même à 20, mais bon). Le seul truc qui me met aussi mal à l'aise physiquement que les accouchements c'est les scènes de violence dans les films avec les dents (celle d'American History X m'a marquée à vie, tout comme celle d'Old Boy). Heureusement que les bébés naissent sans dents sinon je serais encore plus flippée.

 

Point n°3 : J'aime pas l'idée que les filles soient obligées d'aimer et obligées d'avoir envie de bébés. On me répond tout le temps "nan mais c'est parce que tu es encore bloquée dans ta crise d'ado", "nan mais c'est parce que tu t'es jamais occupée de bébés mignons", "nan mais c'est parce que ton horloge biologique est loin encore mais à 30 ans je te jure que t'en auras envie", "c'est parce que tu n'as pas encore rencontré la bonne personne", "tu as forcément envie d'avoir un bébé, c'est l'instinct maternel, tu peux pas lutter".

Alors oui, je suis pas tout à fait sortie de ma crise d'ado, mais le truc c'est que je pense que je n'en sortirais jamais complètement. J'ai jamais eu envie d'être adulte et d'avoir plein de responsabilités (mon but étant gamine c'était de trouver l'habitat naturel de Peter Pan, 2e étoile à gauche et tout droit jusqu'au matin), j'aime bien l'idée de garder mon esprit tête brûlée, et jamais je deviendrais une de ces adultes qui attachent leurs portables à la ceinture, qui assume le fait que les crocs ça soit pratique quand même, qui refuse de faire de la balançoire ou des batailles de bombes à eau. Je revendique mon droit à la balançoire et je le revendiquerai toute ma vie. Je veux pas préférer le pratique moche aux trucs trop classes. Jamais je ne choisirai une Fiat Multipla à la place d'une mercedes benz benz benz. Non.

Je me suis occupée de plein de bébés mignons parce que dans ma quête effrenée d'argent j'ai fait PLEIN de baby sitting (et je suis, contre toute attente, une super baby sitteuse) avec plein d'enfants cools, d'autres moins, et même les plus mignons ne m'ont pas forcément touchée. Y'a pas d'étincelles entre les bébés et moi.

Je crois pas vraiment au truc de l'horloge biologique, c'est pas parce qu'un jour j'aurais 30 ans que je vais me réveiller les ovules prêts à accueillir une future vie. Je pense que c'est les autres qui te font tellement chier à te répéter la même chose depuis que tu es en âge de procréer qui fait que, à 30 ans, tu craques sous la pression sociale, parce que tu as bien assimilé contre ton gré qu'il faut ABSOLUMENT avoir des enfants dans ta vie. Mais j'aimerais bien que ce principe d'horloge biologique marche, mais pour des trucs utiles, genre l'horloge biologique qui te donne envie à 30 ans d'arrêter de penser que les sourcils adidas c'est cool, l'horloge biologique qui te fait comprendre que Rohff ne fait pas du bon rap, tout comme Lady gaga n'est pas "originale", qui te fait arrêter l'envie de regarder (non, pardon, d'ingérer cérébralement) TF1, qui te stoppe toute envie de Coca Cola parce qu'à 30 ans, c'est pas cool ni pour tes dents, ni pour ton estomac. L'horloge biologique qui te fait arrêter de sniffer du poppers à quarante balais passés parce que tu trouves toujours ça "cool". Enfin bref.

Concernant le fait de rencontrer la bonne personne, c'est l'un des arguments les plus débiles que j'ai pu entendre aussi, en gros on sous-entend que ma non-envie de procréer est moins forte que l'envie du gars avec qui je serais. Donc je vais me transformer en gentil paillasson et souhaiter soudainement d'avoir des enfants parce que bon, mon chéri en a envie, et quand il me regarde avec ces yeux là je... ah... plus aucune personnalité de moi mêêêêêême... je... dois... être d'accord... Sérieusement ? Sérieusement sérieusement ? Ajoutez à ça que je ne crois pas forcément non plus à la "bonne personne" et vous comprendrez à quel point cet argument n'a aucun sens pour moi, il me donne juste envie de partir en courant et en rigolant à tue-tête.

Pour l'instinct maternel je ne citerai que deux mots : Bébés + congélateur. Voilà.

 

Point n°4 : Je crois pas au principe de la reproduction tout court, en fait. Je comprends pas pourquoi on s'entête à avoir une lignée d'enfants, sachant que le monde aujourd'hui n'est pas cool, et même avant ça l'était pas forcément. Je comprends pas pourquoi c'est aussi important pour la race humaine d'assurer sa survie. Je sais que c'est propre à toute espèce, de la puce au boa, mais bon, on est des humains qui peuvent réfléchir, on est censés pouvoir se rendre compte que dominer la planète jusqu'à l'extinction de notre race, ben ça sert un peu à rien. Très franchement j'ai l'impression qu'on sacro-sanctifie la vie, genre la vie c'est trop cool, c'est trop bien, et en plus on peut y manger des cookies, alors qu'au final si tu es là c'est juste grâce à un hasard fou, et si jamais tu n'avais jamais existé, le monde serait à peu près pareil.

Je crois que je n'aime pas assez la vie pour considérer comme un cadeau le fait de la donner (je vous l'avais dit que je suis toujours en crise d'ado). C'est un peu un cadeau empoisonné. Comme offrir une batterie au gosse de tes meilleurs potes. Meilleurs potes qui vont te détester parce que leur gamin leur cassera les oreilles jour & nuit.

 

Point n°5 : J'ai jamais eu l'envie d'avoir des gosses et je pense pas que ça va me "tomber dessus". Je fais partie de ces gens qui n'ont jamais pensé au futurs noms, aux futures activités, aux futurs conflits. Ce sont des enfants qui n'ont même pas existé dans ma tête, je vois pas comment je pourrais les faire exister en vrai.

 

Point n°6 : "Mais tu verras, tu dis tout ça mais quand ça sera ton enfant tout ça disparaîtra !". La phrase qui marche le moins. J'ai toujours considéré le fait d'avoir des enfants comme un acte super égoïste ("j'ai envie d'avoir des gosses donc je fais venir trois vies de plus sans leur demander leur avis ni penser à leur futur"), parce qu'au final c'est juste notre envie d'avoir des enfants qui crée les enfants eux-mêmes. Soyons sérieux : on fait des enfants pour nous, parce qu'on a besoin (cocher l'option correspondante) : de prouver à son père qu'on peut être un meilleur père que lui/d'avoir une preuve de l'amour du couple/parce qu'on veut avoir des mini-moi à habiller-nourrir-s'occuper/parce qu'on veut que le gars reste avec nous et forcément avec un enfant il partira pas facilement/parce que j'ai pas envie d'être seul(e) quand je serais vieux. En tout cas ça se rapportera toujours à VOUS MEME. L'enfant il s'en fout.

Alors quand on me sort cette phrase, j'ai l'impression que la personne en face de moi me dis "j'aime pas les enfants non plus, mais vu que celui là sera une réplique de moi & ma femme il sera forcément mieux que les autres". C'est juste ultra-prétentieux. Avoir des enfants et se reproduire c'est quand même se trouver assez bien et cool, et penser offrir un cadeau à la société avec des mini versions de soi-même. Je suis sûre que le Dr Denfer dans Austin Powers a eu la même idée. Je sais plus qui c'est qui avait dit qu'il faudrait un permis pour avoir des gosses, mais je trouve ça super vrai. Parce que chaque être humain se trouve assez bien pour avoir des enfants. Parce qu'on est tous imbus de nous-mêmes jusqu'à vouloir continuer à s'imposer même après notre mort. Bravo les humains, bravo.

 

Bien sûr je n'exclus pas un jour de me trouver assez bien pour vouloir m'exporter hors de moi. Au fond je suis comme tout le monde. Mais j'aimerais bien qu'on arrête de vouloir me convaincre que j'ai forcément tort, que c'est parce que j'y connais rien, ou encore que c'est PAS NORMAL de pas vouloir d'enfants. Je m'en fous de savoir si c'est normal ou pas en fait, j'aimerais juste que mon avis compte autant que celui des autres et qu'on me fiche la paix avec ça. En plus, me dire que j'ai tort, ça me donne envie de continuer à penser comme ça juste pour faire chier mon monde (crise d'ado again, je vous avais bien prévenu).

 

16899707

... et moi non plus.

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Commentaires
M
Je suis d'accord avec tous tes points évidemment, mais encore plus avec le point n°2. C'est d'ailleurs ce que j'ai dit à la copine de mon cousin quand elle était enceinte (de mon cousin) (pas celui qui a joué dans supporter du rap de Montpellier, dieu merci), qui racontait comme c'était merveilleux de se coucher pour dormir et de sentir gigoter à l'intérieur de son ventre. Je n'ai pas pu m'empêcher de m'exclamer "quelle horreur" (en plus on était à table, merci bien !), et de sortir ma tirade sur bébé = alien. Vu son petit air larmoyant et les yeux noirs de mes parents, j'ai compris qu'une telle vérité est socialement difficile à accepter.
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