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20 décembre 2013

My kaleidoscopic mind

J'ai toujours légerement eu un pet au casque (j'ai toujours adoré cette expression), et, en ces temps féériques de Noël, j'ai mis le doigt sur l'une des caractéristiques qui m'envoient direct au top du classement des fêlés de cette Terre (top que je partage avec Luna Lovegood, Rael, Dali et Jacques Cheminade).

Je suis atteinte d'un sérieux animisme. Pour les non familiers avec ce mot (ou ce courant de pensée), ça veut dire que je crois que les choses sont animés d'une volonté propre. Voilà.

Les plus anciens fidèles de ce blog se rappeleront de mon long article sur Les Choses, où j'expliquais que parfois les objets me punissaient ou s'amusaient à me faire chier. Hé bien, je suis toujours de cette manière. Pour exemple, j'ai repris la guitare classique depuis peu, et je me suis excusée à ma guitare de ne pas l'avoir touchée pendant si longtemps. Je lui ai changé les cordes et j'étais persuadée qu'elle était contente. Je lui ai fait un mea culpa concernant mon lâche et vil abandon envers elle, durant toutes ces années, et je lui ai promis de prendre un peu plus soin d'elle.
J'ai acheté un mini-sapin de Noël (enfin, c'est un cyprès, un mini-cyprès tout mignon), et je l'ai spontanément appelé Louis Hubert.  Et il ne me viendrait pas à l'esprit qu'il puisse s'appeler différemment. Je lui parle les matins, je lui demande ce qu'il a vu en fin de journée, je l'ai habillé avec une guirlande et des boules de Noël (et pareil, j'étais persuadé qu'il était CONTENT). Alors rassurez-vous, les objets ne me répondent pas encore et je parle souvent toute seule, en fait, et oui, je m'en rends compte, mais ce qui m'étonne, c'est que ça ne m'a jamais gênée pour continuer. Et même si je sais que les objets ne sont pas doués de volonté propre, le monde m'amuse beaucoup plus comme ça. Je le trouve beaucoup plus joli.

Ma soeur m'a offert un porte-clef (j'utilise exclusivement le mot "clef" depuis peu de temps vu qu'il va apparemment disparaître du dictionnaire, c'est ma rebéllion, j'imagine naïvement qu'en le réutilisant on lui redonnera du crédit) chat, je lui fait des petites caresses de temps en temps, histoire qu'il soit content. Mon rêve serait qu'il se mette un jour à ronronner.

Je différencie toutes mes parties du corps en tant qu'unités propres : si j'ai bien mangé, je dirais que mon ventre est content, si j'ai trop bu, que mon estomac m'en veut et que mon foie en a ras-le-bol de bosser, si je ne dors pas pendant longtemps je dirais que mon corps n'est vraiment pas content, si je n'arrive pas à dormir, je dirais que mes paupières ne sont pas fatiguées, etc, etc. Voilà.

Ce qui est également drôle à prendre en compte, c'est qu'aussi loin dont je me souviens, j'ai toujours été comme ça. Quand j'étais gamine, j'avais donné un nom à chacun de mes chevaux (des jouets chevaux, non, je n'avais pas une écurie à trois ans)(DADDY, JE VEUX UN AUTRE PONEY), je faisais bien en sorte de jouer avec tous pour pas que certains se sentent exclus, ça ne me dérangeait absolument pas d'imaginer mes figurines douées d'un esprit de pensée ressentant le bien et le mal. Je vivais dans Toy Story en permanence (et j'y vis toujours, en fait. Woody ne se serait jamais senti exclu avec moi vu que J'AURAIS FAIT ATTENTION A NE PAS LUI FROISSER SES SENTIMENTS). 

Et puis surtout, j'avais trois amis imaginaires et un cheval imaginaire. A partir de là, prendre des objets réels pour des objets vivants, c'est un pas vers la normalité, au final. 

L'animisme est propre aux enfants de 2 à 4 ans, qui entrent dans le stade pré-opératoire. Piaget définit les causes de l'animisme comme l'égocentrisme de l'enfant (pas l'égoïsme), c'est à dire son incapacité à différencier sa pensée subjective du reste du monde. C'est EXACTEMENT ce qui m'arrive (et donc non seulement j'ai la taille d'un enfant de dix ans mais j'ai également la pensée d'une gamine, génial. En même temps, ça explique pourquoi je passe autant de temps dans les magasins de jouets. J'aime les magasins de jouets. J'y vais plus fréquemment que dans les magasins de vêtements.), j'ai un peu de mal avec la perspective émotionnelle - ou justement, je l'ai peut être un peu trop. Dans ma tête, il n'y a pas forcément de "moi" bien défini, disons que je peux être un peu tout le monde à la fois.

J'ai du mal à me différencier des autres dans ma vie de tous les jours. Si les gens vont être triste, je vais directement (et c'est même pas conscient, je le ressens juste très très fort comme ça) être triste. J'ai un peu l'espoir de me dire que lorsque je suis heureuse, je peux faire déborder mon énergie sur les gens tristes pour qu'ils se sentent mieux. L'autre, c'est moi, et je suis l'autre. Je m'efface un peu dans mon esprit pour faire place à une pensée commune, que je trouve beaucoup mieux et plus jolie que la pensée personnelle.  Et surtout beaucoup plus juste : la pensée personnelle, sans ajout de stimulations extérieures, est vouée à tourner sur elle-même et à se répéter, indéfiniment. J'aime bien discuter avec les autres car je sens que ma pensée s'enrichit. 

Ma pensée seule ne me sert à rien.

Le truc, c'est que je suis peut-être trop commune. C'est rapidement le bordel dans ma tête (j'aime collecter les moindres choses et, finalement, me retrouver avec des approximations de souvenirs), c'est rapidement le bordel dans ma vie, et partout autour de moi, parce que ça fait tout de même beaucoup de choses à intégrer. 

Ca a également le désavantage d'être sensible, et parfois d'être influençable. Enfin, c'est pas que je suis vraiment influençable, j'ai tout de même un minimum de moi qui se manifeste vraiment quand des idées/actes/pensées ne me plaisent pas, l'invertébré dans le bouillon de soupe, c'est que j'arrive à comprendre presque tout le monde. Du coup, je suis souvent l'avocat du diable (le pauvre Diable que personne ne veut défendre). J'aurais pu être une bonne avocate. Ca m'arrive de défendre des positions que personne ne comprend, et souvent, je les défend sans y croire : je les défends juste parce qu'elles ont été laissées de côté. Et que du coup, c'est pas commun, alors ça me gonfle.

Voilà pourquoi je change d'avis comme une girouette (je veux tout).

Et plus j'avance dans ma vie, plus je me rends compte que ça n'est pas forcément une mauvaise chose (j'étais persuadée pendant longtemps que si). Au final, ça veut juste dire que j'essaye de vraiment tout prendre en compte et de ne rien laisser de côté, pour approcher au plus près ce qui est le mieux commun.

Si à un anniversaire un groupe veut un gâteau chocolat, un autre groupe une tarte, deux autres personnes de la chantilly, et des lambdas qui veulent un cake salé, je suis celle qui se ramène avec une tarte framboises-chocolat-chantilly-carottes douces. Alors que la plupart des gens inhiberaient une bonne partie des envies des autres. 

Ce que je dois surtout apprendre, c'est comment marier au mieux ce tout. Parce que souvent, à trop vouloir bien faire, on se retrouve avec du n'importe quoi. Il faut que j'apprenne à organiser mon n'importe quoi.

 

sheldon

 

 

"Mais ouiiiiiiii bien sûr Tahra"

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