Now in my chain of life, you're the missing link

27 avril 2014

No comment sur ma frénésie littéraire plus qu'accrue ces derniers jours. Je me pose beaucoup de questions (et j'ai enfin l'impression que ce sont les bonnes), et puis, surtout, j'ai mes partiels qui arrivent genre demain, et je n'ai encore pas amorcé la phase ultime de révisions. Je suis comme ça, j'aime vivre dangereusement. Et je suis une grosse flemmarde. Mais, je me pose quand même plein de questions.

Récemment toute nouvelle dans mes interrogations cérébrales : qu'est ce que le manque ? Et plus particulièrement, pourquoi le manque ?

Beaucoup de personnes m'ont quitté tout au long de ma vie, qui est certes courte mais déjà remplie de trop d'absences. Que ça soit des deuils, des abandons amicaux (je suppose que je suis trop compliquée à avoir comme amie sur le long terme, c'est pas la première fois qu'on me laisse sans aucune nouvelle du jour au lendemain et ce sans raison), mon ex compagnon cette année, ou une partie de ma famille qui décide soudainement que je n'existe plus, bref, on fait tous l'expérience d'être quitté dans nos vies, et ce, plusieurs fois.

Ce qui m'amuse , c'est de voir à quel point chaque personne nous manque d'une manière particulière. Mes chats me manquent plus que certains humains. Des personnes qui étaient jadis très proches de moi me manquent beaucoup moins que certaines personnes que j'ai cotôyé très peu de temps. C'est étrange car il n'y a pas de loi du manque. On peut avoir rencontré quelqu'un pour trois heures et faire en sorte qu'elle nous manque toute notre vie. Ou alors on peut rester proches de certaines personnes dont on ne remarquerait même pas l'absence. Ce qui ne veut pas dire qu'on ne les aimait pas.

J'ai aimé des personnes qui ne m'ont jamais manquées. Et plus j'avance dans ma vie, moins les personnes me manquent. Je suis un peu détachée du reste du monde, et je me sens de moins en moins attachée aux gens. Les personnes peuvent parfois nous manquer à des moments précis de notre existence. Ma grand-mère ne m'a jamais manqué, excepté cet hiver où son absence m'a fait du mal. Mon père ne m'a jamais manqué. Mes amis de Besançon me manquent plus que des amis que j'ai cotoyé deux ans. Et des personnes imaginaires me manquent plus que des personnes réelles.

Le manque d'une personne, c'est le besoin d'une personne. Et je considère que je n'ai (presque) plus besoin de personne. Je ne sais pas si c'est une bonne ou une mauvaise chose. Les gens nous manquent parce qu'ils nous apportent un soutien, parce que nos neurones fonctionnent mieux en leur présence. Parce qu'on se sent mieux lorsqu'ils sont présents, parce qu'ils nous apportent quelque chose. Voilà pourquoi beaucoup de personnes ne se remettent pas d'une histoire amoureuse, ou pourquoi elles sont accros à la présence de quelqu'un : parce qu'elles sont persuadées que ce sont les autres qui les rendent heureuses. Elles n'ont pas assez confiance en elles-mêmes et en leurs capacités pour vivre seules. Elles cherchent la personne qui les rendra heureuse, au lieu d'être cette même personne. Perso, j'ai toujours été indépendante, j'ai eu besoin de peu de gens. J'en ai eu besoin, quand même, pour me remettre mes idées en place, mais comparé au reste de la population, j'ai eu besoin de peu de gens. J'ai réussi à me rendre heureuse moi-même. Je n'échangerais ça pour rien au monde. Les fois où j'ai demandé du soutien, je ne me sentais jamais bien. Se soutenir tout seul, ça te rend serein. C'est bien. Je dis pas que je suis jamais triste, que je n'ai jamais mes moments de blues, mais je n'ai besoin de personne maintenant pour m'en sortir. Je crois que je me fais (enfin) confiance sur ce point là. Pour l'instant, une personne me manque, mais je survis très bien sans elle. Et je sais très bien ce qu'elle m'apportait et ce qui me manque actuellement.

Je crois que c'est pour ça que personne me manque : je n'ai besoin de personne pour être heureuse. Toutes les personnes qui m'ont manqué dans ma vie m'ont fait soulever cette même question : pourquoi me manquent-ils ? Et j'ai toujours su répondre à cette question, ce qui m'a permis d'énormément avancer. J'ai recherché ce qu'il me manquait sans les personnes qui me le donnaient.

MAIS (car il y a toujours un mais), je me sens quand même extrêmement seule. Alors où est la logique ? Peut être qu'il me manque quelque chose au lieu de quelqu'un ?