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25 juillet 2014

Des questions à vos réponses

Je ne sais pas pourquoi, mais l'une des choses qui me caractérise bien, c'est le bordel. Le bazar, le chaos, l'irrangement (néologisme), le non-ordre. Le non-sens, l'irrégularité, la non-linéarité.  Je suis tout sauf linéaire. Je ne suis pas droite (et j'ai toujours préféré la gauche à la droite, je ne sais pas pourquoi. L'un de mes regrets est de ne pas être gauchère). Je suis capable de beaucoup de choses, mais jamais de rester dans un chemin bien défini, bien balisé. J'ai l'impression de faire du hors-piste toute ma vie (et surtout, que je continuerais à en faire toute ma vie). Je ne sais pas pourquoi. Peut-être finirais-je comme Schwarzenegger.

Je n'ai jamais été quelqu'un d'organisé (même si l'âge & les responsabilités me forcent à le devenir), je zigzague à peu près partout. Je suis inégale : je donne beaucoup à un moment donné, à un endroit, sans raison, pour me retirer telle la marée, et ne plus rien donner par la suite, m'investir ailleurs, à fond, ou non. Voilà l'histoire de ma vie.  je suis cet enfant de maternelle qui est submergé par les gomettes, les crayons, la peinture et les paillettes, et qui finit par tout mettre dans son dessin, quitte à ce que ça ne ressemble à rien.

Je creuse plein de petits trous partout, je rencontre beaucoup de personnes, je fais plein de choses, je m'intéresse à plein de choses, pour au final... ne rien faire, ou presque. Je suis capable de tenir une conversation sur les dinosaures, bifurquer sur l'oeuvre intégrale de John et Dan Fante, retourner sur mes pas et décrire avec envie le goût sacré et parfait d'une forêt noire, réciter la discographie de Cypress Hill, pour enfin enchaîner sur un autre sujet totalement random.  Je suis un beau bordel, et ma chambre l'a toujours été (big up à camcam, avec qui nous faisions des battle de bordel de chambre). Comme je le dis souvent, je suis une girouette, je n'arrive jamais à me fixer.  Je suis le moustique qu'on arrive pas à tuer parce qu'il bouge trop. Je suis incapable de tenir un choix, ou meme de le faire, parce que quoi que je fasse, j'aurais envie d'aller voir de l'autre côté. De voir la prairie plus verte du voisin. Elle a même pas besoin d'être plus verte pour m'attirer : elle a juste besoin de ne pas m'appartenir. J'ai eu envie de faire mille choses différentes dans ma vie, et j'en ai entamé la moitié, pour ne rien finir. Voilà. Je me donne l'air d'être venu de tout, pour mieux assumer le fait d'avoir réussi à aller nulle part. Et c'est bien là où je suis : nulle part.

A l'heure où mes projets estudiantins se concrétisent, où j'ai la chance de ma vie, d'aller dans une super fac, faire ce que "j'aime", avoir de bonnes références pour mieux attaquer mon master II et définitivement être sûre de réussir dans cette voie, je suis emplie de doutes. Suis-je faite pour ça ? Arriverais-je à tenir UNE ANNEE DE PLUS à étudier LE MEME SUJET ? Encore, et encore, les mêmes histoires ? La psychologie est variée, la psychologie cognitive, encore plus. Mais arriverais-je à me concentrer pour la quatrième année consécutive sur ses problématiques ? je ne sais pas. Je ne sais plus.

Je crois que je me disperse parce que je m'ennuie. Je m'ennuie toujours. Tout m'ennuie, j'aime pas recommencer les mêmes choses, j'ai besoin de filer vers la liberté tel Willy l'orque, d'aller partout, de tout voir. Je n'arrive pas à me poser. Enfin, c'est pas que je n'y arrive pas : c'est que je ne veux pas. Breaking news : il y a pire que l'ennui. Il y a l'habitude de l'ennui.

A l'heure où ce qui prime c'est la stabilité, je détonne encore parce que je n'ai absolument pas envie de ça. Une situation stable veut dire une situation travaillée et réfléchie depuis longtemps. Chose dont je suis incapable, ayant hérité de la concentration d'un moineau ayant trop respiré des vapeurs de crack durant son enfance. Je... Hein, quoi ? Qu'étais-je en train de faire ? 

On valorise beaucoup ceux qui réussissent. Enfin, ceux qui construisent quelque chose (une belle maison, de jolis enfants, une belle carrière, un beau projet mené à terme...) et qui vont jusqu'au bout. On valorise que ceux qui ont quelque chose à montrer, ceux qui ont réussi à "donner un sens" à leur vie, le sens étant ce qu'ils ont accompli. Dans l'histoire de l'humanité, on se souviendra de ceux qui sont restés comme des murailles, ceux qui ont été des points fixes. De ceux qui sont allés jusqu'au bout. Ce putain de bout que tout le monde veut atteindre.

On se souvient rarement des personnes qui n'ont "rien fait". Celles qui ont changé d'avis entre temps, qui ont tâté à tout, qui ont tenté de voir plus loin que ce que la vie leur proposait. On ne parle jamais de ceux qui se réinventent chaque jour, qui se trouvent de nouvelles passions, et qui, à force, développent une sacrée vision du monde. Ma vision du monde est tellement plurielle, que je la trouve magnifique. Il y a tant de manières de voir les choses, et je trouve ça sacrément plus riche que de rester bloqué sur un seul chemin. J'aime ma vision du monde parce qu'elle ne m'ennuie pas. Je trouve que c'est une question intéressante à se poser : pourquoi est-on obsédé par cette envie lancinante de faire quelque chose pour montrer aux autres que l'on a réussi ? Est ce que ce but que l'on s'est fixé lorsqu'on avait vingt ans, qu'on a réussi à atteindre après de moultes efforts & années à quarante-cinq ans nous définit vraiment ? Est ce que notre succès nous représente ? 

Voilà peut être pourquoi je n'arrive pas à avoir un but fixe : je n'ai rien à prouver à personne, je me suis déjà prouvée ce qui était important pour moi. Si je fais quelque chose, c'est d'abord entièrement pour moi. Et il se trouve que je ne tirerai aucune satisfaction personnelle à accomplir quelque chose. Je crois que j'ai bien trop de recul sur toute la vie pour réussir à prêter de l'importance à tout ça. On est que des atomes qui se sont assemblés d'une bien drôle de manière, et j'aurais pu très bien être une lampe halogène ou une statue de Staline, ou encore un rat nu. Je ne suis que de passage dans ce monde, et je ne prends pas grand chose au sérieux. Mon seul but est de pouvoir faire tout ce dont j'ai envie de faire. Voilà. De ne pas avoir de regrets, de vivre ce que je veux vivre. 

J'aime me dire que j'ai quelque part en moi le cran de pouvoir tout plaquer demain et de devenir vendeuse de harpons en Finlande. D'occuper ce poste pendant quelques mois et de repartir à l'aventure. J'aime me dire que j'ai le pouvoir de m'attacher à rien (ou en tout cas, à pas grand-chose), et de m'autoriser à faire des folies. Parce qu'au final, c'est là où l'on vit vraiment : quand on ferme les yeux, on saute, on se lance, et advienne que pourra. Et si je me foire, c'est pas grave, parce que de toute façon, je n'accorde pas d'importance au résultat : seulement au fait que j'ai essayé. Et que si il y a bien quelque chose que je sais faire, sans relâche, et à fond, c'est bien d'essayer.  

 

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