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14 mai 2015

Emotionless

Il y a environ un an, j'écrivais un long texte pour la fête des pères où j'exprimais mon ressenti dans cette relation ratée. J'y ai encore beaucoup réfléchi, et j'allais m'excuser de revenir encore sur le sujet, avant de me rappeler que c'est mon blog, et que je fais ce que je veux (où je veux).

Donc, allons y pour le grand déballage. Je n'ai plus de contacts avec mon père depuis mes 18 ans, excepté les insultes que je reçois ponctuellement (je n'en ai pas reçu depuis environ deux ans maintenant, ça c'est chouette), et les correspondances entre avocats. Parce que ma mère et mon père sont toujours en instance de divorce. Parce que ma mère a demandé un divorce simple, sans faute (mais il y aurait tellement à dire). Parce que mon père est un peu lent à répondre. Mais, mon père a répondu en décembre, lorsque j'étais de retour en France. On a donc lu les conclusions responsives de son avocat ensemble, avec ma mère et mes sœurs.

Et j'ai éclaté de fureur, comme un ballon de baudruche gonflé trop fort, j'ai pleuré, j'étais à deux doigts d'aller frapper à sa porte, et de lui dire vraiment en face tout ce que je pensais. J'avais envie de lui crier en face à quel point son âme me révulsait. J'avais juste envie de me laisser aller, parce que je me contiens trop souvent, je me suis retenue trop de fois. Dans l'histoire, je me suis toujours défendue, mais je n'ai jamais donné les premiers coups. Parce que je veux être l'opposé de mon père. Pour chaque mauvaise action qu'il planifie, je veux répondre par cent fois plus d'amour. Pour chaque coup qu'il m'a porté, physique ou psychologique, je veux donner des champs d'espoir à cultiver. Pour chaque mauvaise parole, je veux promouvoir la sérénité. Et, peut être qu'un jour, je pourrais inonder mon père de toutes ces fééries que j'ai dans ma tête. Mais, pour l'instant, tout cet amour n'est pas dirigé vers lui.

Après ce gros écrit, en mai, je me suis rendue compte que j'allais bien. Je me suis dit que j'allais pouvoir pardonner à mon père. Je m'étais pas donné forcément de but précis, c'est vrai, mais j'ai eu envie de passer l'éponge. Je veux bien faire les choses. Je veux pouvoir parler à mon père et ne plus ressentir le mal. Je veux pouvoir être forte, au point où je pourrais le croiser dans la rue sans avoir une boule au ventre. Je m'étais mise sur ce chemin, le chemin du pardon, le chemin de la sérénité.

Mais, en décembre, mon père a encore tout écrasé d'un coup de poing. Parce que c'est la seule chose qu'il sait faire. Parce que c'est le seul mouvement qu'il connaisse avec les autres - la destruction. Parce qu'il aime ça, détruire, avoir le contrôle. Ou alors il ne sait pas qu'on peut vivre autrement. Je ne sais pas vraiment. Parce que ces conclusions responsives ne sont qu'un ramassis de mensonges et d'attaques à notre encontre.

Parce que mon père a osé retourner toute la situation et laver notre linge sale en public. Parce que là où ma mère a décidé d'être digne, de garder sa souffrance et la notre secrète - notre avocate n'a aucune idée de toute la douleur que nous avons vécu, mon père a décidé de se faire passer pour la victime. Mon père a osé affirmer (je ne rigole même pas, même si je le voudrais beaucoup) que c'était lui qui recevait les coups. Que c'était lui qui a été abusé d'une souffrance psychologique extrême. Mon père a attaqué ma mère sous tous les angles possibles, je ne comprends pas l'acharnement. Parce que c'est pas suffisant d'avoir gagné, de nous laisser sans le sou, sans aucune confiance en nous, sans aucun espoir dans le monde, parce que notre mâchoire a été brisée et que depuis on avance avec un goût de sang dans l'œsophage, on continue d'avancer, oui, mais allez demander à un blessé de finir un marathon, c'est déjà dur d'y croire, et c'est dur à chaque pas. Mais je veux pas me plaindre (je me suis déjà beaucoup trop plainte, et je lui ai déjà accordé beaucoup trop de temps). Comme me l'a dit un ami, j'aurais dû m'y attendre. Mais je suis con, moi je crois toujours à la bonne partie des gens. Je crois toujours que je peux tout pardonner. Du coup, je me dis que les gens ont envie d'être pardonnés. Mais non. Mon père veut juste continuer à vivre son mensonge. 

Comment vous expliquer la rage qui a consumé instantanément tous mes organes à la lecture de ce ramassis d'histoires de caliméro. Je me suis sentie pendant dix minutes tellement impuissante, tellement choquée, et je m'en suis voulue, je m'en suis tellement voulue, d'avoir cru à la paix entre nous. Je m'en suis voulue d'avoir été optimiste. 

Vous me direz, depuis décembre, j'ai eu le temps de digérer la nouvelle. Ouais, j'aurais dû. Mais il y a autre chose que j'ai appris sur moi cette année. Parce que comme je veux m'améliorer, j'ai pris des études en psychologie. Parce que je veux savoir comment mon cerveau marche afin de mieux le dompter, j'ai pris psychologie cognitive et neuropsychologie. Et du coup, cette année, on a eu un cours centré sur le stress, les ruminations mentales. 

Et ça m'a beaucoup intéressée, parce que je suis quelqu'un de très stressé. Je stresse quand il y a des gens autour de moi - à mes dix huit ans, je pouvais fondre en pleurs si le bus était trop plein. Je stresse quand je dois parler à ces mêmes gens, parce que je suis persuadée qu'ils me détestent. Parce que je suis persuadée qu'ils se moquent de moi ou qu'ils me jugent. Je stresse avant d'aller dormir, beaucoup. A un point où je ne sais même pas ce que c'est le bon sommeil, ou presque. A un point où je ne me souviens pas d'une seule fois où je me suis endormie fracassée de fatigue, sans passer une demi heure à tourner dans mon lit. Sans perdre du temps à penser. Parce que je ne me suis jamais vraiment reposée dans ma vie -- j'ai pris sept mois de glandage intensif quand j'avais dix huit ans, mais c'est parce que j'étais incapable de sortir de mon lit. Parce que je haïssais ma vie, parce que j'avais tellement de stress sur moi même, parce que je me déteste tellement que je n'avais plus le courage de faire marcher mon corps, je n'en voyais pas l'intérêt, après tout, j'étais un rebut de l'humanité. Je prends aucun soin de moi-même, je mange mal et j'en ai rien à foutre. J'arrive pas à m'acheter des jolies choses, parce que je suis persuadée que je ne les mérite pas. Quand je reçois un joli cadeau, je ne l'ouvre pas, je veux le garder tellement joli, parce que j'estime que je ne vaux pas assez pour l'utiliser sur moi-même. J'estime que je mérite le mal que je reçois - ce qui est un peu grave.

Je suis stressée même avec mes amis proches -- je suis toujours persuadée de les faire chier, je leur demande beaucoup, j'ai de très hauts standards d'amitié tandis que je ne suis qu'un coup de vent dans leur vie, mais c'est parce que je leur fais pas confiance. Je crois que je ne j'ai jamais vraiment fait confiance à quelqu'un. J'ai eu des amis très proches, à qui j'ai raconté plein de choses, mais j'ai toujours eu peur qu'ils m'abandonnent. Ce qu'ils ont fait, d'ailleurs, pour certains d'entre eux. Ca en devenait presque mystique, parce que je sentais à quels moments ils me lâchaient, je crois qu'avant eux ne s'en rendent compte, et je me suis débattue pour les garder, tellement, parce que j'étais persuadée d'être une merde tellement grosse que ce serait les seules personnes bienveillantes dans ma vie. J'avais tort. Mais n'empêche que j'agis toujours de la même manière : je ne demande rien à personne quand je peux (si je vous ai demandé quelque chose dans ma vie, c'est que vous comptez beaucoup pour moi), parce que j'ai toujours peur qu'on m'utilise par la suite. Je préfère vivre dans ma propre merde plutôt que de devoir mon paradis artificiel à quelqu'un. J'apprends petit à petit, à demander, et je me rends compte qu'on ne m'a pratiquement jamais rien demandé en échange. Mais j'ai un gros souci de confiance. Je ne crois aucun compliment parce que je suis persuadée que c'est pour me manipuler. Je n'accepte aucune parole positive sur moi-même parce que je suis persuadée qu'on cherche à m'embobiner. Que je vais le payer cher. Je suis même stressée dans ma vie de tous les jours -- il y a pas si longtemps, un mec s'est approché derrière moi avec une louche (meilleure phrase d'accroche du monde), je l'avais pas entendu, j'ai eu tellement peur en me retournant que j'ai failli lui retourner une droite. Je me revois très souvent, dans ma tête, exécuter des mouvements de combats. Si on m'attaque par derrière,  je dois pousser tout mon corps en avant pour faire basculer l'assaillant. Ou je donne coup de coude dans le ventre; après je relève sèchement mon avant-bras pour frapper la tête avec mon poing, et avec la force de la gravité, et la rage m'habitant, je laisse tout retomber sur les couilles.  Parce que mon assaillant est toujours masculin.  Les clefs entre chaque doigt et taper comme un poing américain. Oh, attendez, j'ai oublié : j'ai un couteau maintenant en porte-clef. Si on m'attaque par devant, je me baisse, je frappe les genoux, et pendant que le type tente de m'attraper, je me relève violemment dans son nez. Ou je m'échappe en passant entre ses jambes pour l'attaquer par derrière. Un poto qui fait du krav-maga avait tenté de m'attaquer une fois, pour rigoler, sans me le dire. Bah il a pas pu me contrôler sereinement, parce que je me suis toute démenée.  Je suis stressée quand j'essaye de dormir, et que j'entends un bruit de porte s'ouvrir, parce que je pense tout de suite, et de manière incontrôlable, que c'est mon père qui va venir dans ma chambre et me traiter comme un objet inanimé. Je me réveille au moindre bruit parce que je dors sur une oreille -- mon copain du moment s'inquiète parce que je me réveille toujours en sursaut, parce que je suis capable de dormir dans un demi sommeil, c'est à dire que je dors d'une drôle de manière, avec mes paupières qui tréssaillent, et les sourcils froncés, et au moindre changement, je me réveille pour de bon. Ou sinon, c'est l'inverse, épuisée de ne jamais vraiment dormir, je dors comme un bloc et je n'entends plus rien, plus plus rien du tout. Je n'entends pas le réveil, ni mes colocataires qui se mixent des smoothies, ni même les travaux en bas de chez moi. Je suis stressée, parce qu'à la moindre tâche, je me dis direct que je ne vais pas y arriver. Je suis stressée parce que dès que quelque chose arrive à quelqu'un, je m'auto-désigne comme  coupable. Je dis toujours que c'est de ma faute, même si l'évènement en question n'a rien à voir avec moi. J'arrive toujours à me connecter aux évènements horribles. Et non seulement je dis que c'est toujours de ma faute, mais je crois, sincèrement et de tout mon coeur, que c'est de ma faute. Je suis stressée, je crois que je n'ai jamais été calme dans ma vie. 

Autant vous dire que ce cours sur le stress m'a été plus que bénéfique. Parce que j'ai beaucoup appris. Et j'ai aussi les symptômes du PTSD, ou stress post-traumatique. Et vous savez quoi ? J'ai dû reconnaître que ça s'appliquait à mon cas. Et ça a été un peu dur, parce que je me vois un peu comme ce tank vivant qui avance dans la vie sans hésiter, tel le maire de vilnius écrasant littéralement les voitures mal garées. Je me suis toujours dit que j'étais forte, et que je faisais plein de trucs, mais en fait, je cachais juste ma misère mentale, qui consiste à quelques images traumatisantes revenant sans cesse dans mon encéphale, un peu comme la persistence à Yannick Noah dans le paysage médiatique français (ce que je n'ai jamais vraiment bien compris, au fond). Je m'en suis rendue compte, en comptant comme une gamine, en faisant une croix dans un cahier à chaque fois que j'avais une intrusion. 

A la fin de la journée, j'avais eu 14 pop ups de mon père en tête, et encore d'autres moins plaisants. Depuis que j'ai accepté mon stress, je suis irritable, je pleure toutes les trois secondes pour rien, parce que je crois que je suis épuisée, et je crois que mon cerveau est content que je reconnaisse enfin sa souffrance. Parce que tout ce que j'ai fait ces dernières années, c'est tenter d'avancer sans regarder en arrière, mais c'est un peu dur de se diriger dans la vie quand on sait pas d'où on vient. Je ne comprends toujours pas comment j'ai pu passer à côté de quelque chose d'aussi important, parce que le stress comme ça, c'est pas la première fois que j'en entends parler, c'est pas la première fois qu'on me le pointe du bout du doigt. Mais je crois que je ne me suis jamais vraiment assez aimée pour prendre soin de moi même. Vous savez, je ne vis pas pour moi, je vis parce que je le dois, parce que de toute façon je n'ai plus rien à perdre. Je dis pas que je suis malheureuse, je suis une personne extrêmement joyeuse maintenant, je rigole beaucoup etc, mais je suis persuadée que je n'aurais jamais une vie normale, je n'aurais jamais d'enfants, déjà parce qu'ils me dégoûtent, mais aussi parce que tomber enceinte est ma plus grosse phobie du monde (la seule qui persiste encore jusqu'à maintenant), je suis persuadée que je vivrais sans le sou, que je mourrais jeune d'un cancer, et, au dessus de tout, que je mourrais seule. Je suis intimement persuadée de tout cela, et je ne sais pas pourquoi. Je ne mérite pas une vie normale, au fond, et je n'y ai jamais cru pour moi-même. Lorsque je coupe un gâteau, je m'octroie toujours la plus moche part. Alors, prendre soin de moi-même et de mon trauma, hahahahahahahahaha. Non. Mais là je crois que je suis fatiguée. Je suis fatiguée parce que j'avais vraiment un dernier espoir, un dernier espoir de reconciliation avec mon père, et il a tout foutu en l'air. 

Alors, j'ai décidé qu'à partir de maintenant, j'allais en parler librement. Parce que ma voix mérite d'être entendue, et surtout parce que garder ces mauvais souvenirs loin de moi me coûte énormément. Parce qu'en gardant ces souvenirs loin de moi, je ne les accepte pas, et du coup, je vis dans le perpétuel stress que ça m'arrive à nouveau. Parce que je perds toute mon énergie à tenter de ne pas y penser, et j'arrête pas de me demander ce que pourrait être ma vie sans cette demi teinte amère de mon cerveau. Parce qu'en poussant cette histoire au plus profond de moi-même, je la garde près de mon coeur, et je ne guéris pas. Je dois faire l'inverse, je dois laisser tout sortir. Je dois laisser tout sortir.

Mais c'est pas facile, parce que j'ai peur. J'ai tellement peur des jugements des autres, j'ai peur qu'on me catalogue comme la fille à problèmes (ce que je suis, au fond), j'ai peur qu'on ai pitié de moi alors que la pitié me rebute. Mais il y a quelque chose dont j'ai encore plus peur : c'est qu'on ne me croit pas. C'est qu'on ne croit pas mon histoire. Parce qu'on va me dire que j'exagère. Parce qu'on va me dire que je me victimise. J'ai peur des réactions de ma famille, parce que je ne sais pas quel côté de mon papa ils ont connu. Parce que mon père est un psychopathe, un vrai, c'est une personne qui paraît le plus normal possible, si on se balade sur son profil facebook on voit plein de peace and love et de photos de bob marley. Alors qui me croirait une seule seconde ? J'ai peur de foutre un pavé dans la mare. J'ai peur aussi de couper définitivement les ponts avec ma famille du maroc, alors que je les adore sans concessions. Je les aime tant, mais je ne suis pas partie les visiter en plus de cinq ans. Parce que j'ai tellement, tellement peur. Je ne veux plus aucun conflit, j'en ai déjà créé beaucoup dans ma vie, et j'en ai essuyé aussi une bonne partie, je m'en veux énormément de toutes mes crises de colère. 

Mais je ne veux plus me taire. Parce qu'en comparaison, mon père a détruit presque 20 ans de ma vie. Je ne parle même pas de ma mère. Et c'est la même chose pour mes soeurs, même si elles sont infiniment plus fortes que moi. Il nous a pris notre bonheur, il nous a volé du temps, il nous a volé de l'argent (et cette phrase n'est même pas une métaphore, mon père m'a réellement volé mon argent il y a quelques années, obligé de piquer dans le compte jeune de sa fille parce qu'il sait pas gérer sa vie, c'est tellement ridicule). Parce que mon père ne s'est jamais gêné pour nous ridiculiser, nous tourner en bourrique, il n'a jamais retenu ses mots empreints de douleur, il n'a jamais retenu ses coups non plus, donc je ne vois pas pourquoi je met tant d'efforts à ne pas l'affliger encore plus. Je veux être plus forte que lui, je ne veux pas le détruire. Je ne veux pas la vengeance. Mais j'ai aussi besoin de parler, grandement, de tout ce qu'il m'a fait, pour que les gens comprennent, pourquoi par exemple, à 22 ans, je ne suis toujours pas capable de poser une question à un professeur sans que mon ventre me demande de rendre mon déjeuner. 

 

Et étant donné que les conclusions responsives de son avocate est la dernière chose que j'ai reçu de lui, j'ai décidé de vous partager quelques perles, juste pour vous montrer à quel point c'est incroyable. Et parce que j'ai envie d'en rire, un peu. Donc c'est parti.

  • Mon père se décrit comme un père attentionné et parfait. Mon père n'est même pas capable d'écrire correctement le prénom de mes soeurs, ou leurs dates de naissance. Selon ses dires, ma soeur serait toujours mineure. Ma soeur a eu 18 ans l'année dernière, puisqu'elle est née en 1996, et que même un enfant de 5 ans est capable de se rappeler de la date d'anniversaire de ses potos. Ou au moins de leur âge, et de faire un calcul. Mais apparemment ma soeur n'en vaut pas assez la peine. Certains pourraient avancer que c'est peut être parce qu'il est pas très fort en orthographe, ou qu'il n'est pas très académique. Mais, mon père est professeur. 
  • « En effet, Monsieur déplore un véritable acharnement à son égard et à l’encontre de sa famille. Monsieur A a subi l’emprise de Madame S pendant 17 ans, manipulé et écarté de sa famille et de ses amis, subissant les violences de Madame ».  On s'acharne tellement, que tout ce qu'on demande, c'est la paix. Sinon, nous étions ta famille. Acharnement de famille sur famille, ça fait un peu inception, et ça a plus trop de sens. Quant à l'acharnement supposé sur sa famille du maroc, j'en rigole les dents déployées, parce que ma tante me couvre de "bisous" sur chaque photo facebook que je poste, tous comme mes cousins, et ils n'arrêtent pas de me demander quand est ce que je reviens. HAHAHAHAHA, papa tu es débile.

  • « Monsieur A dû quitter le domicile conjugal sous la pression psychologique de Madame. » La phrase plus exacte serait "Monsieur A a dû quitter le domicile conjugal sous la pression psychologique de son pénis. C'est en effet grave, étant donné que ce même pénis l'a poussé à louer à deux reprises une garçonnière, à l'insu de ma mère et de tout le reste de la famille, pendant des mois, avant qu'on ne se rende compte que l'argent disparaissait mystérieusement. Moi si j'étais mon père, je crois que je détesterais ma bite. 

  • « Madame S utilise les filles pour les manipuler et les fâcher avec leur père. »  Ceux qui connaissent ma mère ont déjà rigolé trois cent fois, je crois. Mon père devrait plutôt remercier ma mère, parce que c'est la personne qui m'a empêchée d'aller le voir et de lui péter deux dents à la lecture de ces conclusions responsives. Parce que ma mère m'a conseillé, toujours, de ne jamais céder à la colère, parce que c'est mon père quand même. C'est ma tante (coucou Josiane si tu passes par là) qui lui a fait remarquer qu'on était pas obligés d'aimer son père. 

  • « Monsieur est enseignant et perçoit un traitement d’environ 2.200 €uros par mois, et assume seul […] » Pas de bol papa, la grille des salaires des enseignants est disponible en ligne. Par l'éducation nationale, y'a pas plus légal comme source.  Du coup, ça a été le mensonge le plus facile à démonter; parce que je sais ce que tu touches vraiment, mouhahaha. Avant de proférer des mensonges, google les, ça t'évitera de te prendre une honte monumentale.

  • « Madame SERANTES perçoit donc en totalité la somme de 1939,43 euros. » 

    « Il lui reste donc 814,67 euros à la fin du mois. Ce n’est pas le cas de Monsieur A qui se retrouve quant à lui à découvert. » Là, il faut m'expliquer comment ma mère est capable de percevoir la somme de 1939€ par mois, étant donné qu'elle ne touche même plus le RSA, qu'elle ne peut travailler parce qu'handicapée, qu'elle touche encore moins d'allocations étant donné que ma soeur et moi sommes majeures. Et honnêtement, papa, si tu arrives à te retrouver à découvert à la fin du mois en gagnant plus de 2000€ (je ne dirais pas le montant exact par respect, je sais même pas pourquoi j'ai encore ce respect), je ne sais pas quoi te dire, excepté que t'es vraiment pas malin. Mais encore une fois, le truc pratique avec les maths, c'est qu'il n'y a qu'une seule vérité. On sent bien que tu es professeur de français.

  • « Monsieur A s’attache en revanche à verser la contribution à l’entretien et à l’éducation de ses trois filles. » S'ATTACHE. HAHAHA. Bon, peut être que c'est vrai, peut être que mon père y tient vraiment, à notre entretien et notre éducation. Tellement qu'il m'a volé des tunes. Tellement qu'il m'a menacé de suspendre ma pension alimentaire, j'ai dû lui envoyer un extrait du code civil pour lui démontrer qu'il n'avait pas le droit. Tellement qu'il me traite de vampire et de "fille goriot", je suis persuadée que dans sa tête, j'ai un sixième sens pour sentir son argent, et le voler, un peu comme la cocaïne a tristement volé les neurones de lindsay lohan un par un.

  • « Le tribunal ne pourra que constater que Madame S a une situation plus confortable que celle de Monsieur A. En conséquence, la disparité de revenus ne saurait être invoquée à l’encontre de Monsieur A qui perçoit certes un salaire plus élevé que Madame mais qui dispose également de nombreuses charges, dont 600 euros de contribution à l’éducation de leurs filles. » Encore une fois, papa, les mathématiques. Les mathématiques. Une personne au chômage, handicapée, avec deux enfants à charge ne peut avoir une situation plus confortable qu'un professeur vivant seul. Et ne te plains pas de nous verser 600€ par mois, je trouve que c'est peu cher payé pour mettre au monde trois filles et s'en foutre comme ta dernière capsule Nespresso. Ca s'appelle les responsabilités. 

  • « De plus, Tahra était chez une assistante maternelle. Madame S n’avait donc pas à s’en occuper la journée. » Ca aussi ça a été une belle perle, parce que si j'étais chez une assistante maternelle, c'est que ma mère bossait. C'est même pour ça qu'on a recours a une assistante maternelle. C'est logique. Donc oui, elle s'occupait pas de moi la journée. Mais toi non plus. En fait toi papa, tu ne t'es jamais occupé de moi. 

  • « Il doit être rappelé au Tribunal que Monsieur A a obtenu sa mutation dans le Sud de la France car Madame S souhaitait venir y vivre afin d’être plus près de sa soeur qui vit à FRONTIGNAN. » Ca aussi c'est drôle, parce que ma mère a quatre soeurs en tout, et toute sa famille vivait à Paris. Il doit être rappelé au tribunal que Monsieur A a toute sa famille au Maroc, et qu'habiter dans le sud est vraiment pratique pour se rendre là-bas. Mais bon. 

  •  « En outre, Monsieur A s’est toujours occupé des enfants, du ménage. C’est lui qui gérait le quotidien, bien que Madame ne travaillait pas. »  Mon père s'est toujours occupé du ménage quand il y a eu des invités à la maison, quand des copines venaient me voir ou voir mes soeurs, et il a toujours été très prompt à se faire à manger en effet lors de ses lendemains de gueule de bois. J'aimerais en fait que ça soit vrai, j'aurais aimé qu'il nettoie la crasse séparant ses deux oreilles. 

  • « Ses faibles revenus ne lui permettront pas de bénéficier d’une importante retraite. En conséquence, Monsieur A ne saurait être redevable d’une quelconque prestation compensatoire » Je rappelle, mon père est prof. Demandez à tout étudiant du CAPES quel est l'un des avantages majeur d'être prof. C'est d'avoir l'assurance d'une retraite. Je m'étendrais pas là dessus. Risible.

  • « Y**, a 17 ans mais sera majeure à compter du 1er juin cette année. Il conviendra de dire que l’autorité parentale sera exercée en commun par les père et mère jusqu’à la majorité de cette dernière. » Ma sœur est née le 10/06/1996.

  • « En effet, Y** est sous l’emprise de sa mère qui continue de manipuler l’enfant. Elle interdit la jeune fille de parler à son père. De ce fait, l’enfant refuse tout contact, y compris les appels pour les anniversaires. Elle évite même son père lorsqu’elle le croise. Ces difficultés dans la relation sont principalement dues à l’emprise que Madame S exerce sur leurs filles. »  Papa, on t'évite parce que tu ne nous apporte rien de bon. On t'évite dans la rue parce qu'on ne veut pas te parler. Et tu ne te sentirais pas aussi rejeté, si tu n'avais pas décidé de revenir habiter A TROIS MAISONS DE CELLE DE MA MÈRE. On t'évite parce que quand tu es saoul, tu ne fais pas la différence entre un arbre et demis roussos.  Voilà. On t'évite parce que c'est tout ce que tu mérites, et que par ces mots que tu viens de proférer à l'écrit, tu viens de torpiller ta dernière chance que je te reparle un jour.

Et tu sais quoi papa, j'ai gardé chaque mail que tu m'as envoyé. J'ai noté, chaque jour, dans un carnet, chaque mauvais mot que tu me disais. J'ai la rage de ne pas avoir su conserver mes anciens téléphones, parce que j'aurais gardé et archivé chaque sms que tu m'as envoyé, chaque message vocal que tu m'as laissé, où je sais que c'est toi parce que tu parles du nez, ou du houblon, comme tu le préfères. On m'a conseillé plusieurs fois de tout jeter et oublier. Je ne l'ai jamais fait. J'avais déjà envoyé une partie à l'avocate. Là, j'ai envoyé tout ce qu'il me restait. Tous tes mails mielleux me priant de te reparler, où tu avoues, de toi-même, boire, délaisser la maison, avoir des histoires extra-conjugales. Et tous ceux où tu me descends également. 

Donc voilà, je suis désolée, papa. Je ne vais plus me taire, et je vais exposer tes mensonges un par un. Parce que je ne veux plus vivre dans cette zone floue que tu as créée. Parce que j'ai un droit de réponse. Parce que j'espère qu'un jour tu réussiras à accepter la vérité au lieu de ton mensonge perpétuel, Parce que je sais que les fois où j'ai été méchante, c'est quand je souffrais trop pour ne pouvoir accepter un comportement différent. Alors je sais que c'est ce que tu ressens. Tu resteras ce petit garçon effrayé de trois ans, un peu rachitique, incapable de se rendre compte qu'il y a autre chose dans la vie que de taper sur des chaises pour exprimer son mal-être intérieur. Bon dieu papa, avec tous les verres que tu as eu devant les yeux, tu devrais pourtant y voir plus clair.

 

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et tu sais quoi, les gens avec des daddy issues font de parfaits personnages de fiction. Je deviendrais aussi awesome qu'Archer.

 

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Commentaires
T
Ce que tu as écrit me touche car j'ai pendant longtemps et encore un peu aujourd'hui, eu des rapports de ce genre avec mon entourage. J'ai encore cette impression que je ne mérite rien, que je suis nul et que j'ai juste une chance insolente, mais qu'un jour tout va s'écrouler. Au fil du temps ça passe un peu, on relativise et je te le souhaite. Une vie ne doit pas être animée par de si tristes sentiments, car on ne vit que pour les autres, au point d'être abandonnique et de toujours se détester un peu plus, faute de faire des choses stupides par peur que l'on nous abandonne. .<br /> <br /> Concernant ton père, ça me dégoûte, mais je demande pourquoi il fait ça.Ce n'est pas normal. Ça devrait être étudié. J'espère qu'un jour il vous laissera en paix.<br /> <br /> Amicalement.
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