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23 mai 2015

If nothing lasts forever, then what makes love the exception ?

La vie c'est comme une boîte de chocolat, on mange les dégueus d'abord et on garde le meilleur pour la fin. Je suis heureuse car il semble que c'est le principe que j'applique à ma vie pour l'instant, et l'idée de m'expandre vers des sphères meilleures me remplit de joie. Je suis en train de grandir. Je prends les bonnes décisions. Je m'entoure de bonnes personnes. C'est un peu triste de se dire qu'il a fallu attendre vingt deux ans pour enfin commencer à vivre la vie qui m'était destinée, mais soit. Je sais pas trop comment vous l'expliquer. Maintenant que je suis loin des tréfonds de la dépression et de la haine contre moi même (non je déconne, je me hais toujours mais maintenant je m'en fous, j'ai réussi à gommer ma dignité en sorte que je ne ressens plus trop la honte et l'embarrassement, me permettant ainsi de me promener avec un sac tricératops à 22 balais passés); j'observe de loin tous les anciens méchanismes de mon cerveau, tous les anciens reflexes, tout l'ancien fonctionnement, qui est tellement obsolète et austère. Je ne sais pas comment j'ai réussi à faire ça, mais je me suis enfermée dans ma prison mentale pendant vraiment trop longtemps, limitant ainsi mes horizons, m'enfermant sur moi-même, ne parlant pas - ou très peu de ce que je ressens.

Maintenant je me sens tellement peace. Je me sens relax du string, si je fais une erreur et qu'elle n'implique aucune conséquence grave, je m'en tape. Je m'en fous si je me balade avec de l'encre sur la commissure des lèvres toute la journée (parce qu'après les pizzas, le chocolat & la musique les stylos et les mots sont ma nourriture favorite), si j'ai deux chaussettes différentes (je crois bien que ça fait plus d'un an que je n'ai pas mis de chaussettes assorties), si je m'étale de tout mon long, si je suis pas capable de parler plus de cinq minutes sans bégayer - à force de vouloir parler trop vite je mâche mes mots (je vous l'avais bien dit) bref, mon image publique, celle que je donne dans la vie de tous les jours, l'interface utilisateur que le reste de l'humanité regarde à travers son globe oculaire vide, est dépourvue de concept d'estime de soi. Et je vis beaucoup mieux depuis que je m'en tape complètement de ce que les autres peuvent penser de moi. Juste je râle quand je me sens un peu trop seule, mais excepté ça, je vais beaucoup mieux, quant à mon anxiété sociale et ma peur de ne rentrer nulle part (excepté en dépression). Bref, bref.

Ma personnalité extérieure est grande gueule, et parle beaucoup pour occuper l'espace et le temps - parce que OH MON DIEU COMME LA PLUPART DES GENS PARLENT LENTEMENT ET SONT LENTS, et ne savent pas quoi dire. Je fais beaucoup de blagues, hahaha, je suis une meuf comme ça, trois jeux de mots à la minute. Je pense que ma personnalité extérieure peut être chiante dans les jours de non-envie, mais peut être carrément revitalisatrice dans les jours de légère déprime ou d'euphorie. Je pense que je donne aussi l'impression d'être une meuf badass, principalement par les piercings, la couleur de cheveu non conventionnelle (j'ai d'ailleurs décidé de passer au bleu ou violet récemment et d'abandonner le rouge que je n'atteindrais jamais), l'ingurgitation massive de bière pour mes quarante-cinq kilos (je suis pas sortie depuis une éternité donc tout de suite, là, je suis plutôt pompette en reniflant mon dissolvant, mais j'ai eu mon âge d'or), les rots subséquents, le fort ratio insultes/mots (ça aussi, depuis que je ne me considère plus comme une adolescente trop rebelle j'ai diminué, mais je dois avouer que "fuck" reste l'un de mes mots les plus prononcés)(parenthèse : ma mère ne dit jamais de gros mots, ou presque, et en sa présence toute insanité est automatiquement lavée de ma bouche. Voilà à quel point l'éducation de ma mère a été efficace.), la production de zombies sanguinolents à n'importe quelle heure de la journée, etc, etc, je suis pas exactement une fille délicate quoi. Je pense que je donne l'impression que ma confiance en moi est sans faille, alors qu'elle est en fait adaptée à ma taille -c'est à dire, minuscule. Mais elle me suffit pour évoluer sans danger dans la vie de tous les jours, elle me suffit pour parler lorsque quelque chose est injuste (ou elle élabore des plans machiavéliques à execution retardée)(j'ai élaboré tout un plan consistant à pucer les humains d'une mini puce électronique, les connectant automatiquement à des hotspots wifi que j'aurais instauré secrètement partout dans le monde, ces spots wifi s'activent au passage d'humains et projettent des hologrammes plus vrais que nature, faisant ainsi vivre toute la population dans un faux monde, que je controlerais)(mais prem's c'est mon projet hein).

Donc, quand on en vient aux relations amicales, voire romantiques, ça devient un peu compliqué, parce qu'il y a cette grande différence entre ce que je suis vraiment - un petit chaton apeuré par les autres chats et qui joue tout seul comme un fifou dans une flaque de boue en mangeant des ailes de libellules, et ce que je donne comme image de moi-même, ce gros matou nonchalant débitant des vieux conseils de bluesman et qui se déhanche comme si la rue lui appartenait (oui, je me déhanche dans la rue comme si elle m'appartenait. Souvent. Parfois je danse aussi. Bref).

Parlons de relations romantiques plus spécifiquement. Elles ne sont pas très brillantes, à cause de deux soucis :

le premier, c'est que je me dévoile pas à l'autre, je dis rien, je dis pas ce que je veux, je dis pas ce que je pense, je communique pas. Parce que je me dis que l'autre ne sera sans doute pas intéressé par mes déboires intérieurs - qui sont innombrables, je dois gérer chaque jours au moins seize micro conflits et j'évite la crise de nerfs au moins dix fois sur seize, les six fois restantes je crie, cours, pleure, ris, enfin bref, je fais du bruit). Si j'essuie un rejet, je vais faire genre j'ai rien senti, vas-y, tu peux gratter la croûte avec un râteau brûlant, je pense que je vais m'en sortir. Je n'arrive pas à concevoir que je puisse demander quelque chose et qu'on me le donne en échange (coucou, j'ai besoin de toi - dire que ma vie pourrait être tellement plus simple si je n'avais pas à chaque fois peur de prononcer ces mots). Je déteste demander de l'aide, demander des faveurs, j'ai la conviction que je dois m'en sortir de tout, toute seule, comme une grande - cette phrase est vraiment ironique. Et j'ai tellement peu de confiance en moi, que j'ai l'impression de demander une faveur à l'autre lorsqu'il est avec moi. J'ai l'impression de voler leur temps, que je suis un imposteur, qu'on est avec moi par ennui, par manque d'alternatives alléchantes, par commodité, alors j'ai du mal à demander aux gens de me tenir compagnie. Mais je travaille sur ça.

Mon deuxième souci, c'est qu'une fois que le cap est passé, une fois que je prends mes marques, une fois que je me sens à l'aise, je commence à m'ouvrir. Et là; c'est le contrecoup. J'ai tellement peu d'amis proches, des gens à qui je peux faire vraiment confiance - et même ceux ci peuvent s'éloigner assez sauvagement, comme je l'ai appris, mais on ne peut garder les gens pour toujours en collection comme s'ils étaient des coléoptères, même si ça m'arrangerait beaucoup - que j'ai une peur panique qu'ils me laissent. Je suis comme la majorité des filles de cette planète, je suis victime d'abandonnisme, on repassera pour l'originalité. Ne vous méprenez pas, maintenant je sais vivre toute seule, je peux vivre seule, je m'apprécie, mais je n'arrive toujours pas à gérer le rejet social. C'est quelque chose qui me blesse énormément, et je ne sais pas vraiment pourquoi.

Du coup, en fait, pour me faire des amis, et par extension des relations, je suis obligée (pour l'instant, parce que je n'exclus pas la possibilité d'être normale un jour) d'être extrêmement vulnérable. Du coup, j'évite d'avoir des amis aussi, parce que ça me fait peur. Ca me fait peur parce que je ne comprends pas ce qui se passe dans la tête des gens - je peux les lire assez facilement, je peux avoir les grandes lignes, je peux parfois deviner ce qu'ils pensent, mais dès que ces pensées sont reliées à moi, j'ai une perception totalement faussée, parce que je suis persuadée d'être une merde au moins aussi grosse que le bonhomme michelin). Du coup, je suis assez seule.

Dans ma vie d'adulte, j'ai eu trois relations qui ont compté énormément pour moi. La première a été mon premier vrai copain, on a totalisé deux ans de relations, avec de bons moments, de très bons moments, et c'est la première fois que j'ai véritablement aimé quelqu'un. Mais on a aussi eu nos mauvais moments - la faute à la vie, on était jeunes, notre lot de névroses qui n'étaient pas compatibles, et, du coup, malgré notre amour, nous n'avons plus marché ensemble.

Dans la foulée, j'ai enchaîné avec une sous-relation d'environ un an et quelques. Je dis sous-relation non pas parce que c'était nul, mais parce que nous n'étions pas officiellement en relation ensemble, mais j'ai du mal à nous qualifier de plan-cul rétrospectivement, parce que nous étions plus que ça. Cette relation m'a fait énormément grandir et apprendre sur moi-même, déjà parce que la personne était sage, et réussissait à calmer ce pic d'impulsivité latent qui est, à peu près, le seul fil conducteur de ma vie. Et parce que c'était reposant, je n'avais pas la tête remplie de pensées mortifères, parce que nous n'étions pas en couple, du coup, je n'avais pas  trop d'attentes, et c'était vraiment, vraiment cool. Du coup, je m'étais ouverte, et je lui faisais vraiment confiance. Je lui ai raconté plein de choses, beaucoup de choses, je pense toujours que c'est la personne qui connaît le mieux mon histoire. Après un temps, donc, j'ai eu des évènements pas funkys à gérer, et je me suis donc laissée aller, j'ai demandé trop d'aide, qu'il ne pouvait pas m'offrir, il s'est donc éloigné, pour me quitter pour de bon (sur une période de six mois, j'ai eu le temps de voir la chose arriver assez clairement, ce qui m'a mis dans des états pas possible, parce que je savais qu'il allait me laisser, je le sentais, mais j'étais incapable de prendre une décision. Une fois, je lui ai envoyé un sms pour lui dire que je voulais arrêter, parce que je sentais que je ne lui suffisait plus. Il m'a répondu qu'il ne voulait voir personne d'autre, ça m'a énormément rassurée, et je me suis enfermée dans cette phrase comme dans un dernier espoir. Mais il m'a bel et bien quittée. Et c'était la première fois qu'on me quittait - j'ai toujours quitté tout le monde, ça me donne l'impression que j'ai un minimum de contrôle sur mes sentiments. Non pas pour être tout seul, mais pour se mettre véritablement en couple avec quelqu'un. Je vous dis pas la blessure massive - et j'y pense toujours, encore maintenant, parce que je pense que c'était ma rupture la plus violente sentimentalement, c'est celle qui m'a laissé le plus de séquelles en tout cas. J'ai été confrontée à ma plus grande peur, je l'ai vue arriver, et j'ai totalement perdu tous mes moyens pour l'empêcher d'arriver. Mais j'ai respiré un bon coup, et j'ai décidé de continuer à avancer.

Ce qui m'amène à ma troisième relation qui a vraiment compté, la dernière en date. Ca a été un coup de foudre assez puissant, je l'ai aimé dès la première semaine, sans concessions. Je sais, c'est n'importe quoi, mais souvenez vous que j'ai ma loi du tout ou rien, je n'ai pas de juste milieu. Je l'ai aimé directement parce que j'ai senti tout de suite que je pouvais lui faire une confiance infinie. C'est l'une des personnes les plus gentilles que je connaisse, il était également très intelligent, j'avais donc beaucoup, beaucoup d'admiration pour lui. Et surtout, il m'a mis un coup de pied au coup sur plein de choses, j'avais arrêté de fumer, repris le sport (même si il ne croyait pas en moi haha), j'ai changé ma vision de voir les choses, j'ai décidé d'arrêter de me plaindre parce que je parlais effectivement beaucoup de choses négatives - on me l'avait jamais dit, mais oui, c'était vrai, il a été celui qui m'a poussé à reprendre les rênes de moi-même. A me faire remarquer que si je voulais quelque chose, je n'avais qu'à mettre tout en oeuvre pour y aller, au lieu de me cacher derrière mes excuses. Il m'a également appris à demander les choses basiques en relation (non mais Tahra, DEMANDE, je peux pas lire dans ton cerveau). Il m'a vraiment changée pour le meilleur, et je ne le remercierais jamais assez pour ça. Il m'a quittée également - enfin, j'ai fait la rupture à sa place parce que je sentais qu'il m'aimait moins, et ça me tuait de le voir se forcer pour venir me voir, ça me tuait de le rendre irritable, d'être la raison de ses soucis. Cette rupture a été la plus simple de ma vie : je ne dis pas que je n'ai pas été triste, c'était il y a un peu plus d'un an et j'y pense toujours, mais c'est la première relation où je n'ai pas eu l'impression d'avoir été flouée, c'est la première relation que j'ai eu qui était calme dans mon cerveau, les choses étaient plutôt simples, on s'est quittés en bons termes. J'ai pleuré, mais je n'étais pas désespérée. N'empêche qu'au niveau de ma confiance en moi, j'en ai pris un coup, parce que je me suis mise dans l'idée que les garçons comme lui ne m'aimeraient jamais.

Du coup, cette année j'ai décidé que je ne croyais plus au couple. Je pense que c'est possible d'aimer quelqu'un, mais je pense aussi que la notion de couple est erronée, et vu que je change d'avis toutes les trois secondes, j'ai du mal à concevoir que je peux rester toute ma vie avec la même personne. Même trois ans, ça me semble impossible. Même deux, même un an, maintenant, ça me semble vraiment inatteignable. Aussi, j'ai compris que j'étais quelqu'un de vraiment bizarre, si la vie était un puzzle je serais cette pièce chiante qu'on ne sait jamais où placer, et j'ai donc perdu l'espoir de trouver quelqu'un qui me comprenne complètement. Parce que retrospectivement, j'ai toujours été plus ou moins différente des gens que je fréquentais, au moins sur un aspect. Je l'ai toujours senti. J'ai senti que des personnes s'approchaient de mon état d'esprit, mais j'ai toujours vu et senti à quel point j'étais éloignée de tout le monde. Je pars dans trop de directions différentes, j'ai toujours réussi à trouver des compagnons de route me suffisant pour une portion de chemin, pour une direction, mais je n'ai jamais rencontré quelqu'un d'aussi éclaté, passionné et bizarre que moi. Enfin si, une fois, j'ai rencontré quelqu'un de vraiment très proche, mais la vie a fait que nous nous sommes ratés. J'ai toujours eu cette pensée avec tous les gens que j'ai fréquenté au moins une fois, "il ne me comprendra pas". Ce qui fait que même si j'étais moi-même, je n'ai jamais été entièrement moi-même avec quelqu'un. J'ai toujours tenté de cacher des parties de moi, car elles ne plairaient pas, parce qu'elles sont bien trop difformes, parce qu'au fond, je suis un vieux instrument un peu rouillé, je sais que je peux produire un son magnifique si les soins et l'envie sont suffisants, mais au premier abord, je suis dysfonctionnelle. Donc, j'ai navigué sans grande conviction dans les humanités, tentant de trouver quelqu'un correspondant à peu près à mes traits les plus observables. Ca n'a pas vraiment marché. Mais c'est pas grave, j'avais accepté l'idée que je serais toujours un peu seule au fond. Et j'étais okay avec ça, après tout on peut bien traverser un désert si on s'arrête de temps en temps dans des oasis. C'était donc mon plan, me mouvoir à travers la vie avec des supports ponctuels, et mourir seule avec mes chattes. J'étais plutôt okay avec ça. Pas forcément enthousiaste, mais okay.

Et puis cette année, j'ai rencontré quelqu'un. J'ai rencontré quelqu'un qui a plus de favoris musicaux que moi sur youtube, et je pensais cela impossible (vous avez déjà vu une playlist youtube avec plus de mille vidéos dedans ?). J'ai trouvé quelqu'un qui fait les mêmes jeux de mots pourris (littéralement, on sort les mêmes vannes en même temps), qui a aussi la main sur le coeur (je connais pas grand monde demandant seulement deux paquets d'oréos en échange d'un vélo perdu d'une valeur de 70€), qui a les mêmes idées cassoces que moi (dans le niveau randomness sachez qu'il est parti de son Sussex natal à vélo pour déménager TOUTES SES AFFAIRES à Groningen, Pays-Bas), qui est aussi sensible, qui est aussi artistique que moi, voire plus (ses notes de révisions ne sont pas sous forme de mots mais de dessins), j'ai essayé de l'impressionner à la guitare classique mais impossible parce que monsieur en a aussi joué (j'ai, à ce jour, rencontré uniquement quatre garçons jouant de la guitare classique), qui a aussi des soucis de stabilité (il a déjà changé de cursus une fois cette année), qui est aussi peu connecté à la vie réelle que moi (il a réussi à oublier que ses parents venaient lui rendre visite pour trois jours), et tant d'autres choses. Je sais pas, j'ai l'impression d'avoir rencontré celui qui se superpose à moi, qui épouse toutes mes directions aléatoires. Au coffeeshop, il a été le premier à retrouver l'interprète d'une grosse chanson hip hop, et ce entouré de moi (je me considère comme une bonne référence en hip hop mais plus trop maintenant en fait), entouré de gangstas qui s'affichent en casquette Wrung et baggys. Même au niveau des trucs les plus cons, style la créativité culinaire, on a eu les mêmes idées débiles (qui a déjà fait un sandwich à la sauce bolognaise ? je vous laisse donc deviner la réponse à cette question).

Et ça ne s'est pas arrêté là. Dans les dernières intempéries de ma vie, il m'a offert un soutien inconditionnel. Sans jamais rien demander en retour. Mieux que ça : je sentais que je ne le dérangeais pas. Ca ne m'a pas empêchée de m'excuser un millier de fois, comme d'habitude, mais cette fois ci, je sentais vraiment que mes excuses inutiles. Je sais pas trop comment l'expliquer.

Du coup, on a tout de suite été très proches, on se voyait pratiquement tous les jours, et ça m'a ramenée à mon bon vieux dilemne. Je me disais que je ne croyais pas au couple, mais nous nous comportions comme tels, au fond. Je me disais que je ne rencontrerais jamais quelqu'un comme moi, alors qu'en fait, si. Je me disais que si jamais ça arriverait, cette personne là ne m'aimerait pas, alors qu'en fait, si.

J'ai eu donc le choix : garder les choses au point où elles étaient, garder cette merveilleuse amitié à son stade originel et l'apprécier tel quel, ou prendre le risque d'entamer quelque chose de vrai avec cette personne. Ma première idée a forcément été la première, j'ai tellement peu de vrais amis, je me sens tellement loin de tout le monde que lorsque mon chemin a croisé le sien, j'ai vraiment été heureuse. Et je voulais pas imaginer qu'on ne soit plus amis plus tard. Aussi parce qu'en relations, je suis bizarre, et ça aurait voulu dire prendre le risque que je fasse tout capoter. J'avais peur de me lasser (parce que je suis hyperactive de l'hypothalamus), peur que sexuellement ça ne passe pas, peur que la magie s'en aille vite, peur qu'il se rende compte qu'au final, je ne suis pas si intéressante que ça, peur qu'il me rejette, et donc peur de perdre cette amitié dont j'ai tellement besoin. J'ai donc pris mon temps. Pour être vraiment sûre. Parce que pour une fois, ça voulait vraiment dire quelque chose. Pour une fois, je ne savais pas ce qui allait se passer. D'habitude quand je rencontre quelqu'un, je vois assez vite comment ils sont, comment ils réagissent, quels sont leurs schémas, j'arrive à en dessiner une carte assez prévisible de comportements. Là, je savais juste ce que je ressentais au moment présent, et j'avais pas trop d'idées quand à la suite des évènements. Comme quoi, quand le challenge est assez important, je peux vraiment être réfléchie. Ca m'a étonnée de moi-même.

Un jour, on s'est donc embrassés, et depuis, on a dormi ensemble chaque soir.

Alors vous vous disez sûrement que je dois être dans un état d'euphorie intense. Et oui, vous avez raison. Mais vous n'embrassez pas un huitième de mon étrangeté sociale.

Je suis vulnérable. Je suis tellement vulnérable depuis qu'on s'est embrassés. Hier, il a eu un retard de quarante minutes, et j'ai commencé tout de suite à paniquer sévère dans ma tête (il a décidé de plus venir me voir au final, ça y est, il me déteste, c'est fini, j'ai perdu un extra poto, je me déteste). Je me suis surprise à être jalouse lorsque j'ai aperçu qu'il parlait à des filles que je connaissaient pas sur facebook. Je n'ai pas été jalouse comme ça depuis quatre ans. J'ai tellement, tellement peur. J'ai l'impression que tout va trop vite, mais en même temps, je suis une fusée dans ma tête, alors peut être que pour une fois les choses vont enfin à ma vitesse. Mais c'est nouveau, alors je ne sais pas. Alors je suis effrayée.

Mais je suis heureuse. Je suis heureuse parce que même si ça ne sera qu'éphémère, même si on s'éloigne, même si on se fait mal et qu'on arrivera pas à se pardonner, même si il disparaît, je sais maintenant que je ne suis pas seule. Qu'à au moins ce moment là de ma vie, quelqu'un avait la même forme que moi, et qu'on faisait la même ombre sur notre route. Voilà ce que ça signifie, pour moi. Et je suis toute excitée, dans tous les sens du terme, parce que je ne sais vraiment pas ce qu'il va se passer. J'aime cette adrénaline. J'ai peur et j'ai déjà pleuré quatre fois dans ses bras, mais je suis heureuse, parce qu'à chaque fois il m'a rassurée. Parce qu'à chaque fois, il m'a regardée avec ces yeux qui sont si expressifs, qui me disaient "moi aussi je suis foutrement perdu, mais pour l'instant on s'en sort bien". Il m'a toujours répondu qu'il ne partirait pas. Je sais qu'on ne contrôle pas ce genre de choses, et que peut être qu'un jour, il partira éventuellement. Mais je sais qu'à chaque moment qu'il l'a prononcé, il le pensait vraiment. Je rencontre ses parents dans quelques heures, je stresse.

Donc, voilà mon état mental pour l'instant. Je suis toujours dans cette douce rêverie, et lundi les cours reprennent, donc la vie normale va reprendre, et le bon côté des choses, c'est que j'ai hâte de voir à quoi ça va ressembler, si on va continuer à se voir tous les soirs ou si ça diminuera, je veux voir à quoi vont ressembler nos pauses déjeuners, j'ai hâte de voir si il a réussi ses examens, d'entendre ses nouvelles musiques, j'ai hâte qu'on fasse nos projets photos/musicaux, j'ai hâte de voir tout ce qu'on peut faire ensemble, j'ai envie de voir jusqu'à quelle frontière nous pouvons changer le monde avec nos quatre mains réunies.

Voilà, je voulais partager ça aujourd'hui. C'est long, chiant, un peu cucul la praline, mais croyez moi, j'avais énormément besoin de mettre tout par écrit, j'y vois enfin plus clair. Quand je me relis, je vois que c'est déjà une meilleure histoire d'amour que Twilight, et ça me rassure énormément.


(j'avais écrit tout ça il y a deux mois, mais depuis, tout se passe très bien)

 

20120212saint_valentin_tourette

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