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18 juin 2018

I want to be someone else, or I'll explode

26 ans (et toutes mes dents), anatomie d'une fille usée. 

Plus les années passent, plus je me félicite de les laisser passer aussi vite. J'aimerais les enchaîner vite, pour m'approcher de ma fin. J'ai l'impression que ce monde ne va pas assez vite, et je m'ennuie ferme dans les confins de ma cervelle. Ma seule satisfaction d'avoir 26 ans, c'est de m'approcher un peu plus de la ligne de fin. 

Tout n'est que répétition, après répétition. Peu sont les moments réellement novateurs, ceux qui mettent réellement le feu aux tripes. Et c'est cela mon but : tenter de multiplier les vrais moments, pour effacer les redondances, au maximum, dans ma vie.

 J'ai l'impression d'être désincarnée, d'être spectatrice de ma vie, qu'elle ne m'appartient pas. En vérité, c'est qu'elle ne m'importe pas assez, ma vie. Je vois les années à venir comme des devoirs à finir : essayer de faire un peu mieux, de réussir certains objectifs, dans le temps imparti. Et cela ne m'intéresse pas. 

Je n'arrive pas à me donner de l'importance, à me donner du crédit, que cela soit pour ma vie professionnelle, amoureuse, ou mes passions. Je suis un peu à moitié morte. J'attends que ça se passe. J'essaye, mais je n'ai jamais vraiment le déclic. Je suis fatiguée, surtout, et je crois que j'aimerais dormir pendant des années. Je ne vois pas forcément d'issue colorée, ou de dénouement heureux, à la vie humaine. J'ai l'impression qu'on est un tas de microbes qui s'agitent pour pas grand-chose. Parce qu'on a peur de mourir, parce qu'on a peur de ne pas être assez bien, parce qu'on veut laisser une trace de notre passage. Parce que nous sommes humains, nous avons un biais égocentrique incroyable : nous voulons avancer et être heureux, c'est inscrit lointainement dans notre code génétique. C'est ce qui nous pousse à nous relever, inlassablement, encore et encore, parce qu'on pense pouvoir prétendre à mieux. Je crois que c'est ça, ce qui nous caractérise le mieux. Cette pensée magique qui dirige nos actions inconsciemment : vouloir le meilleur pour soi, pour nos proches. Prétendre au mieux. Une assurance de jours meilleurs. 

C'est ça, je crois, qui est cassé en moi. Je n'y crois pas, aux jours meilleurs, alors je ne m'engage pas du tout dans la bataille. Je reste sur le côté, et je laisse ma vie se jouer pour moi. Je ne mets que peu d'efforts dans quoi que ce soit, et j'attends que ça passe. C'est ça, ma maladie : c'est l'éradication totale de mon souhait de vivre MA vie. C'est une négation de mes envies, de mes désirs, de mes souhaits. C'est chercher à se motiver, sans cesse, sans jamais réussir -- encore pire, sans jamais COMPRENDRE pourquoi je devrais me motiver. 

Aujourd'hui, j'ai compris que c'était de la peur. J'ai tout simplement peur de ne plus avoir la force. Cette inaction, c'est mon équilibre à moi, il m'a fallu des années pour le trouver. Il m'a fallu des années pour comprendre (et réussir) comment ne plus me foutre en l'air, comment ne plus gâcher ostentiblement ma vie pour qu'elle raccourcisse (même si ce souhait n'a jamais vraiment disparu). 

J'ai tout simplement peur de croire en moi. J'ai peur de l'échec, pas au sens où la plupart des gens l'entendent. Je n'ai pas peur d'échouer. J'ai juste peur de ne pas avoir assez de force pour me relever. J'ai l'impression d'avoir tellement peu de force, d'être tellement fragile, que j'ai peur de me lancer à nouveau. 

 

C'est là que je me regarde avec incompréhension : comment je peux continuer à avoir peur de tomber, si mes projets n'ont pas d'importance ? Comment pourrais-je ne pas avoir peur d'échouer, mais en repoussant systématiquement le moment où je dois me mettre au boulot ?  Pourquoi je répète que rien ne m'importe, alors que je ne suis qu'un tas de nerfs & d'émotions entremêlées ? 

 

La réponse reste la peur. Je choisis de me mettre en veille, parce que c'est moins coûteux pour mon énergie personnelle. Parce que je n'ai pas envie de me ramasser, encore. Parce que je n'ai pas été éduquée avec beaucoup de success stories. Ca me coûte moins de perséverer dans mon schéma actuel, plutôt que de changer ma manière de voir les choses. Vingt-cinq ans de pessimisme, ça ne s'enlève pas d'un coup. Alors je préfère continuer à m'anésthésier. A vivre à moitié. Au moins je ne souffre pas.  Au moins je reste dans le confort de la carapace -- ce mur entre moi et le reste, que je ne comprends pas. Je reste proche du cloporte : si tu me touches, je me roule en boule. 

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