Music is your only friend, until the end
La page blanche, comme ma vie actuellement. Vierge, sans envies, sans histoires, un petit peu de rien avec beaucoup de vide. Mes sens sont épurés, c'est sûrement dû au fait que je ne sors plus beaucoup, par manque d'argent, par manque de motivation, aussi, et par manque de beau temps, enfin. C'est comme ça, le chômage, ça te coupe un peu la vie existante dans tes jambes. Va savoir pourquoi. Pourtant, parfois je sens des embryons d'actions se former, quelque part dans mon ventre, je sens l'impulsion, et j'essaye dela nourrir, j'essaye de la faire grandir, d'être un tuteur.
Mais tout s'envole après. Je dirais que tout s'envole toujours, mais on m'accuserait de faire dans le pessimisme.
Alors j'attends. J'attends de visualiser quelque chose qui me fera envie, j'attends de visualiser des chemins de vie que mes pieds voudront bien emprunter. J'attends de voir des choses belles se profiler au loin, pour continuer à avancer. En oubliant qu'il faut bien sûr compter que sur soi pour voir des monts et merveilles arriver. Je le sais, mais... j'ai besoin d'un coup de pouce, moi. J'a'i toujours marché comme ça. Toujours eu besoin qu'on me pousse un petit peu, juste assez, pour commencer. J'attends que la vie me donne un bon coup de pied au cul, pour me remettre en route. Move on, Move On, comme dirait mes amis outre-antlantiques.
Donc, je suis là, immobile, sur le plateau de la vie, mon dé me donne des un, sans rien de plus, péniblement, je mets un pied après l'autre, sans conviction. Obligée de m'en contenter. je ne veux plus jamais passer mon tour.
Bref, bref, bref, voilà mes élacubrations infertiles sur ma situation. J'essaye de penser, de penser à ce qui me ferait vibrer, mais excepté la musique et mes arts, rien ne vient vraiment. je ne sais pas pour quoi je suis faite. Je ne sais pas quel usage j'ai, actuellement, dans le grand cours de la vie. Je ne sais pas quelel est ma place, quel chemin emprunter, et plus j'avance,, plus je me dis que de toute façon, les chemins ça ajamais été mon truc. j'ai toujours été plus du genre à tarabiscoter mes cheminements que de suivre une voie bien toute tracée. J'aime bien créer. Le bonheur s'invente, qu'on m'a dégoisé. Alors je m'en vais créer le mien à mains nues.
Hier, je pensais à la vacuité des choses (encore, c'est mon sujet favori il faut dire), et je me disais qu'on est tellement vains. Des petits Sisyphes en devenir. Mais il faut imaginer Sisyphe heureux, disait Camus. Accepter que nos actions sont vaines, dénuées de sens, sans but, excepté celui qu'on leur donne.
Et c'est ça mon souci, j'ai jamais su me donner des buts, ni d'objectifs. J'aime bien juste me balader.
L'homme paon. C'est moi aussi (parce que je suis mégalomane, vous le savez bien, je ne pense qu'à ma condition en continu jour & nuit). Je suis paon quand je montre mon art, quand je crée, j'aime bien partager ce que je fais, qu'on me dise que c'est moche, parfois on me dit que c'est beau, et ça me fait vraiment plaisir. Ca doit être les seuls ersatz de bonheur que je ressens au plus profond de moi. C'est ce qui me sort de cette torpeur infinie qu'est, pour moi, la longue continuité de la vie. Putain, j'ai vingt-six ans maintenant (26 !!), et je tiens toujours le même discours qu'à mes quatorze piges. "Non, mais la vie, c'est fait pour être heureux", ben oui ma petite, laisse moi te dire que tu t'accrocheras à cette affirmation encore bien longtemps.
Ta quête de bonheur était tellement incessante que tu as oublié plein de bons moments sur le côté. A force de toujours vouloir plus, on laisse d'autres choses sur le carreau. C'est des choix. Tout est choix.
SAUF MON CHÔMAGE.
Je sais juste pas trop quoi faire de mes dix doigts (excepté clavarder ici posément), ça m'angoisse.