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19 septembre 2021

Changer, j'ai essayé, une fois je l'ai fait (hier)



Les pensées qui tourbillonnent, suite et non-fin. 

J'ai pris de bonnes résolutions en début d'année (plus de sport, moins de fume, apprendre l'espagnol, plus de musique), et j'ai plutôt réussi à m'y mettre. Je relis à nouveau mes mille livres par an et j'ai stoppé Netflix (au profit de Strip Tease, oui oui). Donc je devrais être satisfaite, mais... Comme toujours, ça coince. 

Je devrais me sentir fière de moi, et me sentir mieux, mais c'est pas encore ça. J'ai de grosses périodes de seum assez intenses, malgré de bonnes résolutions, et le résultat est doux-amer. 


Doux, car d'un côté, je me sens plus moi-même. Un peu plus déconnectée de la réalité, certes, mais plus proche de la mienne (est-ce une bonne chose ? Nous en reparlerons). 


Amer, parce que les sentiments escomptés ne sont pas au rendez vous. Je m'imaginais que j'allais me sentir forte, résolue, fière, mais je me sens vulnérable, comme un hérisson qui traverse l'A13 (petits relents routiers parisiens, excusez-moi). À tout moment je flanche, et je flanche quand même, assez souvent, malgré ces bonnes résolutions. 

Une résolution n'est donc pas une solution. Je m'y tiens et je m'y tiendrai (je veux définitivement apprendre l'español et me balader en Amérique latine, tel est mon nouveau souhait), mais alors comment faire pour se sentir mieux ?

Pas définitivement mieux, mais sensiblement mieux, dans le sens où je commencerai à croire enfin que je peux me guérir. 


On m'a déjà catégorisée de brisée, et bien que le mot n'est pas plaisant à l'écoute (et au ressenti), il est... Vrai. J'ai l'impression d'être morcelée, d'avoir plusieurs parties que je n'arrive pas à mettre ensemble. J'arrive pas à faire tenir mon âme dans mon corps (est-ce que ça fait sens ?), je me sens volatile, fragile, alors que tout le monde m'apparaît fort, sur ses pattes. Moi je trébuche sans arrêt, c'est comme quand je parle, je m'entrechoque toute seule pour tomber. Un squelette qui avance péniblement quelques mètres, qui se prend les pieds, tombe, se reconstruit d'une manière magique pour recommencer le processus. 

Si vous avez suivi, je me vois comme les squelettes de Super Mario. 


Je pensais longtemps que c'était un manque de confiance en moi. Ça l'est, assurément, mais il y a autre chose. C'est aussi que je suis un tyran avec moi-même. Je ne sais pas comment m'arrêter. Arrêter de vouloir paraître parfaite quand je suis loin de l'être (et que c'est, quelque part, la beauté de la chose)(chose est un mot qui me décrit bien). Arrêter d'exiger plus de moi même. Comment arrêter ma course avec mon ombre du futur (oui, j'en suis là). Je travaille énormément sur moi, au point où cela ne fonctionne plus. Maintenant ça embête, moi en premier, mais les autres, aussi. Un peu dur d'avoir 29 balais et d'avoir la confiance en soi d'une victime de maternelle. 

Le manque de confiance en moi est donc le point de départ. Ce qui me fait souffrir, actuellement, c'est la méthode que j'ai choisi pour m'aimer : travailler. Mais sans relâche. Sur tout et rien. 

Il faut que j'apprenne à relaxer, à ne plus être sous cette pression constante. Que je m'inflige à moi-même. Mais je ne sais pas faire. 

Je ne sais pas. 


J'hésite entre accepter le manque de confiance en moi, mais je crois que je suis incapable de le laisser gagner. Je me battrais jusqu'à la fin, et c'est peut être là le noeud du problème. 

Comme faire pour contrer une haine de soi ? Autrement que par une autre haine de soi, déguisée en bonnes résolutions ? 


Comment faire pour s'aimer ? Se trouver bien, incroyable, ne serait-ce que deux secondes par jour ? J'ai vraiment l'impression de me mentir quand je me félicite. Ce qui est logique, car quand je me félicite, c'est une récompense. Sans ça, je ne suis pas bien - dans le sens, je ne suis pas une personne qui peut être appréciée.

Je vois donc ma confiance en moi et mon bien-être comme une récompense. Non pas comme un acquis. À un point maladif (sans mauvais jeu de mot). 


*Soupir*


Arrive le niveau méta. 


Tout le mécanisme exprimé précédemment est peu plaisant, mais on peut y ajouter autre chose : le fait que j'en sois terriblement consciente. Je me regarde travailler, me donner des buts, m'en rapprocher (todo es relativo), je me vois être cette personne qui conditionne mon amour pour moi selon mes performances.

Ce qui est étrange, car dans ma vie sociale avec les potos et potesses, je pense sincèrement que je ne conditionne pas mon amour. Il prend des formes très bizarres, mais si j'aime une personne, c'est indépendamment du retour que celle-ci me fera. 


Mais voilà, je me vois agir comme une Cruella, et ça m'épuise. De me voir de la sorte. Donc je m'aime encore moins. Parce que je me vois agir, je sais que c'est mauvais, mais je n'ai aucune idée de comment changer ce mécanisme. 


*Re-soupir*


En gros, en ce moment, plus je me connais, plus je vois mes limites, et d'un côté je l'accepte : je me suis plus déconnectée, je vis avec mes défauts. Ce qui est quelque part un peu plus chill. 

Mais je ne m'aime toujours pas. 


Et ça m'énerve de moi-même (vous l'entendez, le disque rayé ?)



Allégorie de mon portage d'égo (street art par Mara, Montpellier)

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Commentaires
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Je te remercies pour ce partage, je trouve ça très courageux de ta part de te dévoiler comme ça. J'aurai pu écrire la plupart de ces lignes, ça m'a fait me sentir proche de toi, et étrangement ( ou pas ;) ), ça m'a fait du bien de lire que quelqu'un pouvait comprendre ce que je vis, alors merci :) J'ai 36 ans, et comme toi, j'apprends. Bon courage à toi, j'aime beaucoup ta façon d'écrire. Audrey
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A
Je te remercies pour ce partage, je trouve ça très courageux de ta part de te dévoiler comme ça. J'aurai pu écrire la plupart de ces lignes, ça m'a fait me sentir proche de toi, et étrangement ( ou pas ;) ), ça m'a fait du bien de lire que quelqu'un pouvait comprendre ce que je vis, alors merci :) J'ai 36 ans, et comme toi, j'apprends. Bon courage à toi, j'aime beaucoup ta façon d'écrire. Audrey
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