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3 juin 2016

So Broken // You get what you get, don't expect shit, I'm gone, what do you want to know it ain't hell

Okay. Aujourd'hui, disons le, j'ai un peu craqué, j'ai beaucoup pleuré (j'aurais pu remplir des bassines d'eau & les envoyer à Gérard Depardieu pour ses lendemains difficiles et déshydratés), j'ai, surtout, réagi comme j'aurais réagi quand j'avais seize ans (ou quatorze) (ou dix-sept) (ou n'importe quelle année en fait), en drama queen sans public, juste pour le bon gros plaisir de mon manque d'estime de soi, qui s'est bien goinfré de toutes ces irrégularités de tempérament.

Je ne sais pas vraiment où je veux en venir. Je sais pas vraiment si je sais ce que je veux dire. Je suis à la fois consternée de voir que ce blog redevient mon petit mur de lamentations personnelles (malgré le volume de plaintes, sachez que je n'aime pas me plaindre), et partagée parce que je ne veux pas perdre cette tristesse. 

Encore une fois, je ne sais pas bien pourquoi. Comme si qu'écrire et transcrire enlevait un peu le poids qui assomme mon cerveau, comme si j'avais besoin de le poser pour l'oublier. Ou pas, vu que mes batailles personnelles sont toujours les mêmes. Je vous l'avais dit, je ne sais pas où je vais avec ce billet. 

Comme dans ma vie (transition, bonjour). Je me suis exilée depuis un an et demi, ça a un goût aigre-doux (mais au moins, un goût nouveau, c'est, je crois, tout ce qui m'importe), j'avais surtout des aspirations (alors que je n'ai jamais vraiment possédé d'aspirateur, ça n'a pas de rapport excepté sémantique, mais je m'en étais jamais rendue compte), un plan en particulier, bien dessiné, bosser, amasser des dollz, payer l'université, sortir avec mon master de l'université de Gronini, bim bam boum, on verra la suite après. Je me prends un peu des grosses mandales depuis le début, j'en ai eu marre au moins quatre cent fois (je m'épile même plus et je suis méditérannéenne, pour vous dire à quel point je n'aime pas les douleurs répétitives), mais j'ai toujours plus ou moins tenu bon, parce que bon, DA PLAN, Tahra, concentre toi sur le plan. 

Et j'ai échoué. Je n'ai pas été acceptée, pour des raisons encore inconnues (je compte tout de même demander l'historique complet & détaillé de mon échec histoire de remuer le couteau dans la plaie un peu plus parce qu'il faut croire que j'aime ça), mais, PUTAIN DE MERDE, brisure en deux de mon encéphale. 

J'ai tellement peur d'échouer que je n'essaye jamais vraiment. Je me dis que ça ne sert à rien, qu'au fond, je n'ai pas forcément besoin de faire des choses pour survivre (ce qui est un peu vrai), on peut très bien faire semblant. Ce qui était un peu ma tactique passe partout, hey salut, laisse moi prétendre que j'en ai quelque chose à foutre de faire ce que tu me demandes et file moi ma contribution monétaire en échange des neurones et du temps que je t'accorde, et c'est bon, on rentre, on attend d'avoir besoin de la dite contribution monétaire pour recommencer, on peut s'amuser à changer de boulot, à faire des double-shifts, à s'essayer à tout, au fond, c'est ça la vie d'aujourd'hui.

Je veux dire, même si un jour, imaginons un très court et improbable instant que j'obtienne un poste élevé dans un secteur qui me plaît, soyons réalistes, je n'aurais jamais eu ceci comme vocation, et je n'aurais définitivement pas grandi en me disant "les gars, plus tard, ce que je veux faire, c'est avoir au moins trois employés sous ma responsabilité". Et je ne veux pas que cela devienne ma vocation, surtout. J'ai donc toujours un peu tout fait à la va-vite en m'ennuyant à moitié et en me plaignant à moitié (pour oublier que je m'ennuie), j'ai beaucoup d'imagination pour m'inventer des excuses, j'ai encore plus de négativité envers moi-même pour ne jamais m'accorder de répit et me réprimander quand je fous rien (j'ai raté ma vocation, j'aurais dû être Gordon Ramsay, vous pensez que c'est encore possible ?), ce qui m'a toujours un peu bloquée pour avancer (étudiant la psycho, je devrais savoir que l'apprentissage est toujours plus facilité dans un environnement harmonieux, J'IMAGINE QUE C'EST POUR CA QUE J'AI ETE REFUSEE). 

Comme pour la guitare classique, je le sais très bien que mon kyste à la main, j'aurais pu le surmonter. Y'a des gens qui jouent manchots. D'où je viens faire ma pédale pour un petit kyste. Le truc, c'est que je ne me suis jamais considérée comme bonne (je crois dans tous les sens du terme, je me livre, je fais pas les choses à moitié, je suis plus Guerre & Paix que Guillaume Musso), je voyais pas trop l'intérêt de persister dans une voie qui ne m'était pas destinée (vous la voyez, l'excuse grosse, de taile 49.3 ?). Je suis sourde, je peux pas faire ingé son, je peux pas faire chef d'orchestre (bon, j'ai été pour de vrai rejetée d'ingé-son & mon prof de solfège m'a vraiment dit que je n'avais aucune chance, mais j'aurais pas dû m'arrêter là, parce qu'ils m'ont juste donné L'EXCUSE parfaite pour pas que je me ramasse du haut de mon mètre cinquante d'égo), je crois aussi qu'il est possible que je n'ai jamais eu l'énergie de vraiment me lancer dedans, parce que cette énergie a été trop mobilisée à réparer les dégâts que je me fais moi-même (se dire septante fois par jour qu'on est une grosse merde et se répéter septante et une fois que ce n'est pas vrai, et puis même si ça l'était, ça serait pas grave, ça use, surtout quotidiennement)(EXCUSE DE L'EXCUSE, j'aurais au moins un master dans ce domaine). Bref, j'ai énormément de mal à éliminer mon Evil Twin, pourtant, il est vraiment persistant et têtu, c'est dommage, on ferait une bonne team si seulement il pouvait me faire confiance. 

Tout ça pour vous dire, que j'y avais vraiment donné du mien. Cette fois-ci, j'ai pas fait semblant. Je me suis donnée, je me suis épuisée, j'ai eu l'occasion d'abandonner un trilliard de fois, et je me suis battue, je me suis battue contre moi-même, je me suis gravé des leitmotiv au sang dans mon cortex préfrontal (siège de la conscience de soi)(maintenant que je suis pas acceptée je vais faire comme les vieux aigris : vous râbâcher un savoir que je n'ai pas, SPECIALE DEDICACE MONSIEUR MENARD) pour NE PAS CEDER, pour CROIRE EN MOI, c'est la première année où je me suis dit, vas y, lance toi, c'est bon, tu as des chances d'y arriver, c'est quelque chose que tu aimes, c'est ton domaine, c'est quelque chose dans lequel tu n'as pas échoué ces dernières années, IL N'Y A AUCUNE RAISON QUE TU N'Y ARRIVES PAS. 

Et HAHAHAHAHAHAHAHA, pardon, excusez-moi, je crois que j'ai tellement ri que j'en ai un sourire de l'ange. Jaune comme la perruque poussin de Trump.  

Une partie me dit que c'est la vie et que ça n'était juste pas le bon moment. Une autre me dit que pour une fois, je n'ai rien du tout à me reprocher, et que pour une fois, c'est réellement pas ma faute. La dernière partie de moi me hait d'y avoir cru et d'avoir été stupide et me demande de me lacérer en toutes petites pièces en face d'un miroir afin de bien apprendre la leçon. Et je n'arrive pas, je n'arrive plus, à la faire taire. J'essaye par tous les moyens, je SAIS qu'il ne me sert à rien de l'écouter, je SAIS que 1) c'est en théorie & en pratique IMPOSSIBLE de se lacérer entièrement soi-même, 2) c'est légèrement disproportionné comme réaction, 3) je n'aime pas les douleurs répétitives, 4) je n'ai pas l'énergie nécessaire de toute façon, je suis clouée au lit depuis quatre heures et j'ai réussi à faire qu'un arrêt pipi (c'est dommage parce qu'avec tous les litres que j'ai pleuré sur moi-même, j'aurais au moins pu opérer cette action en toute désinfection). 

Cette partie de moi, là, aujourd'hui, je ne sais plus où j'en suis avec elle. J'ai réellement l'impression que j'interchange entre les deux pôles d'humeur de manière assez spectaculaire, je passe du recul extrême à rigoler moi-même de ma propre situation à fondre en pleurs en voulant crier au monde entier que ma vie est putain de foutue en un clin d'oeil.

Littéralement un clin d'oeil. Genre je pleure pas et je me dis que je peux toujours demander une mutation dans un nouveau pays et qu'au fond c'est pas grave et que j'ai des plans C,D, jusqu'à Z, je ferme la paupière pour rafraîchissement cornéen, et pouf surprise, trois litres d'eau iodée en sortent. Puis je m'arrête, et je rigole de moi-même parce que putain, je retourne ma veste aussi vite que Bolloré vire le personnel de Canal Plus, c'est ridicule, en plus tout le monde peut m'entendre, et c'est pas si grave un échec de plus, c'est pas comme si ta liste manquait de place, j'avais prévu depuis mon plus jeune âge des milliers de feuilles pour bien exprimer ma tristesse et ma mélancolie avec tous les mots possibles et inimaginables.

J'avais même décidé quand j'avais seize ans d'en faire un bouquin que je voulais sobrement appeler "Chroniques d'une dérive annoncée", pour vous dire. J'avais écrit plein de pages vu que c'était super simple à écrire (je recopiais à moitié ce que j'écrivais dans mes multiples cahiers d'adolescente en remplissant l'autre moitié avec mon dégoût perpétuel de l'époque), j'ai arrêté quand l'un de mes copains m'avait dit "je suis sûre que le livre que tu écris c'est un livre où tu racontes ta vie triste", ça m'avait saoûlée, j'aime pas quand on me calcule.  Bref, tout ça pour dire que l'échec, je le connais, plutôt bien, je le pratique quotidiennement (le bouton snooze qui aurait pu aussi porter plainte contre Barbarin, le retard, la perte de clefs, de carte, de téléphone (RECORD BATTU : UN AN PRESQUE AVEC LE MEME !!!), échec de prononciation, échec d'audition, échec de connexion, lapsus gênants en société, blague pourrie, voix inaudible, etc) c'est un milieu dans lequel j'innove et dans lequel je devrais me sentir comme un poisson dans l'eau. 

Mais là ça ne passe pas. J'ai l'impression que l'armure de jem'enfoutisme assez résistante que j'avais créée s'est fendue en deux. Je me retrouve réellement comme quand j'ai appris qu'il fallait que je réduise la guitare. Comme quand j'ai cru que mon opération allait m'empêcher de jouer sur scène avec mon groupe de l'époque (je crois que c'était fortement déconseillé mais que j'avais plus ou moins dissimulé cette information à mes parents, lolilol). J'ai l'impression qu'il y a quelque chose qui m'a été vraiment enlevé, et je ne le supporte pas. Parce que j'ai l'impression qu'il me manque déjà trop de choses. Mon trou intérieur est déjà bien trop proche du néant. Ce creux au fond de moi même que je remplis avec tout ce qui passe sous ma main (guitare, dessin, lecture, stop motion body painting graffitis écriture tentative de rap faire des squelettes de dinosaures cuisiner du chocolat manger du chocolat sortir voir des musées écouter de la musique partager de la musique écrire sur de la musique s'essayer à la BD tenter le kick boxing la zumba la muscu le yoga la salle de muscu courir voir des personnes parfois boire souvent fumer parler regarder arté lire des bouquins aider les gens dans le besoin et la liste est longue, très longue), vous voyez bien que je me démène, que j'essaye de me combler, j'essaye moi aussi de pas être trop transparente et d'avoir quelque chose à dire, j'essaye de trouver ma consistance quelque part, à défaut de trouver ma voie je me suis dit que je pourrais pousser ma voix, et si non, que je pourrais toujours la dessiner moi-même vu que je suis pas mauvaise avec un Bic, mais vous savez quoi, je suis aussi blasée qu'Anna Wintour qui regarderait la même collection H&M en boucle. 

Et la psycho, ça faisait partie de moi (dit-elle, tragiquement au passé, histoire d'ajouter un peu plus de pathos dans ce long pâté qui commence à me gaver comme une oie un 1er décembre), c'était un peu mon scope de vision, ça m'a tellement aidé, ça m'a tellement apporté, ça a été salvateur, ça a effacé des points d'interrogation qui me semblaient indélébiles, ça a été une superbe béquille, c'était ma pote, ça a été très dur pour moi (dit-elle en éternelle égoïste pendant qu'en ce moment même des gens doivent payer de leur vie dans le conflit [insérez ici un nom de nationalité dont on en a rien à foutre], 20186 syriens morts depuis début 2016, pour info) de ne rien faire de mon cerveau l'année passée, je ne suis définitivement pas prête pour passer une seconde année de la sorte. 

Surtout si je ne sais pas où aller. Je suis okay pour souffrir pour quelque chose qui en vaut la peine, pour l'instant, il n'y a rien dans mon horizon, c'est horriblement vide et éclaté comme un aveugle qui tenterait des constructions sur Minecraft. 

J'ai pleuré au moins cinq fois en écrivant tout ça et je ne suis pas plus avancée qu'avant.

Je suis toujours dans mon lit, immobile, mes dix doigts effectuant des mouvements ne dépassant pas les quarante cinq degrés d'ouverture, et je ne sais pas quoi faire, excepter d'aller me coucher (ouaich j'ai hâte des super rêves que je vais faire cette nuit vu que mon cerveau prend mes rêves pour un film d'horreur coréen), et espérer que je ne suis pas en train de devenir folle, ce qui est à peu près ma prière quotidienne. 

Je n'ai absolument aucune direction à prendre, et je n'ai absolument rien qui me retient où je suis. J'ai l'impression d'être au milieu de rien et de tout à la fois, je suis fatiguée d'avance de devoir penser à une direction que je devrais prendre, je me demande pourquoi je n'ai jamais de chance avec les raccourcis, je me demande pourquoi tous les autres ont droit à une carte michelin pendant que je me retrouve avec des inscriptions en cyrillique sur un timbre-poste comme office de guide, tout en sachant très bien que la réponse à cette même question ne me fera pas faire un seul pas en avant de toute façon. Le problème étant bien sûr que celui qui demande cette question (mon CERVEAU de MERDE) est le même qui peut diriger mes pieds vers l'avant, et je crois que pour le moment, il est soit trop fatigué de me critiquer, soit trop fier de lui d'avoir eu raison ("mais Tahra je t'avais pourtant dit et répété ces vingt deux dernières années que ça ne servait à rien de croire en toi, pourquoi tu ne m'as pas écouté cette fois ci ?") pour daigner répondre à cette requête. 

Voilà. Super joie, au programme, comme vous pouvez le voir. 

J'ai de plus l'impression que je ne peux demander conseil à personne. J'ai même pas Siri.  J'ai google search qui m'a redirigé vers Au Féminin & Doctissimo. J'étais tellement dans les roses aujourd'hui que j'ai commencé à chantonner du Christina Aguilera.  

J'avais lu dans un bouquin de psycho (LOL) que le savoir avait un effet similaire à une forte décharge d'opiacés. Plus précisément, que résoudre un problème compliqué/comprendre quelque chose de pointu pour son niveau pouvait remplacer, chimiquement, un fix d'opium. 

Imaginez tous les fix d'opium que je me suis pris depuis quatre ans. Imaginez que j'en veuille encore plus. Imaginez que je reste clean pendant un an, en travaillant nerveusement & sérieusement pour pouvoir payer mon prochain fix. 
Tout ça pour me rendre compte que mon dealer m'a niqué.

Voilà, c'est ça que je vis, et ça me fait terriblement chier, je n'ai même pas de fin pour cet article. 

Ce qui me soûle le plus, c'est que j'ai l'impression que ce que je vis, c'est important. J'ai l'impression que j'ai appris quelque chose, et que ce n'est pas en vain. Je ne sais pas comment l'expliquer, et c'est ce que je voulais dire par "je veux garder cette tristesse". Il y a quelque chose dans tout ça qu'il faut que je comprenne, et je le sais, je sens que c'est important et que pour l'instant, cette expérience, je ne l'ai même pas encore comprise, et ça, ça m'irrite particulièrement. J'ai l'impression de passer à côté de quelque chose, de passer à côté de l'essentiel de ce que j'ai envie de me dire, c'est insupportable. Je sais reconnaître les échecs bénéfiques et ceux destructeurs. Je sais que pour l'instant je ne suis que la petite boule de nerfs que je suis. Je SAIS que plus tard, j'y repenserais, et je sourirais, parce que j'aurais compris. Mais là tout de suite, je suis aveuglée par ma colère et ma déception, je n'arrive pas à déchiffrer.

Donc j'écris pour mieux m'y référer plus tard, en espérant pouvoir me comprendre. Ce dernier paragraphe m'ayant littéralement donné la migraine, je me propose d'écourter la votre également.

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