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13 août 2023

A chaque fois que j'en ai l'occase

Je ne sais pas quoi. Je ne sais pas où je vais avec cet article. Je pense juste peut être retrouver l'amour d'écrire pour écrire, sans se soucier de ce qui vient après. Je me sens tellement dépendante à ces mots qui coulent. Des heures indues et je suis face à mon clavier, l'envie de dire, d'écrire, d'exprimer. Peu importe. Ca sort du coeur.

Je ne sais pas exactement ce que je cherche, je crois. Je ne suis pas certaine. Je ne l'ai jamais été. J'aime bien la connexion, me sentir épaulée, entendue. Mais j'aime bien être seule. J'aime la musique et le silence qui la crée, j'aime les oiseaux mais aussi les tigres, j'aime les contrastes, les choses antinomales. Un peu comme un Soulages, où le noir est exposé avec technique et demande la lumière pour se révéler.

Je ne sais pas si j'aime mon vide. Je ne sais pas si les gens ressentent du vide, je ne sais pas si la plupart des êtres savent ce que c'est, le vide, le vrai, le noir, le trou noir même, l'envie du vertige. Je ne sais pas où me situer, car j'aime ce que contient mon vide. Il me contient, c'est déjà bien, vous me direz. Mais parfois il me tire, il m'attache. Je me sens tellement vide. D'être un réceptacle à tant d'émotions, et de n'en vivre que si peu.Parfois, je n'en trouve pas la logique.  Et, surtout, je me sens décontenancée. Vaut il mieux vivre mille petites choses ? Un grand événement ? Que des dingueries ? Quel est le secret pour enlever le vide ? Quel est le seuil à partir duquel les émotions sont valables ? Est ce plusieurs petits j'aime bien valent-ils autant qu'un grand j'aime ? 

Pourtant, je sais que je suis plein de choses, à commencer par ma fervente défense du nasoflûte à mes écrits, si on peut les appeler tels quels. En fait, je ne crains pas mon vide. Mon vide à moi, jarrive étrangement à le remplir, à me sentir plutôt vite rassasiée de moi-même. Ce n'est pas mon moi qui m'intéresse, au fond. 

Je crains le vide que je ressens lorsque je ne suis pas seule. Le vide qui survient quand t'es entourée. Ce genre de vide. Je crains que les autres me fassent sentir lointaine. Un seul être vous manque et tout est dépeuplé, mais que se passe t-il quand vous êtes l'être qui ne manque à personne ?Que se passe t'il quand vous ne vous manquez pas à vous même ?

Je crains d'être la seule à partager. D'être la seule à avoir le coeur grand ouvert, comme ça, peu importe ce que tu choisis d'y faire. C'est l'un de mes grands mottos dans la vie. J'ai déjà beaucoup souffert pour de mauvaises raisons, et je pense sincèrement qu'on ne m'y reprendra plus. Si je choisis de partager avec toi, c'est que j'estime que tu n'es pas un danger pour ma confiance en moi, ou pour mes fondations. Ca ne sera jamais parce que tu décides de te faire une place dans ma vie. A partir du moment où tu es un choix et non quelque chose que je subis, cela me permet d'avoir le contrôle. D'être en confiance. 

Alors, c'est peut-être ça le vide ? De ne pas ressentir d'échange équivalent ?

Est-ce que je donne assez pour avoir l'envie que l'on ressente un échange équivalent avec moi-même ? Je pense que mon vide vient de là, est ce que j'en vaux vraiment la peine ? 

J'ai tellement l'habitude d'être seule avec mon chat que parfois j'oublie de parler humain. J'ai pas l'habitude d'être déçue, cela serait mal parler, mais j'ai la manie de m'attendre à l'être. J'ai l'impression d'être un puzzle un million sept cent sept pièces, quand la plupart de l'humanité est à cent mille. J'ai l'impression que placer ma confiance dans quelqu'un, ou quelque chose, c'est d'être inévitablement déçue, et je ne suis pas sûre d'avoir encore envie de franchir ce pas.

Alors je me retrouve face à ma feuille blanche en regardant les nuages de la nuit s'évaporer. J'aurais même pas vu une étoile filante ce soir. Je réfléchis, parce qu'apparemment, eh, c'est bien tout ce que je sais faire.

J'attends tellement ces puzzles un million sept cent sept pièces -- ces personnes avec qui l'échange n'est pas un dû, même pas une réflexion. J'en rencontre, encore une fois ce serait mal parler de dire le contraire. Mais, je sais pas, je me connecte toujours pas. L'éternelle prise en panne. L'adaptateur non trouvé. Peu importe, j'ai l'impression d'être court-circuitée. 

Et, au fond, je me demande si ce n'est pas ça le vrai narcissisme. De vouloir se trouver tellement qu'on en vient à admirer que son propre reflet. De vouloir tellement trouver sa pièce manquante qu'on oublie de regarder la symphonie que l'on est, ces à côtés qui ne nous font pas plaisir mais nous rendent tellement humains.

Il est six heures, et je n'arrive pas à lâcher le clavier.

Je ne sais pas ce que j'attends, encore, maintenant. Il ne se passe plus grand chose, à six heures, d'autant plus quand on est seule avec un chat. Des piqûres de moustiques. Renverser son verre de bière aux fruits rouges. Se moucher. Mais je ne sais pas. J'attends encore (toujours ?) quelque chose de plus grand que moi.

Et je sais que c'est ça, l'amour. L'espoir. La foi. Peu importe le nom que l'on y donne. Ca vient quand quelque chose nous dépasse. 

Je me sens terriblement vide lorsque rien ne me dépasse -- et je ne fais qu'un mètre cinquante sept.

 

 

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