Love Sick (You make me feel good as a person)

Je viens de survivre difficilement au nouvel album de Gorillaz et de Cypress Hill, autant dire que je suis toute émoustillée. Pourquoi. Pourquoi ?

Nujabes c'est un peu devenu ma nouvelle drogue du soir. C'est le parfait mélange de jolies paroles, de jolis rythmes, d'une jolie voix pour aboutir à un tout expressément magnifique, nan franchement, arriver à faire du hip hop doux je trouve ça merveilleux. C'est un peu le John Lennon qui manquait à cette génération (bon oké, lui et Matisyahu). Et je trouve rien plus beau que de matter en ce moment un moucheron épileptique se taper la tête contre l'écran de mon ordi lorsque j'écoute Feather. Seulement, pile au moment où je commençais à le kiffer grave et à l'élever au panthéon des artistes qu'il fallait que j'aille voir coûte que coûte en concert, bin il décède. Au moins il pourra pas faire d'albums qui me décevront un max'.

Bref, en vrai, c'est pour ça que j'étais pas venue depuis longtemps longtemps, j'ai rien d'intéressant à déblatérer. Mais bon, tel l'anguille se faufilant avec agilité parmi les rochers, je me préoccupe de mon vide intellectuel. Appelez moi Mère Thérésa de l'intelligencité.

Sinon aujourd'hui, un volatile pigeonien s'est crashé le cervelet en ma vicinalité, à un tel point qu'il n'avait plus d'oeil droit.
Alors tout d'abord, il faut que vous sachiez que toute petite, j'ai toujours adoré joué les Adriana Karembeu pour mini-animaux, en passant par la réparation de ver de terre ("Mamaaaaan passe moi du scotch, je vais guérir le ver de terre !"), du domicile familial rénové en SPA temporaire pour tous les pauvres chats de mon quartier ("Hmm, excusez moi mademoiselle, mais ce chat là, il a un collier... Et c'est le mien. Oui. Pour de vrai. Non je ne suis pas un "vilain et méchant kidnappeur de chats".") à refuge de gentils mulots abandonnés. Mon rêve étant petite c'était, telle Heidi, vivre en communion avec la nature, et me forger une armée de petits animaux de la forêt qui chevaucheraient des chats méchants, très très méchants. Et mon armée viendrait tout le temps à mon secours, me rapporterait mon cartable quand je l'oublie, allait me chercher du chocolat à la cuisine, rangeait ma chambre à ma place...
Donc, déjà toute petite, je me sentais un peu comme un José Bové des animaux, comme une Geneviève de fontenay de la nature, j'étais ce que Garou est au Canada. Jusqu'au moment où je récupérais un oisillon.

(j'étais la Verte, elle s'appelait Tamara et elle pouvait appeler les animaux grâce à son joyau en forme de coeur)

(L'histoire qui suit est plutôt gore, si vous voulez gardez une bonne image de moi courant dans la prairie et ayant l'air sexy, il faut à tout prix la sauter (l'histoire, pas moi), mais si vous kiffez la darkness et la mélancolie vous pouvez continuer, à la seule condition de ne plus JAMAIS me faire souffrir de cette histoire. S'il vous plaît.)

Jusqu'au moment où je récupérais un oisillon, donc. Le petit oiselet était tout choupi trognon (du moins le pensais-je à l'époque), sans aucune plumettes et les yeux exorbités, il était de plus doté du plus bel organe vocal que j'ai pu entendre. Et donc dans ma virée Hippipower, je l'ai gentiment recueilli dans ma maison des bras-cassés et autres invalides de guerre. J'avais fait un joli joli petit nid douillet, je l'avais appelé Rococo, et j'espérais bien qu'une fois remis sur ailes, il allait pouvoir dire à tout ses poteaux de premier et deuxième choix que j'étais un peu sa mini-déesse, que j'étais trop cool et qu'en plus, j'avais même pas les cheveux gras. Je lui donnais du pain ramolli par l'eau avec mon auriculaire pour qu'il puisse manger un peu, qu'il reprenne des forces, pour qu'il fasse plus tard partie de mon armée volante (ça et plein d'autres abeilles méga-tueuses aussi). Après avoir bien suçoté mon auriculaire un trillion d'années, l'oisillon semble enfin remis sur petits petons et arrive à aligner deux-trois battements d'aile plutôt corrects, l'heure de la formation d'une escadrille du ciel était prête. Alors j'ai mis son petit nid douillet tout en haut de mon étagère -comme à mon habitude, mais cette fois ci j'ai laissé la fenêtre ouverte, pour qu'il puisse alerter ses congénères le plus rapidement possible.
Et le lendemain, mon joli Rococo n'était plus dans son vivarium improvisé en lit de coton pour oisillons trop mignons mais handicapés. Alors j'étais jouasse. J'avais sauvé pour de vrai (pas avec du scotch) un animal, il avait survécu, grâce à moi le cycle naturel allait reprendre son cours, je me sentais un peu Pocahontas et je crois même avoir entamé deux-trois pas de gigue du bonheur et du soleil en l'honneur de Rococo.
Les années passèrent, et j'ai jamais eu mon armée volante. AUCUN des oiseaux s'est pointé à mon domicile pour me dire "hey meuf, le boulot que t'as fait avec notre extra poteau de premier rang, fallait le faire. T'as assuré grave. Maintenant dès que quelqu'un te lance un caillou, on le mitraille de vers de terre.". AUCUN frérot ou soeurette oiseau ne m'a remercié de mon geste plein de magnifitude. J'étais trahie par mes potos les volatiles, et c'était une douloureuse perte que l'escadrille de l'air. Tout le monde sait que si tu contrôles le ciel, hé bin t'es le roi du monde.

Ceci dit les piafs ont bien eu raison de ne m'apporter aucune félicitation. Les années passèrent, je passais de Maya l'Abeille à Slipknot (quel nom de merde en y repensant), puis de slipknot aux Ogres de Barback, etc etc, disons que j'étais en train de dépasser le stade gothique-hippie-punkouze, et il a fallu déménager vers de nouvelles contrées chatoyantes. Et alors j'ai déménagé ma chambre dans des petites boîtes.
Et alors j'ai dû bouger les meubles.
Donc j'ai dû bouger ma grande étagère.
Et donc conséquemment, j'ai dû jeter un mini coup d'oeil derrière le radiateur parce que bin, le rangement, c'est pas trop mon truc.
Et dans la toute logique, j'ai retrouvé un petit squelette d'oiseau qui tombait limite en miettes. (OHJEL'AIDITTOUTLEMONDEVAMEDETESTER). Et en fait, bah Rococo, il a pas volé longtemps...

Mais béni soit notre seigneur Sandra en toge qui nous regarde de tout là haut là haut, le pigeon que j'ai récupéré aujourd'hui (que j'ai appelé Bobo, hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii) vient de s'envoler tout droit et de manière rectiligne pour le balcon d'à côté. Il a dû sentir que les animaux, c'était pas trop trop ma tasse de caoua.

Comments

[mayhell]

OMG. OMFG.

mouahahahaahahahahaha c'est énorme, si on était sur madz, je te big upperai tout plein!

Enfin je dis ça, mais dans le genre, y'a quelques années, j'entendais un bruit bizarre venir d'un coin de ma chambre... c'est que quelques jours plus tard que j'ai fini par capter qu'un crapaud s'était sournoisement introduit dans ma chambre. Du coup j'ai fui très loin en laissant la fenêtre ouverte, et je l'ai plus jamais entendu... du coup si ça se trouve en fait, un jour je retrouverai un squelette de crapaud dans ma chambre. Brrrrr.

non mais le squelette d'oiseau... X)

(matisyahu <3)