Chez moi y'a un lama, y'a pas d'panorama, là haut, y'a un amas de photos de Carla qui écarte les cuisses écarlate...

(... à 4 pattes dans l'appart' d'un pseudo Bonaparte).

Le bon plan quand on bosse à Ikéa & qu'on est une étudiante fauchée/flemmarde/dénuée de tout sens cuisinier (ajoutez Cornichonphile et vous avez mon portrait robot), c'est de pouvoir bouffer du saumon & de la viande à l’œil et pratiquement tout le temps. Il y a toujours du saumon au menu. Toujours. Même en entrée. Du coup je peux me faire un repas Saumon – Saumon pâtes – dessert. Bienvenue dans mon paradis de piscivore invétérée.

Lorsque ma bedaine est aussi pleine à craquer que le ventre de carlos (ouuuh, facile), y'a le retour chez soi, le mp3 vissé sur les oreilles. Les yeux fermés qui voient les gimmicks de Kendrick Lamar (oui, je vois toujours la musique). Les gens. Toujours le poum-tchak de mon baladeur. Le néon – partout dans la ville, le néon moche. L'arrêt de tram qui est prononcé par la chatoyante voix d'une inconnue (j'ai toujours voulu être voix. Voix de tram, de métro, de la sncf, de répondeur de la CAF... L'idée que des milliers de gens soient guidés par mes vocalises m'expédie au 87e étage -mal fréquenté- de mon égo. Bref.). Le traçage digne d'Usaïn Bolt tram-maison. Le premier portail. La petite cour qui est squattée par les détenteurs de morve au nez. La première porte de l'immeuble qui te gratifie d'un son horrible, ressemblant à une sirène d'une voiture majorette qui n'a plus de piles. Les escaliers. La clé qui tourne pas dans la porte, l'envie de faire pipi, la clé qui tourne enfin dans la porte, Eminem qui punchline la gueule à ce bon vieux Bush, les divines toilettes où je me déshydrate d'au moins trois litres dès que je franchis le seuil de ma chambre, le mp3 qu'on arrête – pour laisser place à la super playlist du printemps (nommée Silent Spring Reconversion). Le cul qui se pose ENFIN sur ce qui me sert de lit/canapé/armoire/transat/bureau/repère d'acarien/récupérateur de sueurs nocturnes et d'autres fluides diverzévariés.

Et là je respire un peu, quelques minutes, comme un oisillon qui prendrait sa première bouffée d'air, j'aspire tout l'oxygène présent autour de moi tel l'aimant surpuissant attirant à lui le Titanic. Je me déleste des regards des autres, de la pollution, du dehors, de la ville, et je vois que l'arbre qui fleurit à ma fenêtre. Piou, que je suis bien toute seule chez moi.

Puis au bout de 3'47 minutes top chrono, j'ai la déception qui arrive, qui se distille, et mes jambes ont envie de prendre la tangente comme jamais. J'aime pas être chez moi. Alors je m'explose la tête à coup de bouquins, de lignes de basses qui crachent ma rage à ma place, je m'enterre sous un monticule de séries, et finalement, après une éternité à chercher le sommeil (ah oui, le nouveau jeu de mon cerveau maintenant c'est de me réveiller pile quand je viens de m'endormir, histoire qu'il me dise « haha t'as vu, t'étais en train de t'endormir là ! », pathétique. Mon cerveau est l'équivalent de mon majeur en matière d'emmerdement), je m'endors et je fais place au lendemain. Et j'espère que le lendemain me fera une (petite, avec mon mètre cinquante ça va je demande pas la lune) place, à son tour.

Comments

[Biploup]

Haha ouais j'en avais marre de ce pseudo :D



Et c'est vrai que l'exercice ne doit pas être facile.. mais tu t'en tires déjà pas mal au naturel :p

[Paperboat]

Biploup, j'aime bien, ça change de rider_fou :)

Et oui je m'y suis déjà essayé mais je suis bien trop flemmarde pour ça, pour écrire des belles paroles faut repasser, repasser, repasser sur ses écrits, et moi ça me gonfle, j'ai pas la patience...

Mais peut être qu'un jour ça sortira ;)

[Biploup]

Je ne sais pas pourquoi ça me vient tout à coup à l'esprit sur cet article (c'est pas comme si tu ne mettais jamais de références musicales dans tes textes :p) mais tu ferais une excellente lyriciste... tu t'y es déjà essayé ?