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29 juin 2013

Caught in a long wind, little bird, have you got the key ? Where will you go ? Keep your mind a float

Extrait de mes cahiers d'été (pour vous montrer que quand même, je fais pas que chialer et me plaindre, je m'appelle pas lori dans Walking Dead)(notez que même dans mes cahiers, je m'adresse à un "vous", ce qui veut dire qu'en fait je me vois en permanence en train de parler à un public. Je suis folle, folle, folle).

 

"  A la base je voulais même pas parler de ça. Je voulais raconter un truc profond et intéressant – ma pensée du jour, en somme, mais elle est partie loin de ma tête. Je reviendrais vous la conter si elle revient. Normalement, toutes les choses me reviennent (le mot « entrée de la forêt » en quatre lettres c'est OREE du bois, j'ai retrouvé ce mot aujourd'hui, je le cherche depuis les mots croisés de mercredi dernier), mais les choses importantes aiment se barrer. Peut être que c'est pour ça que je me barre, moi. Je me raye d'un grand trait : ne soyons pas importants, c'est bien trop de responsabilités et trop compliqué.

 

Je m'ennuie, toujours, sinon. Je me suis rendue compte que je vivais avec 650e, dont 350e de loyer, et que ça avait pas l'air de me gêner. Je grapille la vie. Je suis une sale pauvre, obligée de côtoyer le Lidl, Gibert jeune et d'acheter ses fringues aux puces ou chez les chinois.

J'aime les chinois au niveau des fringues, outre leur goût immonde pour le kitsch et le bling bling – ce qu'ils considèrent à tort comme la mode européenne, ce que je considère moi comme la mode Nabilla/Sourcils aux marqueurs/tatouage de papillon/Collection Loana pour La halle aux vêtements – ce sont les seuls à faire des fringues à ma taille de lilliputienne. Merci les chinois. Continuez d'être petits. Ne cédez pas à la hauteur des gênes caucasiens. Ëtre grand ça pue.

Revenons à ma pauvreté. Ca a pas l'air de m'atteindre, excepté que j'aime bien répéter que je suis pauvre, ça me donne une bonne excuse pour éviter pas mal de trucs chiants auxquels je n'ai aucune envie de participer. Du genre les concerts des potes ("ah non mais jamais j'aurais assez de tunes pour me payer l'entrée, ni pour me payer l'alcool qu'il va me falloir pour supporter vos aventures hasardeuses vocales"), les galas de charité, le mc do, les marchés de noël/d'été qui ne sont qu'un ersatz d'esprit populaire (pour moi les marchés, c'est l'endroit de l'arnaque ultime : on va réussir à te faire croire qu'un combishort à 25e est une bonne affaire, tout ça parce que t'es dehors et que tu parles à un type qui se donne des airs de globe trotteur alors qu'il vient de St mandé. En vérité ce combishort est moins cher chez H&M mais bon, vu que c'est un type barbu qui se lave qu'à moitié qui te le vend sur une place au nom bien compatriote (parenthèse dans la parenthèse : TOUTES les places du marché ont un rapport avec la guerre, enre place du 8 mai 1945, place Général de Gaulle, Marché Maginot -non pour celui là je rigole, Place de l'armistice, etc etc), tu te laisses avoir et tu achètes ces 3 chouchous magiques à 10e. Fin de la parenthèse).

Je crois que j'aime être pauvre. Mais j'aimerai être riche aussi. Juste pour bouffer tous les jours au resto (la wii fit me dirait enfin que je suis cette fois ci en surpoids), m'acheter des louboutins et craquer sur des trucs à la con. Avoir le luxe de me payer des choses inutiles, au liieu de ma technique actuelle, qui est de réfléchhir si j'ai vraiment vraiment besoin de l'item en question. Par exemple, j'achète plus de sopalin, tout est au PQ chez moi. J'utilise les boîtes en carton Lipton pour ranger des trucs. Je range mes livres dans des sacs plastiques. Pas besoin de balai : mon 9m², je le fais à la balayette et à la pelle. Mode de vie alternatif, toujours dans le suffisant, jamais dans le superflu. Je suis ultra écolo en fait, sûrement plus que tous ceux qui s'autoproclament comme tels et qui laissent couler l'eau du robinet pendant qu'ils se lavent les dents, ou qui roulent en 4x4. Je me suis jamais proclamée écolo, j'ai toujours rêvé d'une bonne vieille Jeep, et je suis sûre qu'au final, j'use moins de choses inécologiques, je recycle mieux que Cécile Duflot, grâce à ma pauvreté ; Quelle ironie de la vie.

Comme quand ma grand-mère est morte deux jours après que j'ai utilisé cette excuse pour ne pas aller à un anniversaire. Life's a bitch.

 

Tard tard dans la nuit

 

Couchée à une heure du matin, insomnie jusqu'à sept. Je remercie l'église jouxtant ma petite chambre, pour m'avoir tenue au courant de l'avancée de la nuit avec minutie, elle et son joli clocher. Grâce à elle j'ai pu savoir que je suis restée immobile à penser pendant près de six heures. Mais à quoi ai-je pensé ?

 

Un, je pensais au ciel et aux constellations, la manière dont ça bougeait, etc. Je me suis imaginé le ciel comme la peau inversée d'un dalmatien (un dalmatien noir qui aurait des tâches blanches).

Après je me suis imaginée ce même dalmatien, marchant en rond sur l'équateur, assurant le mouvement du ciel depuis près de cinq milliards d'années. Vous ne voye pas l'image dans votre tête : imaginez l'équateur loin de la terre, et le dalmatien qui marcherait en funambule dessus, sa peau tendue entre nos deux pôles. Je ferais peut être un schéma, un jour, et les civilisations futures tomberont sur mes écrits, et je lancerai une nouvelle religion. La religion du dalmatien. Tous obligés d'aimer le noir et blanc, ne jamais porter de fourrure, éviter les cruelles, cruelles diablesses

Deux, je me suis rendue compte que j'étais constamment en méta. Que je suis obligée de m'oberver de l'extérieur. En fait, dans toute ma vie, je suis en double : j'agis et je me vois agir. Spectatrice de ma propre vie, parfois je me conseille ("mais non fait pas ça sale débile ça va sûrement finir comme ça !"), souvent je me juge. J'ai toujours cette petite voix qui me commente à chaque moment de ma vie. Une espèce de voix off à la nikos aliagas, genre dans ma tête c'est le loft et j'ai plein de personnalités (connes) et je suis obligée de les gérer avec la voix suprême. ICI LA VOIX.

ICI LA VOIX, Tahrace, tu as magnifiquement géré cette conversation épineuse avec ce clochard qui voulait à tout prix t'embrasser. Tu l'as envoyé paître avec gentillesse et dignité, et je suis sûre que madonna n'aurait pas fait de même. Peut être devrais tu t'offrir une glace. Peut être qu'avant de manger ta glace, tu devrais te laver les mains, les siennes (que tu as dû serrer malencotreusement) sentaient l'urine.

ICI LA VOIX. Juste pour rigoler Tahrace, aujourd'hui j'ai décidé de me focaliser sur la manière dont tu marches. Voir si tu marches bien (généralement après ça dans la rue, je marche bizarrement et je m'amuse à « tester » ma marche)

Le trois est censuré, mais à la place je vous raconte ce que j'ai osé dire dans une conversation, où mon interlocuteur, fâché contre mon manque de sérieux, me conseillait d'aller voir la réalité de près dans la guerre somalienne (ou autre guerre africaine) : je lui ai répondu que je survivrais en me roulant dans de la boue, passant ainsi pour un enfant autochtone, et que je courrais (si j'ai la chance de pas tomber sur des mines) jusqu'au centre de soins le plus proche. Avec ma petitesse et ma maigreur, y'a des chances pour qu'on me prenne vraiment pour un somalien en mal-nutrition. Après moi j'ai rigolé, mon interlocuteur non, gros blanc, je me suis dit que c'était pas grave, et je me suis resservie en gin tonic.

Quatre, j'ai pensé que j'avais pas fini de laver ma cuisine. Je me suis dit que j'allais collecter l'huile collée sur mes murs et la convertir en essence.

Etant donné que mes murs de cuisine sont vraiment crades (j'ai horreur que ça soit crade en cuisine, mais c'est pas ma faute, ça veut pas partir), je me suis dit que j'allais m'inventer une machine combustionnelle d'insectes pour l'été. Un peu comme une bombe raid mais radicale : ça sera comme un briquet mais avec tête inclinable. Comme un chalumeau mais avec une flamme plus large. Je brûlerai moustiques, cafards, moucherons et papillons de nuits (à qui je ne rendrais qu'un minime service, vous avez remarqué comme c'est le but de leurs vies de se faire crâmer ? Une fois y'en a un qui est resté toute la nuit sur ma lampe. Il s'est crâmé les ailes, ce con. Ca puait le cheveu grillé mais je savais que c'était de l'insecte grillé. Je trouve ça peu ragoûtant, comme odeur, je me demande comment des gens peuvent trouver ça appétissant. Ca me donne pas envie d'avancer vers la surpopulation mondiale. On devra tous bouffer nos papillons de nuits qui puent le crâmé. Moi je préfère encore mourir de faim, je crois.)

Peut être deviendrais riche l'été prochain.

Cinq, j'ai imaginé ma tête comme un tamagotchci géant. Quand j'essaye de me déconnecter de mon cerveau (pour dormir par exemple, regarder Malcolm ou parler avec les trois quarts des gens de cette planète), et que j'éteins ce grand écran de pensées qui est toujours actif, y'a un petit cerveau de moi pixellisé qui saute, bipe, et me rappelle à l'ordre : j'ai besoin de penser, dis, tahra, j'ai besoin de penser. Laisse moi penser ou je perdrais un cœur de vie. Bip, bip, j'ai besoin de penser Tahra, j'ai besoin de penser. Argh ! Une moitié de cœur ! Etc, et ce chantage n'en finit plus, je craque toujours, vu que finalement, je pense au fait que j'ai envie de penser (mais QUI de nos jours a envie de penser sur cette planète, excepté moi ? Si c'est pas la preuve que j'ai dû arriver sur terre en même temps que le vaisseau de roswell), et je me dis que c'est foutu, que je pense déjà, alors autant céder."

 

jacek_yerka

Jacek Yerka, qui représente à la perfection tout le temps que je perds à penser à de la merde. Quand tout le temps sera passé et arrêtera d'avancer, j'arrêterai de penser

 

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