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27 janvier 2014

The Unknown Soldier

Comme d'habitude, j'avais la tête remplie de jolies phrases à venir partager ici (ah, ce sentiment d'être aussi bon que Coelho à l'écriture - je n'ai jamais lu un seulabre livre de lui, mais d'après les 75% de mon entourage qui me répéte à quel point c'est un écrivain formidable, je m'y soumets) et paf, devant l'espace blanc, rien ne sort comme je veux. C'est un fait aussi constant que cette capacité que j'ai à me laisser envahir par la morosité dominicale. On critique souvent les lundis (moi je critique les mardis), mais le dimanche est quand même darkounet aussi. Enfin, ça laisse la chance à des artistes pop de promouvoir leurs chansons chafouines (j'écoute souvent de la pop mollassonne et toute douce le dimanche, en fait, je crois que j'ai juste besoin qu'on soit gentil et doux avec moi le dimanche)(là j'écoute Nada Surf, par exemple, toute la discographie). Bref, je m'égare, comme toujours.

 

Je crois que je voulais encore parler d'un sujet prise de tête qui n'importe que moi (comme tous les derniers articles de ce blog, soit dit en passant), celui qui me prend bien la tête tout aussi sûrement qu'un spéculum écarte toute cavité étroite, en ce moment. Je voulais juste me demander pourquoi il a encore autant d'influence dans ma vie, alors que cela fait près de quatre ans que je m'applique strictement à l'éviter. Je trouve ça fou qu'une personne puisse avoir autant d'impact dans la vie d'une chacune. J'ai du mal encore à comprendre comment je me suis fait berner, et surtout pourquoi j'ai laissé faire. Quand est-ce que j'ai décidé de passer la limite entre l'amour de l'autre et la dépréciation ultime de soi, au profit de l'autre. Surtout, maintenant qu'il est parti de ma vie et que je commence enfin à rassembler les quelques morceaux épars de ma confiance en moi, je me rends compte à quel point j'ai toujours senti qu'il ne m'aimait pas. C'est la première phrase que je me rappelle écrire : "je te hais". Alors comment ai-je pu, tout le reste de ma vie, continuer malgré tout mon petit bonhomme de chemin à ses côtés, en l'excusant, en ayant pitié, en voulant par tous les moyens le rendre fier. Mmmh. J'ai pas encore les mots pour dire clairement, pour expliquer à quel point son influence a été néfaste sur moi et sur mes autres, c'est d'ailleurs sûrement pour ça que tout le monde lui pardonne et que personne ou presque ne me croit quand je raconte tout ce qu'il a fait - ou pas fait, mais j'en ai cruellement besoin. J'aimerais pouvoir les créer pour que tout le monde puisse se rendre compte comment ça m'a fait mal, à mon (petit) coeur et à ma tête.

Je sens, chaque jour où je fais un pas en avant, le petit inconfort causé par la rigidité de mes chaussures trop nouvelles, parce que j'avais trop l'habitude de marcher avec les chaussures de mon ancienne vie, celle où il était présent, omniprésent, même. Je me rends compte maintenant de tout le retard que j'ai pris à m'attarder sur ses considérations, dont le seul et unique but était de me blesser, juste pour le plaisir de se sentir au dessus. Je me rends compte de tout ce qu'il a cassé en moi, et maintenant que je vis dans la vie réelle (comprendre, pas la vie où je suis mélancolique mais la vie normale), je suis toujours polluée par ces relents de négativité qu'il a instauré autour de moi. Je vois toutes les portes qu'il a fermé juste par jalousie, juste parce qu'il ne pouvait pas, lui, y accéder. Je me rends compte qu'il m'a tirée dans son trou noir de rien, vide, et que je m'y suis laissée entraînée. Parce que je pensais être forte (hahahaha), parce que je voulais bien faire.

Je me rends soudainement compte que ses larmes n'en ont jamais été, que ses remords sont inexistants, qu'il réussit très bien à vivre avec tout ça sur la conscience et que rien, mais alors rien, ne lui semble fou ou suspect. Pour lui, tout est tout à fait normal. Pour moi et mes autres, j'ai l'impression que ça nous a laissé un sale goût amer sur la bouche.

Il est pourtant loin et pourtant je l'entends encore toujours dans ma tête "tu n'y arriveras jamais", "j'espère que tu échoueras", "c'est vraiment nul", et autres joyeusetés toujours dénigrantes, autant pour moi, que pour mes autres. Tout ce qui n'était pas lui, et tout ce qui n'allait pas dans son sens, en fait. Le résultat, c'est que je suis incapable d'avoir ne serait-ce la sensation d'avoir raison, que je m'en veux en permanence, et que pareil que lui, je me trouve vraiment nulle, dans tous les aspects de ma vie. J'en arrive à pleurer parce que j'ai renversé une tasse de thé par terre. Et j'en arrive à me persuader que toute la terre entière m'en veut, tout ça parce que lui m'en voulait mortellement.

Et puis la violence. Dans les paroles, dans les actes, dans les (in)considérations. J'en étais même venue à croire qu'il n'était pas violent physiquement, alors qu'en fait, si, vu que je me suis déjà débattue contre lui. Cette obligation de porter une carapace à chaque moment pour ne pas craquer. Carapace que je veux briser, car elle me rappelle trop la raison de sa présence. Se blinder pour ne plus rien ressentir et pour ne compter que sur soi-même, je n'en veux pas.

En résumé, il a réussi à faire de son monde le mien, et celui de mes autres. La plus grosse difficulté résultant à comprendre que tout le reste du monde n'est pas comme ça. A comprendre que non, le mal n'est pas présent partout. Je suis une hypersensible du mal et de la méchanceté, c'est assez dur à gérer quand tout le monde autour de toi te répète que non, telle parole n'est pas méchante. Si, elle l'est, pour moi elle l'aurait été. Que non, il ne faut pas se méfier en permanence de tout le monde. Que ce n'est pas parce que j'ai été obligée pour mieux survivre de repérer les mauvaises intentions qu'elles sont partout. Donc, non, dès que j'entends un cri ça ne veut pas forcément dire scène violente, que ce n'est pas parce que je fais une chose à côté qu'on va m'engueuler, que la plupart des gens pardonnent et ne m'en veulent pas. Que ce n'est pas parce qu'il ne m'a jamais aimée, que personne ne pourra m'aimer à nouveau. Voilà, je dois apprendre tout ça. Sauf que c'est dur d'effacer des automatismes de pensée. Mais j'y arriverai.

La dernière fois que je l'ai croisé, j'ai eu une crise d'angoisse. Une angoisse que je n'avais jamais ressentie auparavant, une panique. J'ai changé de chemin, j'ai calmé mon souffle, et c'était passé plutôt rapidement. Mais j'ai tout de même eu peur. J'ai tout de même changé mon chemin. Je l'ai quand même évité, au lieu de l'affronter, pour lui montrer que je n'ai plus peur de lui.

Et, surtout, ce qui me prend la tête en ce moment, c'est que je voudrais lui pardonner. Pour me laisser tranquille avec tout ça, pour mettre tout derrière moi, pour pouvoir tirer un trait dessus. Pardonnr pour être plus forte et pour ne plus marcher dans l'ombre qu'il m'a causée. Et puis parce que finalement, le plus mal loti, malgré ses simagrées, malgré la sympathie qu'il réussit à attirer, malgré son auto suffisance et son égo, malgré les milliers de personnes chantant ses louanges, malgré ceux qui prennent sa défense, je sais qu'il est vide et qu'il est seul. Je sais que c'est lui qui souffre, au final, et que persécuter les gens qui l'entourent c'est sa seule manière de marcher. Mais, malheureusement, j'en ai pas la force pour l'instant. 

Le petit soldat au fond de moi aimerait se reposer maintenant et ne plus y penser, avant d'aller signer l'armistice.

 

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