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12 octobre 2020

The future is uncertain, the end is always near

Mes pensées sans but, énième tome. Je ressens revenir le dialogue intérieur en force, incessant, un peu comme la carrière de Mylène Farmer. Au grand dam de tous. En vérité, les pensées s'entrechoquent assez rapidement en tête. J'avais eu l'impression d'être un peu morte récemment, mais finalement, non. Je dois être comme l'une de ces verrues qui, inlassablement, montre le bout de son nez. Doit-on s'en réjouir ? Doit-on s'en affoler ?

Je ne sais pas trop comment la gérer, cette pensée interminable. Je suis contente de l'avoir à mes côtés, c'est la preuve de mon activité mentale, quelque part, je me sens réveillée (malgré mes cernes, qui elles, deviennent constantes, pour une raison obscure). J'ai des débats avec moi-même, je m'envoie des arguments, je réfléchis, j'essaye d'y répondre. J'essaye de "grandir", en tout cas de trouver mon chemin, de trouver la pensée qui me caractérise, celle qui me donnera envie d'avancer, de voir la suite de ce dégueulis chaotique qu'est la vie. J'aime bien, parfois, ces moments où je me sens réfléchir, où je me sens me remettre en question, j'aime bien finir par des points d'interrogation et voir la surprise que me réserve la suite. Je converse, j'espère en sincèrité, avec mes différents alter ego qui ne sont jamais entièrement d'accord, et c'est marrant d'essayer d'harmoniser, de pacifier tous ces élans qui viennent en moi derrière ma marque de fabrique, la Tahrasssss™. J'ai des milliers d'idées à la minute, parfois contradictoires, c'est l'énigme d'une vie d'en trouver le fil conducteur et de tenter de le suivre. 

Mais j'aimerais savoir comment me mettre sur off, parfois aussi. C'est compliqué à gérer, d'être allumée tout le temps. Pas de répit. Je suis comme l'une de ces enseignes lumineuses de garde 24h/24, utiles à certains moment, et inutiles à d'autres. Il faudrait que je sache gérer l'interrupteur. 
Y'a des moments où je subis. Où j'ai l'impression que cette lumière est là pour rien, parce que je vais rien en faire d'intéressant. Je vais juste tourner en rond en ayant l'impression d'être productive. Y'a des moments où la lumière m'aveugle : en avoir trop n'est, non plus, pas super utile. Je vois rien devant moi et j'avance tête baissée, j'essaye, certes, mais pas de manière réfléchie ou sensée. Je perds de l'énergie dans l'action, au lieu de prendre mon temps. 

Je dis lumière, mais en vrai, je vois ça comme une forme d'obscurité. Un genre de force que je contrôle pas, qui se manifeste à moi, et que je dois diriger, sans vraiment savoir comment. J'arrive à peine à remarquer quand ça m'envahit, c'est compliqué de canaliser quelque chose dont on a pas forcément conscience tout de suite. Alors c'est l'inconnu, souvent, parce que je fais mes pas, j'avance, mais je sais pas précisément où. Je sais juste que je supporte pas de rien faire. Alors, bah je tente. Comme la dernière décimale de pi, j'avancerais toujours, je veux pas qu'on me rattrape. Peu importe où. L'important reste de découvrir.

Alors je m'éparpille, un peu comme les comptes offshore des Balkany. Y'a des côtés de moi que j'oublie, mais qui inlassablement reviennent, et à chaque fois, ça me surprend. Comme si j'avais Alzheimer de ma personnalité. J'aime le mouvement, j'aime la vie (ironique d'écrire ça au vu des trois quarts de ce blog, je sais), j'aime pas l'immobilisme. A chaque fois que j'essaye de me ranger, j'ai de nouveau le feu aux talons, j'ai l'instinct qui démange, j'ai ce fameux "et si ?" qui m'ensorcelle et qui me donne tellement envie d'aller voir plus loin. J'ai envie de découvrir des fins auxquelles je m'attendais pas. J'ai envie de voir des choses absurdes, parce qu'elles donnent le goût de légèreté à la vie, au lieu de l'angoisse qu'elle me provoque habituellement. Y'a plein d'histoires insensées qui défient la logique et j'adore les recenser. J'aime bien lire les cadavres exquis de la vie et m'en contenter, les consigner. 

C'est surtout plus fort que moi. J'aime les choses réelles, pleines de sentiments, abstraites ou non. Je supporte pas la routine. Enfin, par routine, j'entends des actes faits sans réfléchir, par habitude. Par automatisme. J'aime pas du tout ce côté de la vie où on s'encroûte. Où on reste satisfait des exploits passés, sans jamais tenter à nouveau. La routine idéale, c'est celle qui te fait évoluer en continu. 

Après, étant éternelle galérienne, l'aventure, la vraie, reste assez inaccessible pour moi. J'ai apparemment des goûts de luxe et j'ai besoin d'un salaire pour survivre, alors je reste piégée, géographiquement, physiquement, 35h par semaine au même endroit.
Sans compter que je suis à Montpellier depuis mes seize ans (en oubliant l'infidélité néerlandaise de deux ans, et les divers voyages), en matière d'immobilisme, là, j'ai le palmarès. 
Alors okay, vie. Je ne verrai pas les différents horizons du monde de sitôt, tant pis pour mon âme de Dora l'exploratrice. Dans tous les cas, je vais m'efforcer d'avancer en tant que personne, en tant que pensée. Déjà, de manière contre-intuitive, le fait de travailler plus de six mois d'affilée au même endroit est déjà un challenge pour moi en soi. Donc on va voir, Inchallah j'ai grandi (à 28 ans il serait temps), et je réussirais à trouver une stabilité.

Une stabilité que j'espère utiliser au mieux : être à l'aise, détenir une zone de confort pour mieux la comprendre, et mieux s'en sortir. Pour sortir de l'oeuf, toujours et encore. Pour voir quelles sont mes limites, quelle est la suite, comment va se jouer le reste. 

J'ai tellement d'impatience en moi. A 28 ans, je m'amuse à répéter que je suis vieille, mais d'un côté, je me demande sincèrement si j'ai déjà été aussi enthousiaste de la vie. J'ai peut-être grandi trop vite, et j'ai pas eu le temps d'apprécier. Maintenant, je le reconnais, j'ai mon confort de meuf lambda, j'ai le chat, la terrasse, le barbecue et une enceinte. Je respire. Je suis libre, je suis seule. Je vais pas dire que le monde m'appartient (la communiste en moi dira qu'il NOUS appartient)(j'ai dû taper cette phrase trois fois pour vérifier son orthographe, note à moi-même : très bon Viognier que tu as choisi là) mais quelque part j'ai jamais été aussi libre. J'ai enfin la sécurité. J'ai enfin un semblant de stabilité. Non pas que ça m'ait empêchée par le passé de vivre mes aventures, mais c'est définitivement un stress en moins (et, quelque part, une fierté d'être "indépendante"). J'ai déjà assez vécu pour comprendre que peu de choses importent vraiment, le reste n'est que bonus. Alors j'essaye au maximum de pas trahir cette petite voix, ce minuscule instinct qui me pousse toujours un peu vers l'incertain. Pourquoi se prendre la tête, quand on arrive juste à avancer, à voir quelque chose de nouveau, à avoir une nouvelle perspective sur une situation âgée. Je suis d'avis d'emboîter le pas, et d'admirer le nouveau chemin. 
Je reste coincée à Montpellier un an de plus, ce qui est contraire à "mes plans" (si, un jour, j'ai eu "des plans" dans ma vie). Mais très franchement, le renouveau vient de l'intérieur, blablabla, c'est une phrase bateau je le conçois (j'ai écrit en premier lieu "bâteau" et j'étais sûre de cette orthographe, vraiment, très bon Viognier), mais je crois sincèrement que c'est la vérité. Vivre chaque épisode, aussi banal soit-il, à cent pour cent, aide à contrer la morosité du quotidien. Rester présent dans chaque moment, même les plus pénibles, sert à savoir profiter le reste du temps. 

Et, surtout, on trompe l'ennui. Mon ennemi numéro un depuis ma naissance. Avec toujours la musique, qui décore le temps passé.

 

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si le coeur ment, vit-il moins longtemps ?

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