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28 avril 2021

Ils disent de moi que je ne suis pas une lumière, mais ils disent aussi que je suis allumée

Tahra et les naufrages récurrents, Tahra finira comme barbe noire, folle et emportée par les eaux.

Le naufrage, c'est quand je ne suis plus en contrôle de manière peu plaisante. C'est toujours, je crois, mes émotions, qui arrivent comme un coup de poing de One Punch man, décuplé, puissant, précis. Mes émotions savent exactement où me trouver, où me toucher. Je pourrais donc essayer de les dompter, de les habituer à toucher des points positifs en priorité, plutôt que mon milliard de talons d'Achille.

Mais bon, ça serait prendre soin de moi, et on aime pas trop ça par ici. Parce qu'on ne sait pas, parce qu'on sait plus, ou parce qu'on a trop la flemme, au choix.

Je laisse la vague arriver, désormais. Je n'ai jamais su l'arrêter, ou nager à contre courant. Je me laisse prendre entièrement par le ressac, et je me laisse couler. Je contemple, impuissante, l'étendue de ma rage et de ma colère. C'est fou comment un petit être comme moi peut contenir autant de hargne et de seum. Après, quand on compare un chihuahua avec un berger allemand, on sent la différence -- entre celui qui est constamment sur la défensive et celui qui possède la force tranquille.

C'est moi, le chihuahua. Je suis même un chi-ouin-ouin. Je vis à 100% mes émotions pourries. Je suis tellement colérique, je suis Dr House mais sans la classe ni le savoir, j'explose, et vu que je suis pas une bouteille de champagne super chère, personne n'est jamais vraiment content quand ça arrive. Je suis aux premières loges de ce chaos. Et je suis lassée de ma gestion des choses. J'ai l'impression de faire tellement d'efforts, et d'avoir évolué, je vois sincèrement ma progression. Mais le ressenti reste le même. Les conséquences restent les mêmes. Comment faire lorsqu'on se comporte d'une manière opposée à ce que l'on pense ? Et qu'on s'en rend compte, constamment ?

Comment ne pas finir par se haïr de n'avoir aucun résultat visible - 28 ans, ça commence à faire long pour taper des crises à la Honey Boo boo. 28 ans, c'est vieux pour bouder, pour se mettre à pleurer subitement dans le tram en se répétant qu'on est forcément une grosse merde, et que rien de bon n'arrive aux grosses merdes (c'est pourtant LOGIQUE).

Je ne sais donc pas me gérer, et c'est plutôt relou, pour tout le monde. Y'a tellement de moments où j'en peux plus, de ce cerveau hyperactif qui se met la pression tout seul, ce cerveau qui pense que son but dans la vie c'est d'être un super ordinateur qui doit faire des milliers de calculs à la seconde, alors qu'en fait, on lui demande juste de gérer un corps humain basique, pas trop encombrant, et c'est apparemment hors de sa portée.

Pourquoi reste-t-il autant VIVANT ? Ne sait-il jamais s'arrêter ? Laisser les choses telles quelles, les laisser exister pleinement, plutôt que d'y ajouter une centaine de réflexions dessus ? Puis-je laisser quelque chose être, sans l'emporter avec moi dans ma pensée incessante ? Est-ce qu'un jour, j'arriverais à ne plus pourrir tout ce que ma pensée s'accapare ? Je suis un peu comme une spirale trou noir, tout ce qui est happé dans ma vicinité se retrouve soumis à ma frénésie.

J'ai l'impression d'être obligée de faire, faire, faire. Constamment dans l'urgence de l'action. Faire pour avancer, parce que j'aime pas être statique, faire pour oublier, parce qu'il faut lâcher prise, faire pour créer de nouveaux souvenirs qui me correspondent plus. Donc oui, ils me correspondent, ces souvenirs, ils sont plus honnêtes. Mais je ne sais pas si je les préfère.

Faire, pour ne plus m'écouter, ne plus m'entendre. L'action met en sourdine ma petite voix, c'est l'un des moyens pour se sortir de soi. Faire, parce que je ne suis pas sûre que quelque chose de nouveau ait déjà émergé de l'inaction, et la nouveauté, c'est l'une de mes choses favorites. Faire pour n'avoir rien à se reprocher.

Faire, se débattre, pour essayer de survivre à l'énième naufrage. À l'énième tempête de seum. C'est comme si je n'avais aucun degré dans mes émotions. Elles ne sont jamais nuancées. Elles arrivent de manière brute et entières. Soit elles sont présentes, soit non, mais elles ne peuvent pas être moins présentes. Soit je choisis d'être un zombie, soit je vis le full package, mais je n'ai pas d'entre deux. Je n'ai pas d'émotions modérées.

Alors je sais pas. Je sais pas si c'est normal, déjà, ou si tout le monde vit la même chose mais le cache mieux (dans ce cas, il me faut des leçons de camouflage). Si je suis juste folle mais pas assez pour qu'on s'en rende compte, ou si je suis une anomalie dans la matrice. Si le grand créateur lambda a fait, pour se marrer, une humaine qui n'aurait zéro chill, qui réagirait de la même intensité lors d'un vol d'une frite ou d'une attaque à main armée. Il devait bien s'ennuyer, lui aussi. Comment lui en vouloir.

Donc, maintenant, je me laisse couler. Je n'ai plus l'énergie de tenter de comprendre, et cela s'est avéré de toute façon inutile. Je ne sais pas me contrer. Je n'arrive pas à faire semblant de ne pas ressentir toutes ces émotions, et ça se voit. Je vais pas me mentir à moi-même, encore moins aux autres. Je n'y arrive pas dans tous les cas, c'est juste épuisant. J'assume. Si j'explose, je vais pas te dire que tu n'as rien vu, que ça n'est pas arrivé. C'est franchement visible.

C'est là, et ça sort de moi sans contrôle, d'un coup, moi même ça me surprend, comme du mucus lorsqu'on éternue trop fort.

J'éternue toujours trop fort. On aurait préféré être seul à ce moment là. Mais c'est rarement le cas. Alors même si on "gère" la suite, y'a toujours ce sentiment de honte.

Peut être que je suis allergique - à la vie - et que c'est pour ça que j'éternue toujours trop fort. Peut être que j'ai une condition génétique qui fait que j'éternuerais toujours trop fort. Peut être qu'au fond, éternuer trop fort, c'est une manière pervertie d'attirer l'attention. Peut être que j'ai trop de pression dans la boîte crânienne et qu'il faut que ça sorte.

Je sais pas, c'est peut être un peu tout à la fois. En tout cas, je n'arrive pas à accepter que j'éternue toujours trop fort. Alors j'ai envie de me cacher. Je ne veux pas qu'on me voit, ou que l'on soit proche quand j'éternue. Y'a eu des moments où j'ai eu envie d'éliminer ma tête pour que ça s'arrête. Un peu radical, comme option - mais enfin, le calme. Le calme. Est-ce qu'un jour, il me rendra visite à moi aussi ? Ou je ne suis pas sur sa liste ?





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