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30 mai 2021

La couleur de mes yeux, ne reflète pas celle de mon âme (L'élégance de l'anguille)

J'ai décidé que l'anguille serait mon poisson totem. 

Je suis plus anguille que dauphin (déjà, je viole personne - ce que font les dauphins), et ce poisson méconnu, loin d'être beau et extraordinaire, je l'admire pour ses capacités particulières. 


L'anguille migre au long de toute sa vie (le cauchemar de Trump). Elle naît dans l'océan Atlantique (Mer des Sargasses), avant de remonter vers la Méditerranée et l'Europe. C'est donc un poisson migrateur. Par conséquent, je l'imagine libre. 


Elle n'est donc pas sédentaire : se déplacer, découvrir de nouveaux horizons, est inscrit dans son patrimoine génétique.

Peur ou non, l'anguille n'a pas le choix : lorsque le temps est venu, elles doivent s'en aller. Inutile de rester dans un environnement qui ne les stimule plus. La suite est ailleurs (à défaut de la vér. 

C'est un peu les Mary Poppins des océans. Un jour, et pour quelques temps, quelque part. Quand leur présence n'est plus bénéfique, elles vont vers leur prochain foyer, avec la même mission : s'adapter au mieux dans le temps imparti, faire son trou, et survivre pour atteindre la prochaine étape. Le prochain voyage. 

C'est un animal qui évolue en alternant l'eau salée, de mer, et l'eau douce. C'est donc un poisson que j'imagine quelque part "sage", car il ne se limite pas à sa zone de confort. L'anguille apprend à vivre dans toutes les zones.


L'anguille glisse, et se meut bien, rappelons le. Ne pas parcourir des milliers de kilomètres dans sa vie serait un gâchis pour son organisme, fait pour aller où elle veut. 


L'anguille glisse, et j'y reviens. Il est difficile de l'attraper, de par sa forme, et à cause de cette matière visqueuse inconnue qui l'entoure. On peut attraper une anguille, mais rarement du premier coup. Se laissant couler grâce à cette substance un peu dégueu qui l'entoure, elle se barre. Son corps dépourvu d'extrémité (pas de bras évidemment, et peu de nageoires) l'aide à s'extirper physiquement lorsqu'on souhaite la contenir. Elle est également étonnamment flexible. Cela renforce mon idée de poisson libre : tente de l'attraper, et elle file entre tes doigts. 


L'anguille n'aime pas la lumière. Du moins, plus précisément, n'est pas faite pour la lumière. C'est quelque chose qu'elle ne peut pas traiter normalement comme le reste des poissons, car son environnement est, généralement, sombre. Elle - ainsi que toutes ses congénères - naît à 700 mètres de profondeur. Dans les premieres années de sa vie, l'environnement est peu lumineux. L'anguille, dans ses premiers stades, évolue donc comme un poisson de l'ombre. 

Son organisme, une fois adulte, conserve cette vulnérabilité à la lumière. 


Alors ce n'est pas qu'elle n'aime pas ça. C'est qu'elle n'est pas faite pour ça. 

Pour l'anguille, grandir, dans les premiers instants cruciaux de sa vie, c'était savoir se mouvoir au mieux dans l'obscurité. Sa faculté d'adaptation - j'y reviendrai encore plus tard - en a fait un poisson qui ne peut pas vivre à la surface de l'eau, car la lumière présente n'est pas son élément. 

La lumière fatigue l'anguille, et cette lumière peut, éventuellement, à terme, la tuer. 

L'anguille est téméraire. Parfois, elle va dans des eaux plus lumineuses que d'autres, mais elle le fait seulement pendant un certain temps - le temps qu'elle peut supporter, avant d'en souffrir. C'est pourquoi j'ai du respect pour l'anguille : elle peut aller dans un endroit qui n'est pas fait pour elle. Tant qu'elle connaît assez bien ses limites pour s'en extirper à temps.


L'anguille est têtue. Elle ne va pas seulement au contact de la lumière, même si ce n'est pas bon pour elle. C'est un poisson qui peut survivre à l'air libre (oui). 

Grâce à sa manière particulière de respirer, elle peut survivre quelques minutes à plusieurs heures hors de l'eau (tant que le milieu reste humide). Si elle se retrouve dans un endroit qu'elle estime peu accueillant, elle est donc capable de se barrer par la terre (normal), de ramper, pour trouver d'autres eaux plus confortables, où elle sera en paix. J'admire l'anguille pour sa capacité à faire des efforts, afin d'aspirer à un milieu qui lui convient mieux. C'est courageux de faire quelque chose de contre nature, parce qu'on croit solidement qu'il y a mieux derrière. En risquant d'y perdre la vie. Être bien, sinon rien.


Avec sa migration obligatoire tout au long de sa vie, et grâce à sa capacité d'adaptation, l'anguille peut donc visiter beaucoup d'endroits avant de mourir. Et lorsque est venu ce moment, celui de la fin, elle retourne dans sa mer des Sargasses. Elle donne vie à ses petits, et meurt ensuite dans la même profondeur qu'à sa naissance. Dans les mêmes eaux sombres. Et le cycle recommence.



(Prochains essais aquatiques à venir : Tahra gère le méchant crabe de son arbre généalogique. Tahra et le piège de l'hippocampe. Tahra se ferme comme une huître. Tahra et l'intelligence du poulpe. Restez connectés.)



(oui oui c'est le bordel dans ma tête)

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