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7 septembre 2021

Cœur sombre, la lune est pleine mais mon coeur sombre

Comment faire en sorte de se sentir toujours à côté des gens ? C'est simple, il vous suffit d'avoir un cœur qui va toujours trop vite, des pensées qui vont toujours trop vite, tout qui va toujours trop vite. Ma vitesse interne ne fait que courir, courir, courir, et ne s'arrête jamais.

Je veux toujours voir des choses nouvelles, et je ne veux jamais m'arrêter. Je hais l'ennui, je hais la répétition. Alors toutes les excuses sont bonnes pour y échapper.


Je déteste quand les choses ne vont pas à ma vitesse, je me sens frustrée. Je me sens frustrée jusqu'aux larmes parfois. C'est surtout que je n'arrive pas à m'arrêter, dans cette vitesse. Je suis obligée de la subir. Je suis obligée d'être avec elle.


Il y a des jours je voudrais juste me reposer, pendant des heures et des heures, et des heures, encore. Mais ça m'est impossible : au bout de quelques temps de calme, j'ai littéralement les jambes qui picotent. Qui me disent de bouger, partir - fuir ?


L'ennui, en fait, pour moi c'est du vide. Je me considère déjà comme une coquille exceptionnellement vide, donc je ne veux pas en rajouter. L'ennui fait arriver le mode défaut (les pensées de base), et je crois que mon mode défaut, il est pas très joli.

Mon mode défaut est triste, mon mode défaut est pessimiste, en mode défaut je ne m'aime pas.


Il porte bien son nom au moins, le mode défaut : c'est exactement comme ça que je me ressens lorsque je fais le vide. Je me sens en trop, comme une petite anomalie, une petite excroissance du monde qui n'aurait pas dû être là. Je me sens artificielle, en dehors du monde qui m'entoure.

Je me sens seule.

Vivre l'instant présent : c'est pour moi empli de douleur. Y'a des jours j'ai vraiment pas la patience de me ressentir et de prendre du temps pour moi.


Alors, tout ce que je fais autour de toute cette vitesse, je pense que c'est pour échapper à ce vide. À cet ennui. Tous les efforts que je déploie pour ne plus être ici et maintenant, ce sont les efforts que je déploie pour ne pas trop souffrir.

Je n'arrive pas à rester tranquille, car si je reste tranquille, tout est douloureux. Je suis envahie, je suis envahissante, je suis trop.


J'arrive pas à comprendre les gens qui arrivent à vivre "lentement".


Et surtout, je les envie. Je me dis que ça doit être sacrément cool, de se poser, d'être en paix, ne pas être pourchassée sans cesse par soi-même.

J'envie ces petits moments de félicité, où tout semble disparaître - ces petits moments où je vois les autres être bien, sourire, s'en foutre, tandis que je suis toujours à la recherche de la prochaine chose à faire. Parce que je ne sais pas faire ça. Être tranquille et me poser avec moi même.


Je me traite comme l'on traiterait un partenaire avec qui on est coincé. Je veux faire passer le temps plus vite, arriver plus vite à la fin. Je nous occupe. Moi et moi même. M'occuper, c'est ne pas avoir à me gérer (et on est tous d'accord que je suis compliquée à gérer). Je suis comme un animal sauvage en cage, il faut me divertir, me faire jouer, m'aimer un minimum, sinon je casse tout, je dévore tout. Un animal non dressé, difficilement apprivoisable dans une forêt de ciment. Un animal dans un monde d'humains bien dans leurs pompes. Une anomalie. 





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