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14 juin 2014

Combien de fois tu l'as vexée, combien de fois t'étais pas là, combien de bleus sur ses bras, car quand on aime on ne compte pas

Je voudrais adresser ce message tout particulièrement à mon père, qui excepté son nom de famille et des millions de livres, ne m'a légué que de la haine et du ressentiment.

Je voudrais te dire de regarder ma vie, maintenant, et que tu  en prennes plein la gueule. Que tu te rendes compte que non, je n'ai pas fini à la rue, comme tu te plaisais à me le dire. Que non, je ne suis pas une bonne à rien inintéressante. Que je ne suis pas une pétasse parisienne qui se la pète. Et que malheureusement pour toi, je ne suis pas conne non plus.  Je suis petite, c'est vrai, mais pas conne. Je ne suis pas une merde, et tu as beau voulu me laisser dedans, regarde, je m'en suis sortie toute seule, sans toi, et je vais bien. J'ai un appartement décent, grâce à une personne qui m'a aidée (merci infiniment), et que ça n'a pas été toi. Je vis dans un appartement plus grand que le tien. Tu as vu, j'ai réussi à m'entourer de bonnes personnes. Sans les briser de l'intérieur. Et ils m'ont aidée, parce qu'ils ont eu envie, parce que quelque part, ils m'aimaient bien. Comme quoi, c'est possible. Comme quoi, je ne suis pas qu'une petite salope, qu'une sale merde. Tu vois Papa, il y a des gens qui m'aiment. Qui me respectent, et surtout, qui m'estiment. Je ne sais pas si je serais un jour capable de m'aimer réellement, parce que tu as cassé ce mécanisme en moi (le mieux que je puisse faire  pour l'instant, c'est de rien n'en avoir à foutre), mais d'autres personnes sont là pour me prouver que tu avais tort.

J'aimerais te dire qu'effectivement, je ne suis plus ta fille, déjà parce qu'on a plus de contacts, et surtout parce qu'on ne frappe pas sur ses propres enfants sans raison (et non, l'alcool n'est pas une raison). Bizarrement, depuis, tout se passe mieux pour moi. Je suis toujours un peu effrayée quand j'entends des cris dans la nuit, parfois je rêve de toi, je rêve encore de tes insultes, je rêve encore de ton regard vide et de ton haleine puante, je rêve encore de tes fausses excuses, fausses larmes et faux câlins, mais je préfère mille fois en rêver plutôt que le revivre, au moins, la douleur est moins réelle.

J'aimerais que tu regardes maintenant tout ce que j'ai accompli sans toi, sans ton aide. Je réussis mes études de manière brillante, j'ai réussi à valider une double licence cette année, tout en gardant mon travail, et en offrant à ma famille de biens meilleurs cadeaux que tu n'as jamais offert. A 22 ans, j'ai accompli plus que toi.

Et oui, je suis allée me faire foutre, mais  je suis revenue maintenant, et  jamais je ne me suis sentie aussi mieux de toute ma vie. C'était une bonne idée que tu avais eu, au final : en allant me faire foutre, j'ai découvert que je n'avais pas à rester dans ton ombre qui me bouffait toute crue. Qu'appeler les flics ce soir là est également la meilleure chose que j'ai pu faire, car c'est le moment où tu as commencé à me craindre, au lieu de me tuer petit à petit de l'intérieur. 

Que je suis loin d'être arrogante, et que c'est toi qui l'est. Que tu me regrettes, c'est bien tant pis pour toi. Je crois que je peux enfin te dire que je ne te regrette pas (même si je répète partout que j'aurais préféré ne pas avoir de père), au final, grâce à toi, j'ai une cervelle bien posée sur mes épaules, j'ai des jambes qui m'amènent loin, je sais marcher toute seule, j'ai déjà vécu mes pires blessures ce qui fait que je résiste bien à à peu près tout. A ton insu, tu m'as appris la leçon la plus importante de toute ma vie : savoir ce qui est important, ce qui en vaut la peine, et savoir se battre pour, et ce qui ne l'est pas. Grâce à toi, je suis quelqu'un de fort. Et sensible. Grâce à toi, je ne peux plus supporter la méchanceté gratuite, je n'arrive pas à vouloir écraser les autres, et je me considère comme une humaine hors du commun. On me dit que j'ai beaucoup d'auto-dérision.

Alors je sais que je n'en ai pas encore fini avec toi - cet article en est un peu la preuve. J'en aurais fini avec toi quand je réussirais à te pardonner, parce qu'à ce moment là, je serais vraiment en paix. Je suis déjà peaceful maintenant, j'ai accepté, mais il reste au fond quelques séquelles que je n'ai pas encore réussi à soigner. La différence, c'est que maintenant je sais que j'ai pas forcément besoin de les soigner pour avancer.

Tu as voulu me détruire, et au final, tu as juste construit une fille-tank. C'est toi qui n'a jamais souffert, car tu continues à vivre dans des chimères. Quand on souffre on se relève encore plus fort. Je tombe malade parfois, mais beaucoup moins que toi. Je suis heureuse et je n'ai rien à demander de plus à la vie. Tu continues sur la mauvaise pente, en te donnant de fausses excuses, en sombrant encore un peu plus dans l'alcool chaque jour (je ne pensais pas ça possible).

Je voulais juste te dire : tu le vois ce doigt, là ? Je ne te demande pas de te le mettre dans le cul, parce que je suis polie et que tu restes mon père. Parce que je vaux mieux que toi. Tu le vois ce doigt ? C'est pas mon majeur, non. Ce doigt, c'est mon pouce bien haut levé, qui te dit "je vais bien, merci, tente de devenir quelqu'un de mieux". Voilà, papa, tout ce que je voulais te dire.   

"Tu n'es qu'une conne, qu'une petite conne, qu'une super connasse. T'es une merde, une grosse merde, et je vais te laisser dans ta merde. J'en ai rien à foutre de ma paternité. Tu le vois ce doigt, là ? Et bien mets toi le bien profond dans ton cul, t'entends ? Tu le vois ? Va te faire foutre, t'es qu'une conne, tu sais pas ce que c'est de souffrir, t'as jamais souffert, va te faire foutre, t'es plus ma fille depuis que t'as appelé les flics. Va te faire foutre sale merde. Madame je me crois intelligente, je me la joue parisienne artiste, alors que t'es conne, bon dieu qu'est ce que tu es conne, sale arrogante de merde. VA TE FAIRE FOUTRE SALE CONNE, petite salope, sale merde, je te regrette, j'ai jamais regretté quelque chose autant que TOI. Je te regrette, va te faire foutre, connasse."

 

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je suis au moins aussi heureuse que lui

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